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vendredi 8 mars 2019

Dead Hooker in a Trunk de Jen et Sylvia Soska (2009) - ★★★★★☆☆☆☆☆



Voilà un terme dont je ne soupçonnais pas encore l'existence : la Canuxploitation. Ou, film de genre à petit budget produit au Canada. Cette petite précision étant apportée, parlons un peu de ma première expérience dans le domaine avec le premier long-métrage des sœurs Jen et Sylvia Soska, Dead Hooker in a Trunk (Une prostituée morte dans un coffre) qui, comme on l'aura compris une fois assimilé le sens du titre, tourne autour du cadavre d'une fille de joie découvert dans le coffre d'une voiture appartenant aux héros de ce film amateur plutôt bien assumé de la part de ses deux actrices et réalisatrices que sont les jumelles citées plus haut. Pas franchement transcendant, même si le faible budget explique en partie les failles, nombreuses, de ce film mêlant punk, gothique, métal, girl-power, gore, apôtre de la foi chrétienne, provoc', drogues, gangsters, tueur en série, ou encore Brit Milah (pour les incultes, tel que je l'étais il y a encore cinq minute : rite de passage du judaïsme consistant à exciser le prépuce des jeunes garçons).

Dès les première minutes, on se fâche d'avoir tant espéré trouver là le renouveau du cinéma underground hardcore d'un certain Richard Kern (Fingered) ou d'un Nick Zedd (Generation Z) alors que Dead Hooker in a Trunk n'est en réalité qu'une petite pelloche sans grand intérêt, à part la troublante beauté du duo de sœurs. La musique, souvent médiocre, dissonante, et beuglée par des duos d'individus hétérogènes à voix de faussets que l'on soupçonne pourtant d'être tout sauf hétérosexuels constitue une part congrue de ce petit film horrifico-gothique joué à l'arrache, accompagné de dialogues passe-partout écrits au stylo-feutre dans des cahiers d'écoliers. Tout ceci transpire l'amateurisme bon enfant. Le film d'horreur de fin d'études pour élèves aux cheveux longs, noirs et graisseux, aux vêtements amples, Doc Martens (si possibles montantes et surtout coquées), pantalon de treillis, veste de chasseur et gabardine sous laquelle planquer les armes purificatrices à l'attention des star du football américain de l'université est de rigueur !

Mais je m'emballe. Les filles ont dû se marrer pour leurs premier pas dans l'univers intense et impitoyable du septième art où combattent micro-budgets et grosses productions, ces derniers sortant généralement vainqueurs. Bricolé mais pas trop bancal au final, Dead Hooker in a Trunk se regarde davantage comme le cassoulet d'une petite enseigne (au hasard, INTER%+#CHE) crépitant sur la gazinière que celui d'un restaurant estampillé « gastro ». Pas toujours convaincantes, les bagarres fringantes opposent nos deux gothiques à des voyous de bas étage et à un serial killer dont l'excision à l'âge où le biberon ne fut encore que sa seule arme de défense se déroula dans des conditions tout sauf idéales.
Si la cultissime Haxan Films avait survécu à l'époque de l'implacable loi du marché du DVD, nul doute que le film des Soska Sisters aurait trouvé de quoi se loger dans l'un de ces boîtiers fleurant bon le doux parfum des bandes magnétiques chères à nos vieux os.

Opération non-consentie à ventre ouvert, balles logées dans la tête grâce à l'apport de CGI pas encore tout à fait maîtrisés, bagarre entre une prostituée décidément résistante et un serial killer jouant sur la fibre esthétique de l'Altair d'Assassin's Creed, premier du nom. Second-rôles péchés dans des troquets de seconde zone, chanteurs éliminés dès le premier tour du concours « The Voice » tentant leur seconde chance, Dead Hooker in a Trunk est un festival mettant à l'honneur une frange de la population souvent jugée d'agressive... ouais, bon, je dis beaucoup de conneries, mais au fait, que vaut vraiment le film de Jen et Sylvia Soska ? Pas grand chose si ce n'est l'engouement du duo de frangines qui alors force le respect et l'admiration malgré les scories qui empêchent la sauce de prendre véritablement. On appréciera tout de même cette volonté un peu puérile de choquer. Je pense notamment à cette petite fiotte glorifiant notre SAIgneur avant d'aller gerber à quelques entournures et tenir des propos aussi salaces que les pires insanités produites par la bouche de nos valeureux gardiens de cités HLM interdisant à tout étranger d'y pénétrer. A noter que l'on attend toujours le remake du Rage de David Cronenberg que les sœurs Soska ont prévu de réaliser. A moins que depuis leurs projets aient pris une nouvelle direction ?

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