Une fois n'est pas
coutume, nous allons parler Giallo
dans ce nouvel article. Et en l'occurrence, de La
Polizia Brancola Nel Buio
de Helia Colombo que l'on peut traduire chez nous sous le titre La
police tâtonne dans le noir.
Une œuvre mineure qui n'est cependant pas dénuée d'un certain
charme. Celui de ses interprètes féminines tout d'abord, et que le
cinéaste semble prendre un malin plaisir à dévêtir devant la
caméra. Je voudrais tout d'abord remercier Uncle
Jack
de l'excellent blog WarningZone pour
le partage de ce long-métrage datant de 1972. concernant le film
lui-même, nous sommes loin ici d'atteindre des sommets en matière
de Giallo.
Pas vraiment une surprise d'ailleurs puisque comme l'avoue Uncle
Jack,
il s'agit là d'un « sévère
nanar giallesque ».
Tout est dans le titre, donc. Et dans celui du film de Helia Colombo
qui démarre assez pathétiquement par une course-poursuite entre une
jeune femme tombée en panne en rase campagne et un tueur, tradition
oblige, dont on ne verra que les jambes. Un assassin qui exécute ses
victimes (celle-ci et les prochaines) lors d'un rituel immuable :
à l'aide d'un couteau qu'il plante tout d'abord dans la gorge de sa
proie avant de perforer le corps de cette dernière à plusieurs
endroits.
Vient
ensuite un générique anecdotique précédant l'arrivée dans un
village d'une jeune beauté toute aussi blonde que la première
victime du tueur. Contrainte de passer la nuit dans un hôtel de
campagne tenu par un couple d'aubergistes pas vraiment sympathiques
et parents d'un jeune homme que l'on pourrait qualifier d'idiot du
village, Enrichetta Blond disparaît, attaquée dans sa chambre par
le même individu qui s'en est pris un peu plus tôt lors de la
séquence pré-générique. Cette seconde victime aura au moins eu le
temps avant de périr de contacter au téléphone son ami journaliste
Giorgio d'Amato (aucun rapport avec un certain cinéaste italien
auteur du morbide Buio Omega),
lequel débarque donc le lendemain matin pour constater que son amie
a disparue.
L'occasion
pour lui de mener sa propre enquête (puisque la police piétine)
auprès des aubergistes mais également d'un artiste-photographe
excentrique cloué dans un fauteuil et entouré d'une épouse froide
et autoritaire (Halina Zalewska), d'une nièce aussi jolie qu'une
poupée de porcelaine (l'actrice Elena Veronese), d'un majordome
plutôt inquiétant, d'une domestique nymphomane (l’envoûtante
Gabriella Giorgelli) et de son médecin personnel.
Comme
je l'écrivais un peu plus haut, La Polizia
Brancola Nel Buio
est un giallo mineur. En raison d'un rythme parfois amorphe et d'une
intrigue pas tout à fait convaincante. Il faut dire qu'en matière
de suspens, Helia Colombo, dont c'est le seul fait d'arme en matière
de réalisation, ne s'y entend pas du tout lorsqu'il s'agit de créer
un climat de tension et ce, même si un certain mystère entoure la
plupart des personnages qui deviennent par là même, des suspects
potentiels. Chaque personnage ayant un comportement ambigu, il est
facile pour le spectateur de se laisser aller à un certain nombre
d'hypothèses qui pour une grande partie d'entre elles ne tiendront
pas la route bien longtemps. Le cinéaste érotise le propos à
travers des séquences sinon rédhibitoires, du moins, totalement
surfaites. Peu de chance donc que le spectateur s'émeuve devant des
corps un brin fatigués, la poitrine molle et inesthétique, et le
regard perdu de leur propriétaire. Tout juste l'on pourrait
regretter que le personnage interprété par la séduisante Gabriella
Giorgelli n'ait pas été davantage exploité. Il aurait été
judicieux de revenir encore sur l'aspect dérangeant de ce personnage
à la sexualité totalement débridée (elle a tant le feu aux fesses
que même l'idiot du village évoqué plus haut va avoir la chance
d'en profiter dans un coin de jardin). Relativement malmené par la
critique (il faut voir se que se prend dans la figure cette unique
incartade de Helia Colombo pour s'en convaincre), La
Polizia Brancola Nel Buio
fait très clairement partie du bas du panier en matière de Giallo.
Cependant, il est encore possible de lui trouver un certain charme
malgré ses nombreux défauts. Comme quoi, même au cœur du bousin
peut éclore une fleur... ou une salade. Seuls ceux qui ont vu ou qui découvriront La
Polizia Brancola Nel Buio comprendront...
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