Les Enquêtes du
département V est une série de long-métrages adaptés des romans
policiers de l'écrivain danois Jussi Adler-Olsen. Après Kvinden
i Buret en
2013, Fasandræberne
en 2014 et Flaskepost fra P en
2016, nous étions restés sans nouvelles des aventures du duo de
flics Carl Mørck et Assad respectivement interprétés par les
acteurs Nikolaj Lie Kaas et Fares Fares et enquêtant sur des
affaires plutôt sinistres. Fort heureusement, et alors que ces trois
années sans nouvelles pouvaient laisser envisager l'abandon des
adaptations des trois romans restant, voilà que débarque sur la
plateforme désormais mondialement connue Netflix,
les quatrième aventures du binôme. Un récit une fois de plus,
étouffant, lugubre, voire morbide, tournant autour d'un projet
totalement dément qui ne dépareillerait sans doute pas avec celui
d'Adolf Hitler qui projetait l'extermination pure et simple du
peuple juif et sans doute encore moins avec les abominations
perpétrés par Josef Mengele, un officia allemand qui exerça la
profession de médecin/boucher dans le camp d'extermination
d'Auschwitz durant la Seconde Guerre mondiale.
Alors
que dans le service du Département V tout semble aller de mal en pis
depuis l'annonce du prochain départ vers d'autres bureaux d'Assad,
le partenaire de Carl Mørck depuis leur toute première affaire
remontant en 2013, le statut d'immigré de ce flic intègre ayant
toujours fait partie de la mythologie de la série, le cinéaste
Christoffer Boe qui réalise pour la première fois une adaptation de
l'un des six romans de la saga en ajoute une couche en abordant un
thème particulièrement délicat puisqu'il oppose nos deux flics à
un réseau très largement étendu dans le domaine de la politique,
de la médecine, et j'en passe, et ayant comme projet de rendre
stériles toutes les femmes de conditions sociales modestes et
d'origines étrangères. Un sujet brûlant, pour un film qui a tout
de même peu de chance de faire polémique puisqu'ici, Les
Enquêtes du Département V - Dossier 64 se
situe au niveau du pur produit de divertissement même s'il s'en dégage
en permanence un parfum particulièrement nauséabond.
Le
fait que ce quatrième volet des aventures du Département V passe
directement par la case Netflix
ne signifie aucunement qu'il soit de qualité inférieure aux
précédentes aventures d'Assad et Carl. Au contraire, l'intérêt
est toujours aussi présent et l'ambiance toujours aussi chargée en
électricité. Outre les états d'âme de nos deux flics, Les
Enquêtes du Département V - Dossier 64 aborde
un sujet relativement dérangeant qui fait non seulement écho aux
exactions des nazis durant la seconde guerre mondiale mais pourrait
tout aussi bien résonner comme une variation sur des thèmes aussi
divers que les réseaux pédophiles ou la traite des blanches. Ou
comment une certaine élite s'octroie le droit de choisir qui doit
vivre, qui doit mourir, avec ici, cependant, une variante puisqu'il
ne s'agit pas seulement d'enquêter sur la mort de trois personnes
dont les corps momifiés et mis en scène ont été découverts
derrière le mur d'un appartement, mais sur une étrange clinique qui
stérilise à tour de bras de jeunes femmes dont le seul crime est
d'appartenir à un pays différent. Partant d'un postulat sur la
purification d'une race, le film de Christoffer Boe révèle le
traumatisme d'anciennes patientes à travers un très intelligent
mélange de flash-back et de séquences situées dans le présent.
Derrière l'honorabilité des façades et de certaines institutions
se cachent ainsi peut-être des bourreaux.
Nikolaj
Lie Kaas et Fares Fares sont toujours aussi bons et se retrouvent
face à des incarnations merveilleusement interprétées. Avec en
chefs de fil, un médecin-bourreau et une infirmière dont la
perversité parviendrait presque à faire oublier les traitements
qu'inflige son patron de chirurgien à ses victimes innocentes.
Peut-être pas le meilleur de ce qui prend la forme à ce jours d'une
tétralogie, mais un retour attendu et honoré d'un excellent
scénario, d'une mise en scène sobre mais efficace et d'une
interprétation sans faille...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire