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jeudi 14 février 2019

Last Rites of the Dead de Marc Fratto (2006) - ★★★★★★☆☆☆☆



On peut dire qu'en un peu plus de trois décennies cinéphiliques et cinéphagiques, j'en ai bouffé du film de zombies. En commençant par l'un des meilleurs (Dawn of the Dead de George Romero) alors que les premiers boutons d'acné n'avait pas encore percé mon épiderme juvénile, jusqu'à atteindre le degré zéro du genre (Raiders of the Living Dead de Samuel M. Sherman). De ses origines vaudous (avec White Zombie de Victor Halperin), jusqu'à l'un de ses tout derniers représentants (The Ravenous de Robin Aubert), en passant par les premières morsures antropophagiques de l'indétrônable The Night of the Living Dead signé, lui aussi, George Romero. Et ne parlons même pas de sa plus célèbre variante que l'on retrouve sous l'étiquette de « films d'infectés ». Comme dans tout bon genre qui se respecte, il y a à boire et à manger. Des chefs-d’œuvre comme des nanars. De l'ultra classicisme et des bandes parfois très étranges. Comme le dérangeant Dead of Night de Bob Clark signé en 1974 ou bien le Last Rites of the Dead dont l'autre titre, Zombie Anonymous, est suffisamment laid pour que l'on n'ait pas eu envie de passer la porte des salles de cinéma pour y jeter un œil (ouais, bon, heu, en fait il est directement sorti en vidéo!!!), et qui fut réalisé il y a treize ans par le cinéaste Marc Fratto.

C'est donc bien de cette curiosité que j'ai décidé de parler aujourd'hui. Une chose est certaine. Après l'avoir vu, vous ne verrez sans doute plus les morts-vivants de la même manière. Non pas que ce petit film dont le budget n'a pas l'air de s'élever au delà de quelques milliers de dollars soit une franche réussite, mais il se démarque suffisamment de la grande majorité de ses concurrents pour qu'on se donne la peine de s'y intéresser un temps soit peu. Est-ce l'aspect rudimentaire des décors et des moyens mis en place ? Mais il est vrai qu'il se dégage de Last Rites of the Dead un curieux sentiment de malaise propre aux films de ce type qui jouent autant la carte du réalisme social que celle de la fable horrifique.

Il faut s'accoutumer à l'ambiance étrange qui baigne durant ce récit qui nous conte l'histoire d'Angela, jolie jeune femme tuée par son compagnon dont elle avait décidé de se séparer. Pour autant, et malgré la balle que son compagnon lui a logé dans le crâne, Angela est toujours en vie. Car dans le monde de Last Rites of the Dead, un virus a l'étrange faculté de ressusciter les morts. Angela n'y échappe pas et quelques secondes après être passée de vie à trépas, la voilà qui rouvre les yeux sous l'apparence d'un zombie d'une nouvelle génération. Non pas un être décharné marchant tel un pantin désarticulé ou un infecté sprintant comme si elle était poursuivie par une meute de chiens enragés, mais ayant gardé toutes ses facultés intellectuelles, l'une des seules différences d'avec ses semblables vivants demeurant son apparence. Angela est pâle comme la mort, a conservé les stigmates de son agression, mais est devenue résistante au point que seule une balle en pleine tête pourrait définitivement mettre un terme à sa nouvelle malédiction.

On comprends alors le choix du titre alternatif Zombie Anonymous puisque le cinéaste imagine son œuvre comme une allégorie. Le zombie remplaçant ici l'étranger dont l'habitant de souche refuse la présence sur son territoire. S'ensuivent quelques séquences assez incofortables: passages à tabac de zombies par des bandes organisées dont le seul but et d’annihiler ces créatures qui ne semblent pas encore « goûter » la chair humaine. Du moins, jusqu'à ce qu'Angela tombe sur un groupe de zombies rebelles ayant décidé de ne plus subir les attaques de leurs congénères bien vivants. Séances de groupes façon « alcooliques anonymes » pour morts-vivants déliquescents, expéditions punitives, et massacre entre zombies, Marc Fratto ne ménage pas ses efforts malgré un budget à l'évidence, plutôt maigre. Bien que l'amateurisme domine cette petite production, l'action y est en général soutenue et les effets gore plutôt nombreux. On est encore loin des surprenants maquillages de Tom Savini mais Last Rites of the Dead a le mérite de proposer une œuvre originale. Une curiosité...

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