Ç’aurait pu, et même,
ç'aurait dû être un grand moment... Making the Shining,
Vivian Kubrick, la propre fille de l'immense Stanley Kubrick tournant
un documentaire sur le tournage de Shining,
l'un des nombreux chefs-d’œuvre du cinéaste britannique. Je me
souviens encore de cette période lointaine, succédant au visionnage
de ce classique de l'épouvante, je découvrais pour la première
fois le documentaire de Vivian Kubrick. Une œuvre insensée dans
laquelle je découvrais un cinéaste tyrannique, impitoyable envers
sa principale interprète féminine. Le temps émoussant les
souvenirs, les altérant même, le redécouvrir aujourd'hui prend un
visage bien différent. Comme si, honteuse d'avoir filmé son père
dans des circonstances ne le montrant pas forcément sous son
meilleur jour, Vivian avait accepté d'expurger Making
the Shining des
séquences les plus dures. Celles au moins, dont j'avais conservé un
souvenir ému.
Mais
on-t-elles jamais existé ? Ou bien les ai-je fantasmé ? Mes
recherches ressentes tenteraient à prouver que c'est bien cette
dernière solution qui semble être la bonne. Car des trente-cinq
minutes que dure ce trop court documentaire, on voit bien le cinéaste
Stanley Kubrick s'en prendre verbalement à l'actrice Shelley
Duvall, mais pas au point de nous laisser de cette séance quel que
peu dérangeante, un souvenir impérissable. Trente-cinq minutes,
donc. Durant lesquelles on assiste au tournage d'une œuvre mythique
dont le documentaire de Vivian Kubrick ne parviendra cependant jamais
à rendre l'atmosphère. Pourtant, la légende veut que Shelley
Duvall en ait bavé durant celui-ci. Attaquée par un Stanley Kubrick
en mode sadique pervers misogyne. Aidé par un Jack Nicholson en rajoutant
une couche supplémentaire. Mais rien ou presque ne subsiste de ces
séances de torture psychologique. Alors, légende ou réalité ?
Impossible de le savoir en regardant Making the
Shining,
si ce n'est à la toute fin, les remontrances dont fait l'objet
l'actrice de la part du cinéaste britannique.
A
part cela, le documentaire de Vivian Kubrick ne convainc que très
partiellement. La faute à une trop courte durée qui limite le champ
d'exploration. La chose démarre dans l'intimité d'un Jack Nicholson
s'apprêtant à tourner l'une des scènes cultes du long-métrage du
grand Stanley. On le découvre plaisantant avec la fille du cinéaste,
invoquant le fait qu'il se lave les dents avant chaque scène afin de
ne pas incommoder ses partenaires. L'acteur fait le pitre, et s'en va
ensuite allumer une cigare, en route pour le tournage. Comme cela
sera de coutume lors des séquences suivantes, chaque scène-clé du
film sera encadrée par des images du tournage, les premières se
fondant à la perfection aux secondes. Sont interviewés Jack
Nicholson, Shelley Duvall... mais également Danny Lloyd et Scatman
Crothers. Stanley Kubrick qui lui, aurait du être l'objet de toutes
les attentions de ce court documentaire ne fait que passer ça et là
devant la caméra sans que sa propre fille n'ait l'idée de
l'interroger. Sans doute connaît-elle très bien le caractère de
son père qui pourtant sur ces images apparaît particulièrement
calme...
Au
final, il est toujours de bon ton de visionner ces images même si
leur portée et loin d'atteindre les attentes des fans du cinéaste.
Une tentative intéressante bien qu'incomplète, mais contenant
malgré tout de rares images de Stanley Kubrick durant le tournage de
l'un de ses films...
Ca a l'air superbe ! Merci !
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