Il aura fallut quatorze
ans à Rob Zombie pour conclure sa trilogie entamée en 2003 avec
House of 1000 Corpses
et poursuivie deux ans après avec The Devil's
Rejects.
Autant d'années durant lesquelles le leader de White
Zombie
puis de Rob Zombie
n'a pas chômé. Entre musique et cinéma. Concernant le
septième art, il aura pondu à la suite de ses deux premiers
longs-métrages, une fausse bande-annonce pour le diptyque
Grindhouse,
cinq films (dont le remake de Halloween
et sa suite, en 2007 et 2009), ainsi qu'un épisode de la série Les
Experts : Miami.
3 From Hell
clôt donc (définitivement?) une saga meurtrière particulièrement
violente entamée au début des années 2000. Un dernier tour de
manège qui malheureusement, ne tient pas toutes ses promesses.
Pourtant,
tout commence sous les meilleurs augures. Le réalisateur et
scénariste traite son sujet sous un angle, au départ, plutôt
intéressant. Il rappelle les faits entourant sa bande de criminels
constituée de Baby Firefly (l'actrice Sheri Moon Zombie, qui n'est
autre que l'épouse de Rob Zombie depuis le 31 octobre 2002), d'Otis
Driftwood (Bill Moseley) et James ''Capitaine Spaulding'' Cutter (Sid
Haig, qui malheureusement, disparaît très rapidement de l'image) à
travers toute une série de reportages fictifs pour le moins
convainquants et évoquant l'un des plus fameux ''tueurs en série''
de toute l'histoire des États-Unis : l'ombre de Charles Manson
plane effectivement durant cette première partie. L'une des grandes
qualités de ce 3 From Hell
de presque deux heures se situe au niveau du travail remarquable
effectué sur son aspect visuel. On ne peut dénigrer Rob Zombie pour
cela. La Direction artistique de Scott H. Campbell, la photographie
de David Daniel et les décors de Nicole Rodarte sont en tous points
remarquables, ajustés au millimètre par le montage nerveux de Glenn
Garland.
Couleurs
tantôt fatiguées, tantôt surexposées, grain 16mm, parasites. Le spectateur est très clairement
replongé à l'époque du tout analogique. L'image transpire le
tournage à la pellicule, le film réussissant à nous faire avaler
la pilule sans qu'aucun détail (ou si peu) ne trahisse l'âge réel
du film. Sur ce point là, 3 From Hell
se doit de mettre tout le monde d'accord. Mais même si l'approche
esthétique de Rob Zombie et de son équipe technique est une valeur
ajoutée évidente, elle ne parvient cependant pas à cacher les
tares d'un script qui se contente du minimum syndical en recyclant
des idées déjà évoquées dans les précédents volets. Le
scénario tourne en rond et forcément, ses personnages également.
Rob Zombie use et abuse des ralentis. Fait de son trio de tueurs, des
''invincibles'' se sortant de situations normalement inextricables
qui ne laissent pas de place au doute quant à l'achèvement du film.
Beau comme un bolide des années soixante-dix auquel on aurait
malheureusement oublié de remplir le réservoir, 3
From Hell
est un pétard mouillé. Et entendre soliloquer Sheri Moon Zombie
comme une fillette de six ans atteinte de schizophrénie pendant deux
heures n'arrange rien. Même les nombreuses morts ne rattrapent pas
l'absence d'histoire. Tout au plus apprécierons-nous le massacre
final se déroulant dans un décor d'hacienda décrépit, entre nos
trois meurtriers et une bande de ''fils spirituels'' du catcheur
Santo venus en découdre. La tournure façon ''western'' que prend le film est intéressante mais ne suffit pas pour faire de 3 From Hell autre chose qu'une déception...
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