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samedi 6 avril 2019

Amityville 3D : Le Démon de Richard Fleischer (1983) - ★★★★★★☆☆☆☆



Faut-il absolument conspuer le troisième long-métrage consacré à la fameuse maison située dans un quartier de la petite ville de Babylon dans le comté de Suffolk aux États-Unis ou bien devrions-nous lui pardonner ses faiblesses, surtout si on le compare aux épisodes qui lui ont succédé et qui dans une très grande majorité des cas se révèlent plutôt navrants ? Si ses plus fervents détracteurs me l'accordent, j'aurai plutôt tendance à me rallier à la cause de ceux qui préfèrent lui vanter ses qualités, même minimes, plutôt qu'à celle de ceux qui' n'y voient qu'une suite sans intérêt. Réalisé par le cinéaste américain Richard Fleischer, lequel nous a offert malgré cette fausse note quelques grands moments de cinéma (Vingt Mille Lieues sous les Mers en 1954, Le Voyage Fantastique en 1966, et surtout Soleil Vert en 1973), Amityville 3D : Le Démon (connu dans son pays d'origine sous le titre Amityville 3-D) est donc le troisième épisode de la longue, très longue série de long-métrages consacrée avec plus ou moins de bonheur à la maison située au 112 Ocean Avenue de la ville côtière d'Amityville où eurent lieu entre 1974 et 1976 des événements particulièrement choquants, à commencer par les meurtres de six membres d'une même famille par le propre fils des parents. Un fait divers sur lequel le réalisateur italien Damiano Damiani était revenu en 1982 avec le meilleur épisode de la saga Amityville : Amityville 2 - Le Possédé (Amityville II: The Possession).

L'année suivante, c'est donc au tour de Richard Fleischer de s'y coller, et comme l'année précédente le cinéaste Tobe Hooper est passé par là avec l'excellent Poltergeist, Fleischer profite de la concurrence pour intégrer à son œuvre l'aspect scientifique qui lui manquait cruellement. Pour autant, ces quelques ajouts n'apportent rien de vraiment convaincant à cette seconde suite (qui en réalité n'est que la première puisque Amityville 2 - Le Possédé est en réalité une préquelle de Amityville : La Maison du diable de Stuart Rosenberg sorti en 1979). Inutile d'espérer retrouver un quelconque personnage des épisodes précédents : Richard fait table rase du passé (en dehors de l'évocation par le personnage de Lisa interprété par l'actrice débutante Meg Ryan qui évoquera en cours de route le massacre perpétré par le fils DeFeo) et débute ces troisièmes aventures par une séance de spiritisme qui met en porte à faux le fait divers original en démontrant que tout n'est qu'une supercherie. Du moins, jusqu'à ce que le journaliste John Baxter (qui après avoir démontré en compagnie de son amie et collègue Mélanie du journal Révélations que les médiums se présentant sous cette appellations sont des escrocs) décide d'acheter la célèbre demeure et de s'y installer auprès de sa fille Susan.

Dès lors, des événements terrifiants vont s'y dérouler, Richard Fleischer, sur un scénario de William Wales et David Ambrose, n'hésitant pas à se montrer cruel envers certains de ses principaux personnages. On retrouve dans Amityville 3D : Le Démon, quelques-unes des marques de fabrique qui ont fait le succès de deux premiers épisodes. A savoir la présence de milliers de mouches, de voix caverneuses venues d'on ne sait où (en réalité, des Enfers), et de cette fameuse cave d'où semble provenir le Mal. Une cave qui abrite ici un puits menant apparemment droit en Enfer et où vivrait une créature que l'on espère malgré tout ne pas être une représentation du Diable tant elle est ratée. Principalement incarné par l'acteur Tony Roberts (célèbre pour avoir joué dans plusieurs longs-métrages signée par Woody Allen) ou par l'actrice Tess Harper (au hasard, No Country for old Men des frères Coen ou la série Esprits Criminels), on regrettera avant tout un rythme assez lent et des situations souvent grotesques. Si l'interprétation est généralement convenable, on regrettera surtout le doublage en français de certains personnages, à commencer par l'insupportable voix de Nancy Baxter (Tess Harper), doublée de manière terriblement crispante par Kay Vail. Bien que Amityville 3D : Le Démon soit inférieur qualitativement aux deux précédents volets de la saga, le final s'avère cependant plutôt convaincant. Et même si la présence d'une équipe de scientifiques paraît pouvoir relancer l'intrigue, Richard Fleischer manque malheureusement le coche. Fort heureusement, la dernière scène est plutôt convaincante avec la destruction de la fameuse demeure maudite...

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