On sait qu'entre les gens
du voyage et les loups-garou, les légendes autour de cette créatures
fantastique mi-homme, mi-loup remontent à plusieurs décennies (pour
exemple, le roman de Gary Brandner Hurlements 2 paru
chez nous sous la bannière Fleuve Noir
et la mythique Collection GORE
en 1988 y fait référence). Il n'est donc pas étonnant de découvrir
dans Lobos des Arga,
les étonnantes répercussions d'un massacre commis sur un campement
de gitans et sur ordre d'une vieille femme depuis décédée et à
l'époque, doyenne du village de Arga qui donne son nom au titre du
long-métrage réalisé par le cinéaste espagnol Juan Martinez
Moreno en 2011.
Le
retour de Tomas dans son village natal sonne comme une aubaine pour
les villageois qui vivent dans la peur depuis qu'un siècle
auparavant, un sort fut jeté sur son arrière grand-mère. Tombée
enceinte d'un gitan qu'elle fit ensuite brûler ainsi que les siens,
sa future progéniture fut condamnée à devenir un loup-garou dès
lors qu'il atteindrait sa dixième année. Pourtant il demeure bien
un remède à cette malédiction. Tous les cent ans est offert aux
villageois l'opportunité de l'annuler. Pour cela, il leur faut
offrir à la créature, le sang d'un descendant de celle qui condamna
à mort les gitans venus s'installer dans le village un siècle plus
tôt. Croyant avoir été convié afin de recevoir un prix pour son
œuvre littéraire, Tomas sera sacrifié dès le lendemain de son
arrivée...
Lobos des Arga
grouille de répliques amusantes. Mais attention, pas de celles que
l'on partage entre potes après avoir un peu trop forcé sur
l'alcool. Ici, le contexte dramatique dans lequel tombe notre héros
coltiné de son agent littéraire fait que l'humour n'étouffe jamais
le scénario principalement orienté vers l'épouvante. Ce qui dans
le cas présent fait toute la différence entre la parodie, dont le
trait est généralement plus grossier, et la comédie horrifique
dont le ressort humoristique sert d'ajout à une appétence plutôt
dramatique. Le film de Juan Martinez Moreno opte donc pour cette
seconde catégorie au final, beaucoup moins lourde à assumer pour le
public. Déjà que le contraste entre le cadre paysan austère et la
venue de cet écrivain et de cet agent de la ville pourra faire d'ors
et déjà sourire, il n'était vraiment pas la peine que le cinéaste
insiste trop lourdement sur le côté humoristique. C'est donc avec
un certain doigté que le scénario oscille entre fantastique,
épouvante et comédie...
Très peu sanguinolent
(quelques têtes explosées, un bras arraché, deux doigts coupés,
une décapitation et quelques giclées de sang), Lobos des Arga
est servi pas un cadre rural de toute beauté entre Madrid et la
Galice. Le village est superbe, chaque lieu fourmillant de petits
détails. Quant au choix des couleurs, celles-ci tirent généralement
vers une palette plutôt réduite, entre gris, vert et brun. Les
personnages sont attachants, principalement incarnés par Gorka
Otxoa, Carlos Areces, Secun de la Rosa et Mabel Rivera. Le film de
Juan Martinez Moreno est une très intéressante alternative aux
nombreuses comédies horrifiques anglo-saxonnes. A dénicher d'urgence...
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