Plus présent que jamais
sur grand écran depuis quelques années, l'acteur Christian Clavier
a tourné à quatre occasions l'année passée. Dans la suite
poussive de Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ?
de Philippe de Chauveron, dans l'adaptation foireuse des
Aventures de Spirou et Fantasio
d'Alexandre Coffre, ou dans le très gênant Convoi
Exceptionnel
de Bertrand Blier, pire long-métrage de ce cinéaste qui fut capable
du meilleur avant de doucement, mais sûrement, creuser le trou dans
lequel l'a définitivement envoyé son dernier méfait. Concernant
Christian Clavier, il ne restait plus qu'à espérer que Ibiza
d'Arnaud Lemort relève un peu le niveau d'une comédie française
décidément en plein désarroi. Combien de navets pour une pépite ?
Des dizaines, chaque année, à ne tenter rien d'autre que le minimum
syndical en terme de gags. À tel point que le spectateur finit par
s'attendre à découvrir le dernier encéphalogramme plat d'une
comédie française en souffrance.
Malheureusement,
ça n'est pas grâce au dernier long-métrage de l'auteur du pourtant
sympathique Dépression et des Potes
sorti sept ans auparavant en 2011 qu'il faudra compter pour redorer
le blason d'un genre tombé en désuétude. Moqué par une partie des
français qui ont tendance à dénigrer l’œuvre toute entière
produite dans l'hexagone, réduisant ainsi le cinéma français à
ces seules abjections. D'une certaine manière, tant mieux. Pour ceux
qui continuent à aller dans les salles rigoler sans trop savoir
pourquoi. Par habitude. Par dépit. Ou simplement dans l'espoir qu'un
jour, enfin, ils trouvent matière à rire pour de bonnes raisons et
non plus comme des pantins dans le cerveau desquels aurait été
implantée une puce les forçant à rire pour de mauvaises raisons.
Ibiza,
comme l'indique son nom, se déroule sur cette île espagnole des
Baléares entourée par la Méditerranée. C'est là que vont se
retrouver Philippe, sa nouvelle compagne Carole et les deux enfants
de celle-ci. Passant pour un has-been, Philippe espère que ces
quelques vacances au soleil dans cette ville hautement festive lui
permettront de se rapprocher des enfants de Carole. Pour l'histoire,
n'allez surtout pas chercher plus loin. Car Ibiza
est, du moins dans d'immenses proportions, la comédie telle que
l'envisagent désormais la majeure partie des cinéastes :
plate, sans reliefs, immature et indigeste. Pourtant, quelques
sourires nerveux pourront échapper au spectateur. Surtout lors du
seul sursaut dont bénéficie un scénario creux mais revigoré le
temps d'une poignée de minutes, miracle inattendu mais
malheureusement trop tardif (la séquence se déroulant dans la
luxueuse demeure de Fleur et Michel, les parents de Tara).
Christian
Clavier, donc, mais aussi Mathilde Seigner dans le rôle de Carole,
JoeyStarr dans celui de Frankie, Olivier Marchal incarnant Pascalou
ou encore Frédérique Bel et Louis-Do Lencquesaing interprétant
respectivement Fleur et Michel. Un casting hétéroclite qui ne fait
malheureusement pas florès puisque la courte durée du film et le
trop grand nombre de ''pistes'' ne permettent pas à Arnaud Lemort
d'approfondir chacune d'entre elles. De toute manière, au vu des
rares occasions de rires qui nous sont offertes, c'est un mal pour un
bien. Comme nombre de comédies françaises, Ibiza
se regardera tranquillement, sans hoquets nerveux, ni risques d'AVC.
Beaucoup trop léger pour mériter notre attention...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire