Bis
ou le voyage dans le temps ''à la française''. Réalisé en 2015
par le réalisateur, scénariste, producteur et humoriste français Dominique Farrugia
(ancien membre des Nuls), on n'a forcément pas envie de taper dessus.
Parce que le nom de son auteur est synonyme de tant de plaisir donné
dans notre cœur d'ancien téléspectateur, qu'on accepterait tout ou
presque, même le pire (La Stratégie de
l’Échec).
Fort heureusement, avec cette histoire improbable adaptée pour le
grand écran par le réalisateur lui-même ainsi que par Nans Delgado
et Frédéric Hazan à partir d'une idée originale de Julien
Rappeneau et Alexandre de La Patellière, Dominique Farrugia parvient
à donner corps à une comédie qui ne passera finalement qu'à côté
d'une certaine émotion. De celle qu'évoque ce temps révolu et que
l'on rêverait de pouvoir changer sous certains de ses aspects les
plus sombres. Une chance que vont pouvoir s'accorder les deux héros
de ce drôle de récit auquel participent Franck Dubosc, pas encore
auréolé par l'inattendu succès de son premier long-métrage en
tant que réalisateur (Tout le Monde Debout),
et Kad Merad, l'acolyte du productif Olivier Baroux avec lequel il
partage une passion pour l'humour et la comédie depuis leur
rencontre sur Oui
FM
en 1991.
Projetés
en 1986, soit presque vingt ans en arrière, le restaurateur et
vendeur de sushis Eric Drigeard et le gynécologue Patrice Olesky
s'offrent l'occasion de revivre leurs années de jeunesse tout en
fomentant au fil du récit, l'espoir de pouvoir changer certains
petits détails qui leur permettront dès leur retour dans le présent
d'en profiter des bénéfices apportés. Mais d'ici là, c'est la
surprise. Pour Eric, cet éternel charmeur, divorcé et
collectionneur de maîtresses inquiété par le fisc et le bougon
Patrice, époux et père de famille qui sent bien que ses rapports
avec sa femme Caroline (la toujours épatante Alexandra Lamy) ont
changé avec le temps, il va falloir composer durant un temps avec ce
retour aux sources. Car dans leur corps de quadragénaires (Dominique
Farrugia et les scénaristes ont eu la bonne idée de laisser à
leurs deux interprètes, l'opportunité d'incarner leur personnage à
l'âge de l'adolescence, ce qui accentue l'effet comique de certaines
situations), ils vont devoir faire à nouveau face à leur parents et
leur entourages qui eux les perçoivent tels qu'ils étaient en 1986.
A ce titre, le film s'amuse à révéler dans le reflet l'image de
nos deux héros tels qu'ils furent à l'époque. On imagine alors
le temps qu’exigèrent et les nombreux fous rires que provoquèrent ces séquences
particulièrement bien orchestrées.
Si
la passion n'est pas forcément au rendez-vous, on s'attache tout de
même à ces deux hommes aux philosophies de vie diamétralement
opposées mais cependant demeurés amis depuis les années collège.
La fibre nostalgique est malheureusement peu efficiente. En effet, à
part quelques objets (la cafetière, le téléphone fixe, la
camionnette du père restaurateur d'Eric) et des standards de la
variété issus du l'époque, rien d'autre ne nous rappelle que l'on
est bien en 1986 et non pas en 2015 au moment du tournage. C'est sans
doute l'un de ces détails qui fait que Bis
n'obtient pas totalement ses galons de grande comédie française
même s'il dépasse de loin la majeure partie de la production
hexagonale en cette année 2015. Honnête mais trop peu touchante (le
spectateur appréciera malgré tout la relation entre les personnages
incarnés par Franck Dubosc et Gérard Darmon), le film de Dominique
Farrugia est simple, léger, sans aucune prétention. À l'image du
bonhomme...
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