Alors que la saga avait
fini part s'enliser dans des suites absolument pas à la hauteur des
deux premiers volets respectivement réalisés en 1984 et 1991 par
James Cameron, Terminator
réapparaissait dès le 23 octobre dernier dans les salles obscures
avec un sixième opus prenant place entre Terminator
2 : Le Jugement Dernier
et un Terminator 3 : Le Soulèvement des Machines qui éludait la progression narrative originelle en faisant table rase de tout
ou partie de la mythologie. Pour autant, le réalisateur américain
Tim Miller, malgré la présence de James Cameron à la production
choisit lui aussi de remanier la franchise en détournant carrément
quelques-uns de ses fondements. Un choix très particulier dont
l'objectif premier est évidemment de relancer une saga sans doute
parvenue à bout de souffle. Le procédé permet-il au film
d'échapper à la redondance ? À vrai dire, pas vraiment. Car
même si certains fans hardcore risquent de rager devant certains
choix scénaristiques, Terminator: Dark Fate
n'est en réalité qu'un éternel recommencement qui plaira à
différentes échelles aux fans des deux premiers volets de la
franchise et laissera sans doute indifférents ceux qu'elle
indiffère depuis ses débuts.
John
Connor, Skynet et le T-800
L'intrigue
se déroule près de trois décennies après que le T-800 ait
finalement eu raison de la résistance de Sarah Connor, réfugiée au
Guatemala avec son fils John, puisque ce dernier fini par mourir sous
les balles du robot de la série Cyberdine
Systems.
On commence alors à comprendre que le fils de Sarah n'est plus celui
sur lequel peut compter l'humanité pour échapper à son
extinction. Un fait qui remet donc en question les fondements même
de la saga. C'est pourtant grâce à un subterfuge plutôt malin qui
veut que l'interaction de Sarah dans le second épisode ait changé
le futur que la chose s'avère possible, Skynet faisant également
désormais partie du passé. Troisième événement venant bousculer
l'ordre établi par Terminator
et Terminator 2 : Le Jugement Dernier,
le T-800,
toujours incarné à l'écran par l'acteur Arnold Schwarzenegger, est
cette fois-ci doté d'une certaine forme de conscience pourtant
révélée absente chez ce modèle apparu pour la première fois dans
le premier volet de la saga (des propos tenus par le personnage de
Kyle Reese, le père de John venu du futur afin de protéger sa mère
Connor des attaques du T-800).
Une manière de relancer la machine tout en se préservant de l'écart
trop important que pouvaient avoir les deux premiers volets avec le
cinquième.
Le
résultat ne se fait pas longtemps attendre puisque Terminator:
Dark Fate
a souvent l'air d'une mise à jour 2.0
du
second épisode et en reprend une grand part des mythiques séquences
de ce volet que beaucoup d'amateurs considèrent (à tort ou à raison d'ailleurs) comme le meilleur
de la franchise. Si le film est d'abord tourné en Espagne ainsi
qu'en Hongrie, une bonne partie figure la présence de sa poignée de
principaux personnages à la frontière mexicaine, Tim Miller
profitant alors de l'occasion pour attaquer le pays qui l'a vu naître à
travers sa politique en matière d'immigration. Pour le reste, on
assiste à quelques brillantes scènes d'action dont une séquence se
déroulant en début de film sur une autoroute digne de celle qui
ouvrait pratiquement les hostilités dans le second volet. Force est
de reconnaître que l'action et les effets-spéciaux y sont largement
décuplés, les CGI permettant désormais d'accomplir des prouesses
techniques qui demeuraient encore perfectibles presque trois
décennies plus tôt. On retrouve avec plaisir le duo Sarah Connor/
T-800 d'antan (Linda Hamilton/Arnold Schwarzenegger), d'abord
rajeunis lors de la séquence se déroulant au Guatemala en 1998
(lors de laquelle meurt le fils de Sarah), même s'ils ont pris,
depuis, pal mal de rides. Puis nous faisons la connaissance de Grace
(l'actrice McKenzie Davis), une femme ''augmentée''
venue du futur afin de protéger la nouvelle cible (Dani Ramos, interprétée par Natalia Reyes). Quant à
l'antagoniste de ce sixième volet, il s'agit d'un modèle Rev-9
(incarné par l'acteur Gabriel Luna),
une
amélioration du T-1000
dont la principale particularité est de pouvoir se diviser en deux
entités distinctes. Pour le reste, certaines actions de cette
machine venue elle aussi du futur sont des quasi
copier/coller de celles proposées dans le second opus de la saga.
C'est donc avec l'étrange sentiment de revoir vingt-huit ans plus
tard le ''légendaire'' Terminator 2 : Le
Jugement Dernier
rehaussé par de très bons effets-spéciaux et pourtant, au final,
assez peu satisfaisant puisque ne faisant absolument pas évoluer le
récit. Une œuvre anecdotique sous bien des aspects, quand d'autres
attiseront sans doute la curiosité d'une parie des fans de la
première heure. À chacun de voir et de ressentir ce nouveau
chapitre dont deux suites sont déjà prévues en cas de succès dans
les salles de Terminator: Dark Fate...
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