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samedi 16 mars 2019

Stan et Ollie de John S. Baird (2019) - (note d'Anna et moi) ★★★★★★★★☆☆




Première surprise il y a quelques semaines : la sortie d'un biopic consacré au duo de comiques américains Stan Laurel et Oliver Hardy le 6 mars dernier. J'ai beau être un ours, il m'arrive quand même d'avoir autour de moi des passionnés de cinéma et de me promener sur certains sites et sur plusieurs réseaux sociaux. Cependant, je n'en ai pas entendu parler avant les deux ou trois jours précédant sa sortie sur l'un des neufs écrans du cinéma MEGA CGR de Narbonne. Deuxième surprise : la salle, de taille moyenne mais pouvant sans doute accueillir plus d'une centaine de spectateurs, résonne comme un hall de gare désaffecté au son de notre voix. A part Anna et moi, quatre personnes venues assister au même spectacle, et dont la moyenne d'âge devait tourner aux alentours des soixante ans. Il faut dire qu'à onze heure ce matin du 16 mars, les gamins doivent encore être au lit et la plupart de leurs parents au travail ou déjà devant les fourneaux. Mais tout de même, quel désastre. On nous avait pourtant prévenu qu'il fallait nous dépêcher si nous voulions avoir une chance de découvrir le dernier long-métrage du cinéaste britannique Jon S. Baird, Stan et Ollie. Car devant son insuccès, il risquait d'être déprogrammé...
Encore une surprise (manquant totalement d'objectivité puisque s'agissant d'un sentiment personnel) : lorsque les lumières se sont éteintes et que le film a débuté, je ne sais pas pourquoi, mais je m'attendais bêtement à le découvrir en noir et blanc et en version originale sous-titrée. Peut-être parce que petit, c'est ainsi que je découvrais ce mythique duo dont une grande majorités des jeunes d'aujourd'hui ignoraient sans doute encore l'existence il y a quelques semaines. Surprise encore en constatant que le film ne débutait non pas par la genèse du duo mais prenait place lors de leur déclin, et même un peu plus tard, après qu'ils se fussent séparés puis retrouvés.

Pour un type qui comme moi aurait aimé en apprendre davantage sur ces deux individus avant, pendant et après leur carrière de comiques, j'ai eu peur que Stan et Ollie prenne une tournure bien différente de celle que j'espérais. Pourtant, force est de reconnaître qu'en s'éloignant du biopic classique et parfois ennuyeux, Jon S. Baird a misé sur le bon cheval. Car s'il y a bien un aspect dont l'amateur de cinéma, le fan de musique ou le lecteur assidu se désintéresse généralement, ce sont les conséquences qui finissent généralement par toucher n'importe quel artiste lorsque sa carrière commence à décliner. Stan et Ollie est non seulement l'occasion pour le cinéaste de dévoiler Stan Laurel et Oliver Hardy sous un jour nouveau, mais aussi d'éprouver des sensations inédites, quand jusqu'ici le duo nous avait habitués à rire. Le cinéaste met donc l'accent sur une période de leur existence méconnue, les rendant plus attachants encore qu'ils ne l'étaient lorsque le public assistait à leurs fameuses pitreries sur grand écran ou sur les planches de théâtre. Si John S. Baird assure le spectacle, ses interprètes également. A commencer par Steve Coogan et John C. Reilly dont le rayonnement et le talent éclipse quasiment le reste du casting. En dehors de Shirley Henderson et surtout de Nina Arianda bien entendu qui dans les rôles respectifs de Lucille Hardy et Ida Kitaeva Laurel se révèlent exceptionnelles.

Autre prouesse, cette fois-ci technique : le rendu de l'époque. Situé dans les années 50 (en 1953 pour être plus précis, lors de leur tournée britannique), la reconstitution est superbe. Les décors de John Paul Kelly, les costumes de Guy Speranza et même la partition musicale de Rolfe Kent (dont certains airs vous arracheront des larmes) nous plongent littéralement dans l'Angleterre des années cinquante. Mais plus que tout l'aspect technique pourtant remarquable, c'est bien l'interprétation des époustouflants Steve Coogan et John C. Reilly qui marque les esprits. Le premier incarne un Stan Laurel bluffant, reproduisant les célèbres mimiques de son modèle. Quant à John C. Reilly, si son personnage demande sans doute un peu moins d'apprentissage pour se fondre dans son costume, l'acteur n'en est pas moins extraordinaire. Et que dire de son incroyable maquillage lui permettant d'endosser les kilos supplémentaires d'Oliver Hardy sans pourtant s'astreindre à un quelconque régime ? Si Stan et Ollie nous donne à contempler une période plutôt sombre de l'existence du duo, le cinéaste n'en oublie cependant pas d'y inscrire quelques séquences incroyablement drôles et qui malgré l'âge des gags n'ont pas perdu de leur efficacité. John S. Baird signe aussi et surtout une œuvre d'une grande humanité entre deux hommes qui ont partagé durant un quart de siècle, leur succès, leurs joies et leurs peines. Un petit bijou qui mérite davantage que le mépris dont il semble être victime...

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