Vu que je vais avoir beaucoup de mal à demeurer objectif dans le cas présent, je ne mettrai pas de note...
Allez, pour commencer
cette journée du samedi 9 mars 2019 qui promet d'être ensoleillée
et sans vent (marre de cet infernal mistral qui pourrit pas mal de
mes journées et provoque céphalées et états comateux), le petit
déjeuner sera plein de surprises avec cette curiosité pêchée sur la
toile... Enfin, lorsque je dis « curiosité »,
je parle évidemment à ceux qui n'ont pas cette ferveur démentielle
pour l'écrivain, peintre, poète et illustrateur français Roland
Topor l'auteur du Locataire Chimérique,
sombrement et somptueusement adapté au cinéma en 1976 par le
cinéaste franco-polonais Roman Polanski sous le titre Le
Locataire.
Honte à moi de n'avoir pas encore mis la main sur le roman mais
concernant son adaptation sur grand écran, je pourrais vous en
parler durant des heures et de pleines journées.
Alors
que je n'ai pas encore trempé mon croissant dans sa tasse de
chocolat brûlant, les yeux rivés sur l'écran pâle du mon vieux et
fidèle PC (plus de dix ans au compteur et seulement quelques ratés),
et alors que l'immonde connasse qui vit à quelques mètres de là
est sans doute en train de soulever son impressionnante masse de son
lit pour nourrir son benêt d'époux (vous comprendriez ma virulence
si vous les connaissiez), voilà que je tombe sur un article dont le
titre évoque instantanément de vieux souvenirs. Les ravivant pour
être plus précis. Que d'angoisses, de sueurs, et d'enthousiasme à
la découverte de l'un des plus grands films de l'auteur de
Répulsion,
Lune de Fiel
ou
encore Le Pianiste...
et aujourd'hui, voilà que je tombe nez à nez avec ce qui semblerait
n'être rien d'autre qu'une nouvelle adaptation au format, désormais,
beaucoup plus court.
Mais
attention ! Tombé à plusieurs reprises dans le piège
(Locataires
de Kim Ki-Duk, Les Locataires
de Danny Green, ou encore La Locataire de
Antti Jokinen et Le Locataire
de Nadège Loiseau n'ont malheureusement rien à voir avec le roman
de Roland Topor), je me méfie de ce Nouveau
Locataire
réalisé par un certain Marek Nurzynski, TIENS !, lui aussi né
en Pologne.(comme Polanski, pour ceux qui n'auraient pas suivi).
Cette fois-ci, impossible de faire erreur, ce court-métrage de
vingt-cinq minutes est bien une adaptation du roman dont Roman
Polanski a enfanté un véritable chef-d’œuvre quarante-trois ans
en arrière...
Comme
certains vous le diront, il vaut mieux toujours lire en premier un
ouvrage que d'aller voir son adaptation au cinéma, MOI, je vous dirai simplement
de découvrir ce court-métrage avant l’œuvre de Polanski car
sinon, la déception risque d'être grande. L'intention est louable,
certes, mais face au mastodonte horrifique du franco-polonais, ce
Nouveau Locataire
ne fait absolument pas le poids. Plusieurs raisons à cela.
L'esthétique plus chaleureuse que dans le long-métrage de 1976
dénote totalement avec le propos éminemment sombre du récit. De
plus, réduire à vingt-cinq minutes seulement ce qui aura
pris un peu plus de deux heures à Roman Polanski pour construire son
œuvre était mission impossible. En réduisant à son minimum la
caractérisation de son principal personnage (en raison du manque de temps évident, donc), Marek Nurzynski
empêche au spectateur de s'y identifier. Projet louable, je le
répète, mais François de Brauer, Sylvie Lachat et Alyzée Soudet
ont beau tenir là entre les mains, une matière première de grande
qualité, la « comparaison »
avec Roman Polanski, Shelley Winters et Isabelle Adjani s'arrête à
ce seul substantif. Et je ne parle même pas de l'ambiance sonore que
le compositeur Philippe Sarde avait su rendre oppressante à l'époque
mais qui aujourd'hui, sous l'impulsion du designer sonore Mourioche
et des compositeurs Gosia Szmuda, Grzegorz Aleksander Sycz, Abel L et
du duo Michal Skorka et Anna Patrini (Skinny Patrini) paraît bien
fade. Reste l'esthétique évoquée plus haut, moins sombre, certes,
mais rappelant certains travaux du regretté duo Caro/Jeunet... Trop
court, Le Nouveau Locataire
ne prend donc pas suffisamment de temps pour installer ses
personnages, son intrigue et son atmosphère. Dommage...
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