Évoquer Open
Window
de Nacho Vigalondo est intéressant à plus d'un titre. Tout d'abord
parce qu'il est l’œuvre du réalisateur et scénariste espagnol du
très brillant Los Cronocrimenes
en
2007, mais aussi et surtout parce qu'il est la preuve que l'on peut
avoir débuté sa carrière à travers un long-métrage absolument
magistral et ne pas être à l'abri de signer un film en tout point
raté. Et Open Window
est l'exemple parfait du long-métrage ambitieux systématiquement
broyé par des idées de mise en scène et scénaristiques tellement
grotesques que l'on est effaré devant le spectacle proposé. Ce
film, qui n'a rien à voir avec le long-métrage éponyme réalisé
par Mia Goldman huit ans auparavant, s'inscrit dans la mouvance des
longs-métrages prenant pour cadre Internet. Filmé donc comme la
plupart des films récents sur le sujet (Unfriended
de Levan Gabriadze, Searching - Portée disparue
d'Aneesh Chaganty ou encore Cam
de Daniel Goldhaber), Open Window met
en scène le fan d'une jeune actrice qui, ayant gagné le droit de
dîner avec elle lors d'un concours, apprend au dernier moment que la
rencontre a été annulée.
Propriétaire
d'un site entièrement consacré à son idole, Nick Chambers est
dévasté lorsqu'il apprend en outre de la part de ''l'organisateur
du concours'', que c'est l'actrice qui a elle-même décidé
d'annuler. Navré pour le jeune homme, celui qui se fait appeler
Chord envoie un lien direct permettant d'accéder au téléphone
portable de l'actrice Jill Goddard (Sasha Grey). Un moyen de rattraper la
déception de Nick en lui proposant d'assister en direct aux ébats
que vont échanger l'actrice et son petit ami et agent Tony qui loge
dans une chambre d'hôtel visible de la fenêtre de celle qu'a
réservé le jeune homme...
C'est
véritablement à ce moment là que démarrent les ennuis du héros
incarné par l'acteur américain Elijah Wood, d'abord connu pour
avoir incarné le personnage de Frodon Sacquet dans la trilogie du
Seigneur des Anneaux.
Mais que débutent également ceux du spectateur, gêné devant tant
d'incohérences et de bêtises. Outre le fait que l'on ne sache pas
vraiment si le personnage principal a réservé lui-même sa chambre
d'hôtel, il demeure un doute, et se développe alors la première
des très nombreuses incohérences de Open
Window.
Une succession de séquences qui débouchent systématiquement sur
une issue des plus improbable. Le réalisateur espagnol tente
vainement de retrouver la fibre scénaristique et labyrinthique de
son chef-d’œuvre originel sorti chez nous sous le titre TimeCrimes
sans malheureusement, y parvenir un seul instant. Plus le récit
avance, et plus le scénario évolue vers une logique absurde qui ne
devrait pas avoir cours à partir du moment où elle s'avère
involontaire.
Nacho
Vigalondo tente régulièrement (mais vainement) de relancer la
machine à travers d'innombrables twists
aussi puérils qu'involontairement humoristiques à force de vouloir
en mettre plein la vue à un public enivré non pas par la course
folle de son héros mais par la vacuité de la majorité des
séquences. Stupide et maladroit, Open Window
est de plus affublé de dialogues indigents, parfois consternants de
bêtises, mêlés à un scénario décousu de telle manière qu'à
certaines occasions, il finit par perdre son public. Même la gestion
des fenêtres de l'ordinateur du héros est désordonnée quand
d'autres cinéastes eurent le bon ton d'accorder à leur organisation, une réelle
importance. Le spectateur finit par ne plus savoir ou donner du
regard, au point d'être victime lui-même des exactions d'un
cyber-terroriste dont la révélation finale, achèvera de faire de
Open Window,
un nanar involontaire. À fuir...
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