Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


mercredi 10 avril 2019

Det Vita Folket de Lisa Aschan (2015) - ★★★★★★☆☆☆☆



Après une ouverture énigmatique dans ce qui deviendra le lieu principal du récit de Det Vita Folket, la réalisatrice suédoise Lisa Aschan enferme son héroïne, Alex, dans un complexe à l'intérieur duquel des clandestins, hommes et femmes, attendent d'être expulsés vers leur pays d'origine. Pour ne rien arranger, la cinéaste entoure l'édifice d'un mystère qui demeurera jusqu'au générique final, laissant le public avec une foule de questions qui resteront sans réponses. Si l'on peut supposer de prime abord que le cadre se situe en Suède, au vu des origines suédoises de la cinéaste et de sa principale interprète Vera Vitali, rien ne vient forcément corroborer cette impression à part ces vastes plaines d'un blanc immaculé au point de confondre la frontière qui sépare logiquement terre et ciel.
Derrière les murs d'un édifice glaçant comme les rigueurs d'un l'hiver qui persiste à recouvrir les terres de son blanc manteau, des hommes, mais aussi des femmes, prisonniers involontaires d'une institution qui chasse systématiquement l'étranger hors de son territoire. Alex est l'une d'entre elles. Et tout comme elle, les autres ont oublié le principe même du bonheur, ne camouflant même plus leur peine derrière un fard dérisoire. L’œuvre de Lisa Aschan est une complainte permanente, triste, et surtout lancinante au point même d'être jugée parfois d'ennuyeuse. Et c'est vrai que le l'intrigue imprime un rythme amorphe. De ceux qui découragent les plus impatients.

Det Vita Folket explore la part sombre de l'humanité. Une humanité sans presque aucune âme, aussi froide que les murs qui renferment ces êtres perdus dans un pays qui n'est pas le leur. Mais alors que le film de Lisa Auschan n'aurait pu être qu'une critique punitive de cet état de fait, la cinéaste développe une intrigue sous-jacente encore plus noire que celle de la simple clandestine en attente d'être renvoyée dans un foyer qu'elle ne possède d'ailleurs pas dans son pays d'origine. Alors même qu'une question demeure quant à la disparition de l'une des prisonnières (qui n'est âgée que d'une dizaine d'années puisqu'on découvrira que même les enfants sont victimes de l'enfermement), on découvre la vérité dans toute sa terrible et immense amoralité : ces hommes et ces femmes perdant tout ou part de leur identité le jour même de leur arrestation, et ne faisant par conséquent pas partie de la société du pays qui les a « accueillis », on s'octroie le droit d'enlever une gamine, de l'enfermer dans une geôle souterraine lugubre dans l'espoir, pourquoi pas, d'en faire l'enfant d'une gardienne de prison vieillissante qui n'a jamais eu la chance d'être mère.

Aux cotés de l'actrice suédoise Vera Vitali, on a le plaisir de retrouver le burkinabé Issaka Sawadogo que l'on pu notamment découvrir dans le Samba de Eric Toledano et Olivier Nakache. En directrice inflexible et froide comme la mort qui rappellera dans une moindre mesure la monstrueuse infirmière Mildred Ratched (l'actrice Louise Fletcher) du formidable Vol au Dessus d'un nid de Coucou de Milos Forman, on découvre une Pernilla August impeccable. Det Vita Folket risque de fortement déconcerter les amoureux de blockbusters et de films d'action. Quant aux autres, qu'ils profitent de vent frais (et glacial) qui nous vient de Scandinavie. Loin de l'humour cinglant auquel ce cinéma nous avait habitués, mais intéressant tout de même...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...