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samedi 23 mars 2019

Making the Shining de Vivian Kubrick (1980) - ★★★★★★★☆☆☆



Ç’aurait pu, et même, ç'aurait dû être un grand moment... Making the Shining, Vivian Kubrick, la propre fille de l'immense Stanley Kubrick tournant un documentaire sur le tournage de Shining, l'un des nombreux chefs-d’œuvre du cinéaste britannique. Je me souviens encore de cette période lointaine, succédant au visionnage de ce classique de l'épouvante, je découvrais pour la première fois le documentaire de Vivian Kubrick. Une œuvre insensée dans laquelle je découvrais un cinéaste tyrannique, impitoyable envers sa principale interprète féminine. Le temps émoussant les souvenirs, les altérant même, le redécouvrir aujourd'hui prend un visage bien différent. Comme si, honteuse d'avoir filmé son père dans des circonstances ne le montrant pas forcément sous son meilleur jour, Vivian avait accepté d'expurger Making the Shining des séquences les plus dures. Celles au moins, dont j'avais conservé un souvenir ému.

Mais on-t-elles jamais existé ? Ou bien les ai-je fantasmé ? Mes recherches ressentes tenteraient à prouver que c'est bien cette dernière solution qui semble être la bonne. Car des trente-cinq minutes que dure ce trop court documentaire, on voit bien le cinéaste Stanley Kubrick s'en prendre verbalement à l'actrice Shelley Duvall, mais pas au point de nous laisser de cette séance quel que peu dérangeante, un souvenir impérissable. Trente-cinq minutes, donc. Durant lesquelles on assiste au tournage d'une œuvre mythique dont le documentaire de Vivian Kubrick ne parviendra cependant jamais à rendre l'atmosphère. Pourtant, la légende veut que Shelley Duvall en ait bavé durant celui-ci. Attaquée par un Stanley Kubrick en mode sadique pervers misogyne. Aidé par un Jack Nicholson en rajoutant une couche supplémentaire. Mais rien ou presque ne subsiste de ces séances de torture psychologique. Alors, légende ou réalité ? Impossible de le savoir en regardant Making the Shining, si ce n'est à la toute fin, les remontrances dont fait l'objet l'actrice de la part du cinéaste britannique.

A part cela, le documentaire de Vivian Kubrick ne convainc que très partiellement. La faute à une trop courte durée qui limite le champ d'exploration. La chose démarre dans l'intimité d'un Jack Nicholson s'apprêtant à tourner l'une des scènes cultes du long-métrage du grand Stanley. On le découvre plaisantant avec la fille du cinéaste, invoquant le fait qu'il se lave les dents avant chaque scène afin de ne pas incommoder ses partenaires. L'acteur fait le pitre, et s'en va ensuite allumer une cigare, en route pour le tournage. Comme cela sera de coutume lors des séquences suivantes, chaque scène-clé du film sera encadrée par des images du tournage, les premières se fondant à la perfection aux secondes. Sont interviewés Jack Nicholson, Shelley Duvall... mais également Danny Lloyd et Scatman Crothers. Stanley Kubrick qui lui, aurait du être l'objet de toutes les attentions de ce court documentaire ne fait que passer ça et là devant la caméra sans que sa propre fille n'ait l'idée de l'interroger. Sans doute connaît-elle très bien le caractère de son père qui pourtant sur ces images apparaît particulièrement calme...
Au final, il est toujours de bon ton de visionner ces images même si leur portée et loin d'atteindre les attentes des fans du cinéaste. Une tentative intéressante bien qu'incomplète, mais contenant malgré tout de rares images de Stanley Kubrick durant le tournage de l'un de ses films...

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