Lorsqu'au cinéma le
héros, à bord de son véhicule, choisit de prendre un raccourci, le
spectateur le sait, c'est souvent synonyme de danger. De mauvaise
rencontre. Dans la majeure partie des cas, il ou elle est
confronté(e) à un ou plusieurs tueurs psychopathes, et même
parfois, des familles entières de dégénérés. Dans le cas
présent, la fille de Katrina Ridgeway est victime d'une morsure de
serpent alors qu'un pneu de sa voiture vient de crever en plein
désert. Celle d'un crotale qui sans la miraculeuse présence d'un
mobile-home et de sa propriétaire à proximité aurait condamné la
jeune Clara à mourir dans d'atroces souffrances. Alors que
l'inconnue conseille à Katrina d'aller changer son pneu et que Clara
se repose dans le mobile-home, une fois la voiture remise en état,
la mère de la petite fille constate à son retour que la morsure du
serpent a disparue. Katrina emmène ensuite sa fille à l’hôpital
mais une fois rassurée par les médecins, un homme l'approche et lui
précise que pour l'aide qui a été accordée à Clara, sa mère
doit s’acquitter d'une dette. Mais alors qu'elle croit devoir payer
les soins de l’hôpital l'individu lui affirme que l'âme de sa
fille ayant été épargnée, Katrina se voit contrainte d'en offrir
une autre en échange avant le coucher du soleil. Katrina a donc sept
heures devant elle sinon Clara mourra...
Réalisé par le cinéaste
australien Zak Hilditch, notamment auteur il y a deux ans du
long-métrage 1922
inspiré de la novella éponyme de Stephen King, le scénario de La
Morsure du Crotale
est cette-fois l’œuvre du réalisateur lui-même. Directement
sorti sur la plate-forme Netflix,
ce film offre toutes les apparences d'un Serial
Killer film sans
pour autant en être un. Zak Hilditc plonge très rapidement le
spectateur dans le bain puisqu'il oublie de caractériser son héroïne
pour la confronter en une poignée de minutes à l'incroyable
situation dans laquelle elle et sa fille vont être plongées. Le
principe est simple et repose sur une variation originale du mythe de
Faust. Une vie pour une autre. L'âme de n'importe quel homme ou
femme contre celle de Clara. Il y a de ces facilités que l'on
redoute très rapidement mais qui sont fort heureusement écartées.
Comme ce type relativement agressif qui déboule, arme contondante à
la main et la chemise en sang, ou ce vieil homme à l'agonie
attendant son heure dans l'une des chambres de l’hôpital dans
lequel est gardée en observation la fille de Katrina.
On
aimerait partager le désespoir de cette mère de famille incarnée
par l'actrice britannique Carmen Ejogo (The
Purge: Anarchy de
James DeMonaco en 2014) mais le spectateur s'intéressera sans doute
davantage aux choix (im)moraux de l'héroïne. Car plutôt que
d'imposer systématiquement à la mère de Clara des individus plus
épouvantables les uns que les autres, le destin la pousse parfois
vers des êtres qui ne méritent pas forcément de prendre la
''place'' de sa fille. Sept heures, c'est court pour trouver une
arme, apprendre à s'en servir, trouver une victime potentielle. Si
l'on peut comprendre l'hésitation de Katrina, le choix, forcément
cornélien de la ''victime'', et la peur de passer à l'acte, Zak
Hilditch aurait pu cependant imprimer un rythme plus soutenu vu le
contexte et la courte durée du long-métrage n'excédant pas les
quatre-vingt cinq minutes. Au final, La Morsure
du Crotale
est un petit film sympathique mais sans réelle ambition qui
ressemble davantage à un (trop) long épisode de la quatrième
dimension...
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