Faut-il absolument conspuer le troisième long-métrage consacré à
la fameuse maison située dans un quartier de la petite ville de
Babylon dans le comté de Suffolk aux États-Unis ou bien
devrions-nous lui pardonner ses faiblesses, surtout si on le compare
aux épisodes qui lui ont succédé et qui dans une très grande
majorité des cas se révèlent plutôt navrants ? Si ses plus
fervents détracteurs me l'accordent, j'aurai plutôt tendance à me
rallier à la cause de ceux qui préfèrent lui vanter ses qualités,
même minimes, plutôt qu'à celle de ceux qui' n'y voient qu'une
suite sans intérêt. Réalisé par le cinéaste américain Richard
Fleischer, lequel nous a offert malgré cette fausse note quelques
grands moments de cinéma (Vingt Mille Lieues sous les Mers
en 1954, Le Voyage Fantastique
en 1966, et surtout Soleil Vert
en 1973), Amityville 3D : Le
Démon (connu
dans son pays d'origine sous le titre Amityville
3-D)
est donc le troisième épisode de la longue, très longue série de
long-métrages consacrée avec plus ou moins de bonheur à la maison
située au 112 Ocean Avenue de la ville côtière d'Amityville où
eurent lieu entre 1974 et 1976 des événements particulièrement
choquants, à commencer par les meurtres de six membres d'une même
famille par le propre fils des parents. Un fait divers sur lequel le
réalisateur italien Damiano Damiani était revenu en 1982 avec le
meilleur épisode de la saga Amityville :
Amityville 2 - Le
Possédé (Amityville
II: The Possession).
L'année
suivante, c'est donc au tour de Richard Fleischer de s'y coller, et
comme l'année précédente le cinéaste Tobe Hooper est passé par
là avec l'excellent Poltergeist,
Fleischer profite de la concurrence pour intégrer à son œuvre
l'aspect scientifique qui lui manquait cruellement. Pour autant, ces
quelques ajouts n'apportent rien de vraiment convaincant à cette
seconde suite (qui en réalité n'est que la première puisque
Amityville 2 - Le
Possédé
est en réalité une préquelle de Amityville
: La Maison du diable de
Stuart Rosenberg sorti en 1979). Inutile d'espérer retrouver un
quelconque personnage des épisodes précédents : Richard fait
table rase du passé (en dehors de l'évocation par le personnage de
Lisa interprété par l'actrice débutante Meg Ryan qui évoquera en
cours de route le massacre perpétré par le fils DeFeo) et débute
ces troisièmes aventures par une séance de spiritisme qui met en porte à faux le fait divers original en démontrant que tout n'est
qu'une supercherie. Du moins, jusqu'à ce que le journaliste John
Baxter (qui après avoir démontré en compagnie de son amie et
collègue Mélanie du journal Révélations
que les médiums se présentant sous cette appellations sont des
escrocs) décide d'acheter la célèbre demeure et de s'y installer
auprès de sa fille Susan.
Dès
lors, des événements terrifiants vont s'y dérouler, Richard
Fleischer, sur un scénario de William Wales et David Ambrose,
n'hésitant pas à se montrer cruel envers certains de ses principaux
personnages. On retrouve dans Amityville
3D : Le Démon,
quelques-unes des marques de fabrique qui ont fait le succès de deux
premiers épisodes. A savoir la présence de milliers de mouches, de
voix caverneuses venues d'on ne sait où (en réalité, des Enfers),
et de cette fameuse cave d'où semble provenir le Mal. Une cave qui
abrite ici un puits menant apparemment droit en Enfer et où vivrait
une créature que l'on espère malgré tout ne pas être une
représentation du Diable tant elle est ratée. Principalement
incarné par l'acteur Tony Roberts (célèbre pour avoir joué dans
plusieurs longs-métrages signée par Woody Allen) ou par l'actrice
Tess Harper (au hasard, No
Country for old Men
des frères Coen ou la série Esprits
Criminels),
on regrettera avant tout un rythme assez lent et des situations
souvent grotesques. Si l'interprétation est généralement
convenable, on regrettera surtout le doublage en français de
certains personnages, à commencer par l'insupportable voix de Nancy
Baxter (Tess Harper), doublée de manière terriblement crispante par
Kay Vail. Bien que Amityville
3D : Le Démon
soit inférieur qualitativement aux deux précédents volets de la
saga, le final s'avère cependant plutôt convaincant. Et même si la
présence d'une équipe de scientifiques paraît pouvoir relancer
l'intrigue, Richard Fleischer manque malheureusement le coche. Fort
heureusement, la dernière scène est plutôt convaincante avec la
destruction de la fameuse demeure maudite...
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