Deuxième long-métrage du cinéaste sud-coréen Park
Hoon-jeong, Shin-sae-gye
(New
World)
propose un pitch à la manière d'un Mou
gaan dou (Infernal
Affairs)
réalisé lui onze années auparavant par Andrew Lau et Alan Mak ou
d'un Hak seh wui (Elections)
tourné en 2005 par le cinéaste Johnnie To. Avec cependant moins de
brio et surtout, un imaginaire moins probant provenant du fait que le
film ne soit pas tout à fait original dans son traitement, Park
Hoon-jeong s'en sort cependant avec les honneurs. Le scénariste de
l'excellent Akmareul boatda
(J'ai rencontré le Diable)
réalise une œuvre dense, parfois en peu lente et ennuyeuse (surtout
lors des quatre-vingt dix premières minutes) mais qui se caractérise
par une volonté de calmer le jeu en matière de violence graphique
tout en proposant quelques scènes de bravoure fort bienvenue.
Le
récit s'articule autour de la plus grande organisation criminelle de
Corée du Sud. Goldmoon International est en effet un amalgame de
plusieurs clans formés autour de dirigeants fort ambitieux. Alors,
lorsque le président de Goldmoon Seok Dong-chool meurt dans un
accident de voiture, sa place laissée vacante au sein de son
entreprise motive certains hauts dirigeants à prendre sa place.
Celui qui fort logiquement prendre sa place demeure le vice-président
Jang Su-ki. Malheureusement pour lui, son clan ayant été dissout
lors de la fusion des clans, l'homme a perdu beaucoup de poids et
d'appuis. C'est plutôt vers Jung Chung, dit le Chinois, que les
regards se tournent. L'ancien chef de la plus grande faction
criminelle sud-coréenne semble posséder les épaules suffisantes
pour pouvoir prétendre régner sur Goldmoon.
Mais
ce que ne sait pas Jung Chung, c'est que dans ses rangs croît un
vers. Et ce vers n'est autre que son bras droit qui contrairement aux
apparences est un flic. Lee Ja-sung est un infiltré qui depuis huit
ans fait partie des rangs de Jung Chung. Toujours sur la défensive
et redoutant d'être découvert, il attend que soit tenue la promesse
d'une mutation à un poste d'outre-mer. Mais Kang, son supérieur
direct et le Directeur Ko le poussent sans relâche à influencer la
succession de Jang Su-ki au poste de Directeur...
Contrairement
aux apparences, les autorités, ici, ne cherchent pas à dissoudre
une organisation mais plutôt à l'investir en y mettant à sa tête
le candidat le plus faible des trois. Et en cela,
Shin-sae-gye
demeure une belle réussite. Le cinéaste aborde la prise de
conscience d'un homme qui depuis qu'il est intégré dans cette
organisation criminelle a largement eu le temps de s'y faire des
amis. Deux options s'offrent donc à lui. Comme le cinéma sud-coréen
nous y a habitué, les décors de Cho Hwa-sung, la photographie de
Jung Jung-hoon et Yu Eok, ainsi que la partition musicale de Cho
Yeong-wook font le reste. Bonne interprétation des différents
acteurs avec une nette préférence pour les charismatiques Choi
Min-sik, Lee Jung-jae et Hwang Jung-min, la femme, elle, étant
relativement peu représentée. On notera quelques scènes brillantes
comme la confrontation entre la taupe et Jung Chung (on transpire à
ce moment là autant que le personnage de Lee Ja-sung). Si
Shin-sae-gye est
clairement en deça des meilleures productions sud-coréenne, il
demeure tout de même un excellent long-métrage. Une alternative aux œuvres citées plus haut. ..
Superbe parait-il,un excellent film coréen ! Merci !
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