Le Gendarme et les
Gendarmettes possède
plusieurs spécificités qui n'ont que peu de rapports avec ses
piètres qualités de comédie. Ce long-métrage signé conjointement
entre l'assistant-réalisateur Tony Aboyantz et le cinéaste Jean
Girault est le dernier que ce dernier réalisa. Le cinéaste meurt en
effet trois mois environs avant la sortie du film en salle. Quant à
son principal interprète Louis de Funès, il meurt, lui, trois mois
après sa diffusion sur grand écran. Il s'agit également de la
dernière des dix collaborations entre la star comique et l'actrice
Claude Gensac qui rejoignit l'équipe de la saga au bout du troisième
long-métrage dans le rôle de l'épouse du Maréchal des logis-chef
Ludovic Cruchot, Josépha. Le Gendarme et les
Gendarmettes
est le plus mauvais volet de la saga. Ou du moins, le plus
anecdotique. L'humour y est assez lourd et relativement peu amusant.
Louis de Funès y apparaît fatigué, amoindri depuis 1975, année où
il connaît de graves problèmes de santé. Apparaissant pourtant
plus robuste que dans La Soupe aux Choux
qui sortit un an auparavant, Louis de Funès est contraint de s'y
ménager même si l'acteur nous offre quelques séquences dans
lesquelles il met sa forme physique à rude épreuve.
C'est
à la suite du succès du Gendarme et les
Extra-terrestres
quatre ans plus tôt que Jean Girault, aidé de Jacques Vilfrid et
Gérard Beytout, décide de réaliser un sixième et dernier métrage
consacré aux personnages créés vingt-huit ans auparavant.
Désormais, du casting original, il ne demeure plus que Louis de
Funès, ainsi que les fidèles Michel Galabru, Guy Grosso et Michel
Modo. Les ont rejoint pour cette dernière incartade dans l'univers
du gendarme de Saint-Tropez, Maurice Risch (déjà présent dans le
précédent), ainsi que Patrick Préjean dont il s'agira de l'unique
participation à l'univers débuté en 1964 par Jean Gitault qui
restera fidèle jusqu'au bout envers ses personnages.
Maintenant
que le cinéaste semble avoir fait le tour des potentielles
proposition scénaristiques, le voilà qui clôt la saga avec de
nouvelles recrues, toutes féminines, plongeant ses protagonistes
dans un récit tournant autour d'un individu louche se faisant
appeler 'le
Cerveau',
et incarné à l'écran par l'acteur Jean-Louis Richard. Un
personnage ambitieux désirant prendre possession de certains plans
de missiles dont les informations sont enfermées dans le nouvel
ordinateur de la caserne de gendarmerie du Saint-Tropez. Le
Gendarme et les Gendarmettes prend
ainsi des allures de film d'espionnage à la James Bond mais se
révèle au final plutôt ennuyeux. Quelques micro-trouvailles que
l'ont pouvait d'ors et déjà mettre sur le compte d'un Louis de
Funès toujours inspiré (la séquence durant laquelle Cruchot 'donne
le volant'
à l'adjudant Gerber demeurant significative) évitent au film de
sombrer définitivement dans le grotesque mais d'une manière
générale, les gags sont en majeure partie d'une pauvreté
affligeante.
Fort
heureusement, Louis de Funès s'y exprime avec infiniment moins de
difficultés que lors du tournage du poussif et déprimant La
Soupe aux Choux
(pourtant co-interprété par les excellents Jean Carmet et Jacques
Villeret), mais l'on sentait pourtant qu'on ne le reverrait plus sur
les écrans par la suite. Le Gendarme et les
Gendarmettes ne
vaut donc surtout que parce que cet immense acteur comique y fait sa
dernière apparition, entouré de fidèles interprètes qui le
côtoyèrent durant plusieurs décennies...
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