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samedi 27 juillet 2019

Lucy de Luc Besson (2014) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆



Luc Besson est de toutes les modes. Malheureusement pour lui, il ne fait que passer après les autres, tel un charognard prélevant sa part du butin sur une carcasse dont il ne reste plus grand chose à becter. Lucy surfe sur celle du cinéma d'action asiatique qui a déjà le vent en poupe lorsque sort son seizième long-métrage. Juste après le thriller franco-américain Malavita sur lequel il expérimente à son tour l'effet que peuvent avoir les changements de ton et d'humeur, entre comédie et polar, et avant l’œuvre de science-fiction Valérian et la Cité des Mille Planètes dont il profite des cinquante ans d'existence pour livrer une soupe de pixels indigeste. Lucy est très certainement l'un de ses projets les plus ambitieux et personnels puisqu'il est également le scénariste exclusif de ce long-métrage de science-fiction dont le sujet central n'est rien moins que les conséquences que pourraient avoir sur l'esprit humain, la capacité pour ce dernier de contrôler la totalité des possibilités offertes et qui jusqu'à aujourd'hui ne dépassent malheureusement pas un pourcentage infime.

Dans la peau de l'héroïne, l'actrice américaine Scarlett Johansson qui l'année suivant le troublant Under The Skin de Jonathan Glazer revenait donc à la science-fiction. Un personnage à la Nikita, victime d'un hasard malheureux qui va être en mesure de développer d'innombrables capacités psychiques après avoir été forcée d'avaler un sachet de drogue d'une nouvelle génération. Luc Besson tient là un sujet en or, et même si on connaît le bonhomme pour son peu d'aptitude à la finesse de la mise en scène, on pouvait malgré tout espérer un message relativement optimiste. Ce qui ne transparaît malheureusement pas forcément puisque comme à son habitude, le cinéaste français nous livre un film bourrin, incarné par un personnage dont la caractérisation est des plus sommaire et dont le spectateur cherchera encore longtemps l'empathie. En effet, Scarlett Johansson a beau posséder des atouts physiques indéniables, le personnage qu'elle incarne à l'écran et qui fait logiquement écho à l'australopithèque du même nom découvert en 1974 en Éthiopie est peu avenant et même assez irritant si l'on tient compte de ses extraordinaires capacités psychiques qu'elle met malheureusement à profit dans des séquences de gunfights loin d'atteindre certaines séquences prodigieuses du cinéma asiatique que Luc Besson tente de singer sans jamais vraiment atteindre son but.

Face à Scarlett Johansson, l'immense Morgan Freeman, qui pourtant se révèle sous-exploité et même insignifiant au regard de son aura exceptionnelle. Sa présence à l'écran est réduite à la part congrue, tout comme celle, d'ailleurs, de l'acteur sud-coréen Choi Min-Sik, célèbre pour avoir incarné le personnage de Oh Dae-soo dans le film culte de Park Chan-wook, Old Boy en 2003. Malgré la puissance évocatrice du scénario, Luc Besson n'accouche finalement que d'un film de science-fiction mâtiné d'action. Un long-métrage bourrin, grouillant d'invraisemblances (la marque de fabrique de l'auteur du génial Subway) et qui malgré le propos ne restera que dans la mémoire des fans du réalisateur s'il en reste encore. Toujours accompagné du fidèle compositeur Eric Serra, Luc Besson bénéficiait d'un budget de quarante millions de dollars dont une bonne partie fut sans doute investie dans les effets-spéciaux qui eux, s'avèrent parfois remarquables. L'une des quelques scènes qui auraient pu entrer dans la légende du septième art au même titre que le final psychédélique du chef-d’œuvre de Stanley Kubrick 2001, l'Odyssée de l'Espace est réduite ici à néant par un Luc Besson ne pouvant se passer de monter l'une des dernières séquences en l'entrecoupant d'inserts inutiles montrant le grand méchant du film s'approcher peu à peu de la pièce dans laquelle Lucy s'est enfermée en compagnie du professeur Samuel Norman (Morgan Freeman) et de ses quelques collaborateurs. De bonnes idées, quelques visuels intéressants, le charme exagérément froid de l'actrice américaine, voilà tout ce que l'on retiendra de Lucy. Pour le reste, Luc Besson passe à côté de son sujet et aurait mieux fait de mettre son scénario entre les mains d'un vrai bon cinéaste au lieu de vouloir absolument le mettre en scène lui-même...

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