La psychokinésie est une
particularité de l'esprit qui n'a pas encore été démontrée mais
qui permettrait à certains individus d'agir sur la matière. C'est
sur le cas fictif d'un certain Patrick que s'est penché le
réalisateur australien Richard Franklin, notamment auteur de
Déviation Mortelle
en 1981, de Psychose 2
en 1983 ou encore de Link
en 1986. En 1978, Richard Franklin s'empare du script du scénariste
australien Everett De Roche basé sur l'étrange cas de Patrick, un
jeune homme qui après avoir provoqué le décès de sa mère trois
ans plus tôt est interné dans une clinique privée dans laquelle il
est maintenu en vie grâce à un appareillage médical. Considéré
comme mort par le Docteur Roget (Robert Helpmann), le chef de
l'établissement et par l'infirmière en chef Matron Cassidy (Julia
Blake), c'est à la toute nouvelle infirmière Kathy Jacquard, en
instance de divorce d'avec Ed, son mari, qu'est confiée en grande
partie la surveillance et les soins de Patrick. Alors que d'étranges
événements se produisent dans l'enceinte de la clinique, Kathy
découvre bientôt que Patrick n'est peut-être pas cérébralement
mort et qu'il est sans doute en possession de pouvoirs stupéfiants.
Malheureusement pour elle, son entourage, et notamment le Docteur
Brian Wright n'arrivent pas à croire les propos de la nouvelle
infirmière. Une étrange relation se noue alors entre Kathy et
Patrick...
Patrick
est de ces pellicules fantastiques issues de la fin des années
soixante-dix dont on peut se demander de nos jours ce qui a pu leur
offrir leur statut d’œuvre culte. Sans doute fantasmé durant
longtemps par celles et ceux qui ne le découvrirent que très
récemment (ce qui est le cas de votre serviteur), trônant sur les
étagères des vidéoclubs chers à notre adolescence, offrant telle
ou telle jaquette énigmatique, le long-métrage de Richard Franklin
a semble-t-il, souffert des quarante et une années qui le séparent
de l'instant présent. En effet, Patrick
accuse sévèrement son âge. Entre sa mise en scène
particulièrement vieillotte et un certain nombre de caractérisations
qui confinent à l'absurde et l'étrange (le docteur Roget et
l'infirmière en chef Matron Cassidy sont effectivement deux
individus assez curieux), Patrick n'est peut-être finalement pas le
véritable antagoniste de ce récit. Juste un homme dont les
fonctions motrices et intellectuelles sont réduites à ce point
qu'on pense le débrancher. Tout n'est donc pour lui que question de
survie.
En
matière d'effets-spéciaux, Patrick
est relativement minimaliste. Quelques étincelles ne permettront pas
de prendre en considération les pouvoirs monumentaux qu'on aurait
aimé pouvoir lui prêter. En dehors du fait que le personnage-titre
interprété par l'acteur Robert Thomson passe l'entièreté du
long-métrage allongé sur son lit d’hôpital, il n'en demeure pas
moins que son regard fixe est assez dérangeant. Tout comme son
habitude de cracher, un phénomène expliqué de manière très
protocolaire et scientifique par les spécialistes mais qui arborera
une raison d'être bien différente. Patrick
s'avère au final, relativement ennuyeux, bizarrement interprété,
et carrément décevant en matière de fantastique. Mais surtout, il
pâtit de certaines comparaisons. Car entre le film de Richard
Franklin et les deux joyaux que sont The Medusa
Touch
de Jack Gold sorti la même année et Scanners
de David Cronenberg trois ans plus tard, la thématique basée sur la
psychokinésie demeure beaucoup moins démonstrative chez
l'australien... à Noter que Patrick
a tout de même remporté le Grand prix au Festival international du
film fantastique d'Avoriaz en 1979...
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