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jeudi 4 avril 2019

Sotto il Ristorante Cinese de Bruno Bozzetto (1987) - ★★★★★★☆☆☆☆



Bernard Blier, l'un de nos plus grands acteurs français, père du cinéaste Bertrand Blier qui le fit tourner à trois occasions dans Si j’étais un Espion en 1967, Calmos en 1975 et Buffet Froid quatre ans plus tard, débuta sa carrière d'acteur au milieu des années trente. Étudiant l'italien durant ses années de lycée, cette langue lui permettra de tourner dans de nombreux long-métrages italiens. C'est ainsi donc que l'on retrouvait cet immense acteur deux ans avant sa disparition dans une œuvre pour le moins étrange, d'origine italienne, dans laquelle l'acteur français croisait la route d'un casting essentiellement formé d'interprètes italiens. Bernard Blier n'y incarne cependant pas le rôle principal puisque celui-ci est confié à Claudio Botosso qui débute sa carrière auprès du cinéaste Pupi Avati (réalisateur du cultissime film d'épouvante La Casa dalle Finestre che Ridono) en 1985. Il incarne dans Sotto il Ristorante Cinese (que l'on peut traduire chez nous sous le titre Sous le restaurant chinois) le rôle d'Ivan, un ingénieur qui s'apprête à épouser sa fiancée et supérieure Ursula (l'actrice Nanci Brili), une femme autoritaire pour laquelle Ivan n'est pas vraiment certain de ses sentiments. Le jeune homme vit auprès de sa mère Bibi (l'actrice originaire de Vérone, Claudia Lawrence) et doit donc se marier le lendemain...

Sauf que la veille, il se retrouve dans une camionnette servant à un hold-up. Les trois braqueurs se rendant compte de sa présence à l'arrière du véhicule, la vie d'Ivan est mise en danger. C'est en leur échappant en se glissant dans la cave d'un restaurant chinois qu'il se rend compte qu'une porte donne directement sur une plage. C'est ainsi qu'il échappe à ses poursuivants et fait la connaissance de la jeune et jolie Eva (l'actrice Amanda Sandrelli) qui vit dans ce monde qui possède deux soleil depuis ta plus tendre enfance en compagnie de son père (Bernard Blier, donc), un inventeur de génie qui est  notamment à l'origine d'un boîtier permettant de voyager de monde en monde en traversant la porte qu'a passé un peu plus tôt Ivan...

Sotto il Ristorante Cinese est une comédie fantastique signée du réalisateur italien Bruno Bozzetto, un artiste aux multiples casquettes puisque outre son métier de cinéaste, il est également scénariste de dessins animés, producteur et dessinateur. Surtout connu pour avoir réalisé de nombreux courts-métrages d'animation, il signait donc ce long-métrage « live », offrant l'opportunité au public italien mais aussi et surtout aux français de revoir Bernard Blier quelques années seulement avant son décès. Léger, et même avant tout divertissant, Sotto il Ristorante Cinese prend des allures de comédie fantastique pour jeunes adolescents. Rien n'y est véritablement abordé de manière très sérieuse. En fait, et ce malgré certaines implications du scénario, la vie du héros n'est mise en danger que dans de très rares occasions, le scénario écrit à quatre mains par Bruno Bozzetto et Fabio Comana étant surtout l'occasion de nous offrir une idylle quelque peu absurde entre Ivan et la jolie Eva, la jeune femme étant demeurée vierge de toutes mauvaises pensées et rêvant de découvrir un monde bien différent du sien (épuré, calme, et paradisiaque). Il est peu probable que de la carrière faramineuse de Bernard Blier le public retienne d'abord ce Sotto il Ristorante Cinese qui a tout l'air d'un téléfilm plutôt que d'un long-métrage destiné au grand écran.
Il demeure surtout assez curieux dans le fait d'y retrouver l'acteur français post-synchronisé par un doubleur italien (comme le reste du casting par ailleurs) alors même qu'il maîtrisait la langue italienne à la perfection. Le film de Bruno Bozzetto est surtout une curiosité mêlant humour et fantastique (on y évoque un monde parallèle et le voyage dans le temps). Plutôt convenablement interprété, Sotto il Ristorante Cinese est donc amusant, mais pas inoubliable...

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