Survival of the
Dead
sonne comme le testament du maître incontesté et incontestable du
film de zombies qui en pratiquement cinquante ans de carrière
(puisque mort le seize juillet 2017) a donné ses lettres de noblesse
au genre avant de tomber peu à peu en disgrâce la décennie
précédente avec ses deux derniers longs-métrages consacrés à son
hexalogie zombiesque. On parle évidemment de George A. Romero.
L'immense auteur de La Nuit des Morts-Vivants
(1968),
de Zombie (1978), et du Jour des Morts-Vivants
(1986). Mais également, et cela, tout le monde ne le sait peut-être
pas, des cultissimes Martin
en 1977, et Creepshow
en 1982. Après avoir exploré d'autres territoires durant les deux
décennies suivant le troisième volet de sa saga des morts-vivants,
ces derniers sont réapparus en 2005 à travers Le
Territoire des Morts
qui reste à ce jour, le dernier volet digne de cette saga avant la
chute consécutive au désastreux Chronique des
Morts-Vivants
sorti en 2008, et qui malgré les avis partagés mais généralement
approuvés, est bien le pire d'entre tous. Car non, le dernier
long-métrage de George A. Romero Survival of the
Dead
n'est pas le plus mauvais d'entre eux. Et même si cette dernière
exploration dans le domaine est loin d'atteindre les qualités de ses
prédécesseurs, il faut tout de même reconnaître qu'à une échelle
minuscule, il demeure davantage ''visible'' que le précédent.
Il
demeure assez difficile d'ailleurs d'expliquer pourquoi ce dernier
effort est très légèrement au dessus de l’infâme Chronique
des Morts-Vivants.
Peut-être parce que le cinéaste américain originaire de Pittsburgh
a eu la ''brillante'' idée d'abandonner le principe du Found
Footage.
Peut-être aussi parce que le film est sensiblement plus gore... mais
ça n'est par contre sans doute pas grâce à des dialogues qui
volent une fois encore très bas et s'avèrent parfois très
vulgaires (''J'te
laisserai bien m'lécher mais les mec savent pas y faire
[…] c'est
dommage qu'il n'y ait pas une autre salope dans l'coin''!!!).
Sans doute pas non plus grâce aux effets-spéciaux de François
Dagenais et aux effets visuel de Colin Davis qui usent et abusent des
CGI et donnent des résultats dignes des pires productions du genre.
Pourtant,
dans ce domaine, George A. Romero fait parfois preuve d'inventivité.
Ici, un zombie s'enflammant après avoir reçu une fusée de détresse
dans le thorax. Là, d'autres flottant dans un lac et tentant de
s'emparer d'un soldat. On pourra même imaginer que les scénaristes
de la série télé The
Walking Dead
se sont inspirés du film lors de la traumatisante séquence durant
laquelle, la tête d'une quinzaine de personnages est suspendues à
des pics et laissés ''vivants''. Lors d'un final assez gore
rappelant dans une moindre mesure les festins sanglants des seconds
et troisième longs-métrages du cinéaste, on aurait pu louer
l'ambition d'un George A. Romero se lâchant comme au bon vieux
temps. Mais trop tard, le mal étant fait. Avec son histoire opposant
deux familles rivales, ses militaires bas du front, et son absence de
morale, Survival of the Dead
clôt de la pire des manières, une saga qui débuta puis se
poursuivi brillamment jusqu'au début du siècle présent. À noter
que plusieurs projets sont en court, inspirés de l’œuvre de
George A. Romero. Les auteurs de La Nuit des
Morts-Vivants
semblent en effet sur le point de produire la suite de cet
authentique chef-d’œuvre tandis que le propre fils du réalisateur,
George Cameron Romero semble avoir prévu de tourner rien moins que
la préquelle du dit film. Mais les nouvelles à ce sujet se faisant
plutôt rares depuis un certain temps, on peut se demander s'il est
encore sur les rails...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire