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lundi 23 septembre 2019

Boxing Helena de Jennifer Chambers Lynch (1993) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆



Mon dieu quelle vilaine chose que voilà. Jennifer Chambers Lynch, fille de l'illustre réalisateur américain David Lynch débutait sa carrière de cinéaste en 1993 avec un Boxing Helena, je m'en souviens très bien, réputé sulfureux. Mais ici, point du génie de son célèbre papa. Celle qui fut tout d'abord l'initiatrice d'une préquelle littéraire à l'excellente série Twin Peaks (éditée sous le titre Le Journal secret de Laura Palmer) se fend ici d'un premier long-métrage qui ne mérite pas du tout, du moins aujourd'hui, les éloges dont firent preuve les journalistes de l'époque. Un quart de siècle plus tard, certaines choses ont changé en terme d'esthétique, ou évolué, l’œuvre de Jennifer Chambers Lynch paraissant alors d'une très grande puérilité. Partant sur des bases solides dues à un scénario écrit par la réalisatrice et le scénariste américain Philippe Caland, Boxing Helena nous conte l'histoire d'un homme aussi passionnément que maladivement amoureux d'une femme qui l'ignore copieusement. On pourra déceler ça et là une sorte de jeu morbide initié par cette beauté incarnée par la belle et plantureuse Sherilyn Fenn (vue notamment dans Sailor et Lula de... David Lynch, trois ans auparavant) face à un Julian Sands sur le fil du rasoir entre passion et folie.

On peut porter aux nues ou dénigrer le principe plus que subjectif des Razzie Awards, mais concernant le premier long-métrage de Jennifer Chambers Lynch, le spectateur aura tôt fait de se ranger du côté des détracteurs qui voteraient pour octroyer à Boxing Helena le prix du pire film de cette année 1993 tant il repousse parfois les limites de l'indigent et du grotesque. Pour commencer, et la réalisatrice n'est évidemment pas à mettre en cause, son film n'a aujourd'hui plus l'effet escompté à l'époque. La faute à un art qui n'a eu de cesse de repousser les limites en matière de violence physique et psychologique. Par contre, ce que l'on peut mettre sur le compte de la fille de l'auteur des brillants Eraserhead, Blue Velvet, Mulholand Drive ou Inland Empire, c'est ce mauvais goût qui transpire à chaque plan. Cette esthétique de clip vidéo (les ralentis) couplée à une patine et des dialogues dignes des pire soap opera (Cœur de Diamant, Santa Barbara, Les Feux de l'Amour et consorts).

Boxing Helena porte l'horrible et indélébile marque des téléfilms érotiques diffusés tard le soir et dont le contenu est de nos jours beaucoup moins choquant que les quelques fugaces apparitions de tétons, pubis et sexes en érection que distille désormais encore au compte le cinéma traditionnel. Laid, mais également ennuyeux, car du sulfureux sujet, la réalisatrice propose une œuvre au jeu involontairement théâtral dont la responsabilité demeure celle de Jennifer Chambers Lynch mais aussi sans doute celle des acteurs incapables de l'alerter sur la puérilité de leur interprétation. Ne parlons même pas de la bande-son qui ferai pâlir papa Lynch et mieux, l'arrangeur musical et compositeur Angelo Badalamenti à côté des prouesses duquel, le fond sonore de Boxing Helena est un supplice presque constant. Niveau Casting, la présence de Julian Sands et Sherilyn Fenn n'est malheureusement pas un gage de qualité. Et sans doute encore moins celle du pourtant excellent Bill Paxton (ici affublé d'une abominable coiffure) ou d'Art Garfunkel (oui, oui, la moitié du duo Simon and Garfunkel) qui, le pauvre, semble errer sans savoir comment se positionner ou vers qui porter le regard. Au final, Boxing Helena est au mieux un gigantesque clip érotique de cent-cinq minutes, au pire, une pub bien trop longue pour lingerie féminine. À éviter...

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