Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


samedi 7 mars 2020

Mine de Rien de Mathias Mlekuz (2020) - ★★★★★★★★☆☆



Le social est une valeur marchande qui sur grand écran fonctionne actuellement à plein régime et connait un certain succès auprès de la presse et du public. Rien que ces dernières années, le public français a eu droit à quelques bonnes et même, très bonnes surprises. Quelques comédies légères, telle Jusqu'ici tout va bien de Mohamed Hamidi, l'excellent Les Crevettes Pailletées de Cédric Le Gallo, moins connu que Le Grand Bain de Gilles Lellouche mais tout aussi intéressant à découvrir, mais aussi des œuvres parfois plus dures et encore davantage ancrées dans la réalité. On pense notamment aux Invisibles de Louis-Julien Petit ou au chef-d'oeuvre de Stéphane Brizé, En Guerre, sorti le 16 mai 2018. Et puis sortent parfois des œuvres dont on n'attend rien de spécifique au tournant. Du moins peut-on les envisager comme d'énièmes variations sur un même thème. C'est ainsi donc que nous nous rendions ce matin dans l'une des neuf salle du MEGA CGR de Narbonne avec l'espoir de nous changer les idées devant une comédie. Le choix s'étant tout d'abord porté sur la présence des excellents Arnaud Ducret (L'Embarras Du Choix, Monsieur Je-sais-tout ou Les dents, pipi et au lit) et Philippe Rebbot (Bon rétablissement !, Une Famille à Louer) et sur une affiche qui ne laissait pourtant la place à aucune ambiguïté quant à l'approche de ce premier long-métrage réalisé par l'acteur-réalisateur Mathias Mlekuz (scénario écrit en compagnie de Philippe Rebbot et Cécile Telerman), c'est d'abord avec un certain désarroi que l'on a commencé à suivre les aventures d'Arnaud et de Di Dello dans une région connue pour les célèbres corons chers au chanteur Pierre Bachelet auxquels il rendit hommage avec la chanson ''Les Corons'' mais également atteinte d'un fort taux de chômage. Une œuvre qui semble tout d'abord hésiter entre comédie aux ressorts humoristiques inefficaces et drame social décrit avec peu d'enthousiasme. C'est dire si la première impression est négative et si l'on a vite fait de cataloguer Mine de Rien comme une comédie dramatique sans relief.

Il faudra cependant patienter jusqu'à ce que le héros soit suffisamment ivre et à l'agonie pour avoir une idée surprenante: construire un parc d'attractions sur une ancienne mine de charbon qui a fermé ses portes, laissant l'intégralité de ses ouvriers sur le carreau. C'est peut-être à cet instant très précis que Mine de Rien prend toute sa valeur en apportant tout ce qui semblait lui manquer jusqu'à cet instant. On comprendra que le réalisateur ait d'abord choisi de présenter ses personnages tout en décrivant avec justesse leurs conditions de vie mais c'est bien lorsque tous ensemble, dans une même communauté de sentiments et de solidarité, ils vont se battre pour bâtir ce qui peut-être, leur permettra de retrouver leur dignité. Mine de Rien ne dépasse pas les une heure et vingt-cinq minutes et pourtant, Mathias Mlekuz est parvenu en aussi peu de temps à évoquer tout un tas d'aspects de la vie quotidienne des habitants de cette petite ville minière engagés tous ensemble dans une bataille contre la maire en place, les services sociaux et des combats personnels parfois terriblement pesants. Arnaud Ducret est absolument formidable dans la peau d'Arnaud, divorcé, chômeur, mais qui devant l'adversité et un sort qui semble vouloir s'acharner sur lui, conserve calme et optimisme. Tranchant relativement à ses côtés, le personnage qu'interprète Philippe Rebbot apporte une note de fantaisie dans ce tableau parfois dépeint avec une très grande noirceur. À ce titre, on pense notamment à la séquence particulièrement poignante durant laquelle la mère d'Arnaud, divinement incarnée par Hélène Vincent, réclame son fils alors qu'elle vient d'être admise dans une maison de retraite. Le partenaire d'Arnaud Ducret agit comme une soupape de sécurité qui évite au long-métrage de tomber dans le nihilisme absolu. Il faudrait citer tous les seconds rôles Rufus, Mélanie Bernier, Marianne Garcia, Cyril Aubin, etc...) qui apportent leur lot de fraîcheur à cette comédie dramatique et sociale qui apporte une réponse positive et optimiste à un sujet grave et particulièrement dans l'air du temps. Mine de Rien, c'est l'honneur retrouvé d'une communauté d'ouvriers faisant face à l'adversité. Tantôt dans la joie et la bonne humeur et parfois saupoudré de moments incroyablement émouvants. À dire vrai, Mathias Mlekuz signe pour un premier film, l'une de ces pépites, rares, qu'il faut savoir dénicher de temps en temps. Le plaisir y est immense et la satisfaction d'avoir vécu un réel instant de partage et de communion avec ses personnage, authentique...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...