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samedi 9 mars 2019

Lobos des Arga de Juan Martinez Moreno (2011) - ★★★★★★★☆☆☆



On sait qu'entre les gens du voyage et les loups-garou, les légendes autour de cette créatures fantastique mi-homme, mi-loup remontent à plusieurs décennies (pour exemple, le roman de Gary Brandner Hurlements 2 paru chez nous sous la bannière Fleuve Noir et la mythique Collection GORE en 1988 y fait référence). Il n'est donc pas étonnant de découvrir dans Lobos des Arga, les étonnantes répercussions d'un massacre commis sur un campement de gitans et sur ordre d'une vieille femme depuis décédée et à l'époque, doyenne du village de Arga qui donne son nom au titre du long-métrage réalisé par le cinéaste espagnol Juan Martinez Moreno en 2011.

Le retour de Tomas dans son village natal sonne comme une aubaine pour les villageois qui vivent dans la peur depuis qu'un siècle auparavant, un sort fut jeté sur son arrière grand-mère. Tombée enceinte d'un gitan qu'elle fit ensuite brûler ainsi que les siens, sa future progéniture fut condamnée à devenir un loup-garou dès lors qu'il atteindrait sa dixième année. Pourtant il demeure bien un remède à cette malédiction. Tous les cent ans est offert aux villageois l'opportunité de l'annuler. Pour cela, il leur faut offrir à la créature, le sang d'un descendant de celle qui condamna à mort les gitans venus s'installer dans le village un siècle plus tôt. Croyant avoir été convié afin de recevoir un prix pour son œuvre littéraire, Tomas sera sacrifié dès le lendemain de son arrivée...

Lobos des Arga grouille de répliques amusantes. Mais attention, pas de celles que l'on partage entre potes après avoir un peu trop forcé sur l'alcool. Ici, le contexte dramatique dans lequel tombe notre héros coltiné de son agent littéraire fait que l'humour n'étouffe jamais le scénario principalement orienté vers l'épouvante. Ce qui dans le cas présent fait toute la différence entre la parodie, dont le trait est généralement plus grossier, et la comédie horrifique dont le ressort humoristique sert d'ajout à une appétence plutôt dramatique. Le film de Juan Martinez Moreno opte donc pour cette seconde catégorie au final, beaucoup moins lourde à assumer pour le public. Déjà que le contraste entre le cadre paysan austère et la venue de cet écrivain et de cet agent de la ville pourra faire d'ors et déjà sourire, il n'était vraiment pas la peine que le cinéaste insiste trop lourdement sur le côté humoristique. C'est donc avec un certain doigté que le scénario oscille entre fantastique, épouvante et comédie...

Très peu sanguinolent (quelques têtes explosées, un bras arraché, deux doigts coupés, une décapitation et quelques giclées de sang), Lobos des Arga est servi pas un cadre rural de toute beauté entre Madrid et la Galice. Le village est superbe, chaque lieu fourmillant de petits détails. Quant au choix des couleurs, celles-ci tirent généralement vers une palette plutôt réduite, entre gris, vert et brun. Les personnages sont attachants, principalement incarnés par Gorka Otxoa, Carlos Areces, Secun de la Rosa et Mabel Rivera. Le film de Juan Martinez Moreno est une très intéressante alternative aux nombreuses comédies horrifiques anglo-saxonnes. A dénicher d'urgence...

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