Avant-propos: afin de ne pas dénaturer le contenu de ce dix-septième numéro de Vidéotopsie, j'ai choisi d'argumenter à l'aide de photos différentes de celles produites par les rédacteurs afin de respecter leur travail...
Ce soir, à la télé, ce
sera La Nuit de la Mort et
Clash.
Tous deux de Raphaël Delpard. Et on dit merci qui ? Merci David
Didelot, Patrick Callonnec et Jean-Sébastien Caboury. Parce que le
dossier, là, fait, à deux ou trois près, cinquante pages. Autant
dire que pour des magazines n'excédant pas habituellement ce nombre
de pages, ç’aurait été le contenu d'un hors-série intégralement
dédié au cinéma de ce cinéaste français qui en a vu des vertes
et des pas mûres, mais aussi de belles à travers sa carrière
d'acteur et de réalisateur. Mais pour David et ses deux acolytes,
c'est presque un jeu d'enfant. Presque parce que derrière ce
monumental pavé en trois actes, on sait que les trois hommes ont
travaillé d'arrache-pied pour nous offrir rien de moins que l'un des
articles les plus fameux concernant Raphaël Delpard. Du moins, je le
suppose, n'ayant rien lu d'autre à son sujet. En trois actes donc,
et pour commencer, pour calmer les aigreurs de David qui lors de son
édito s'est quelque peu énervé (on ne lui en voudra pas), celui
derrière lequel se cache le créateur de Vidéotopsie
ouvre les hostilités avec la rubrique Le
Film Autopsié,
consacré cette fois-ci à La Nuit de la Mort.
Un truc qui à la lecture de certains passages pourrait paraître
improbable (au casting, la toute jeune Charlotte de Turkheim, et des
p'tits vieux aux faciès aussi flippants que ceux des voisins du
Locataire
Trelkovsky, mais qui très franchement, avec les comparaisons qu'en
fait David avec, justement, le film de Roman Polanski (ainsi que
d'autres œuvres) et les aguicheuses photos mêlant gore et morbide,
donne très envie de le découvrir pour qui, Raphaël Delpard,
demeurait jusque là un parfait inconnu.) Reprenez votre souffle!
Toujours
aussi prompt à apporter un maximum de détails, David revient donc
sur ce long-métrage où
'une bande de vieux mecs'
(pour reprendre l'expression de Linnea Quigley dans Le
Retour des Morts-Vivants)
et de nanas pas plus jeunes qu'eux s'adonnent à l'un des plaisirs
les plus malsains dont l'homme est capable de se rendre coupable :
le cannibalisme ! Revenant ainsi sur la production, la
réalisation, le scénario, ainsi que (entre autres choses),
la distribution, avec, en première ligne, Isabelle Goguey qui était
la fille de Claude Pierson, l'un des producteurs du film avec le
cinéaste lui-même. On découvre au fil de quelques longs
paragraphes, des têtes qui nous demeurent inconnues, tandis que
d'autres évoquent forcément quelque souvenirs. Comme l'actrice
Germaine Delbat, dont il est vrai, comme le souligne David, que l'on
connaît son visage alors que son nom, pour beaucoup, était sans
doute demeuré un
'mystère' jusqu'à
ce que David évoque sa présence dans La Nuit
de la Mort.
S'ensuit une sélection de VHS et DVDs rendant honneur (ou pas) au
long-métrage de Raphaël Delpard avant que ne survienne le second
acte produit par David, Patrick et Jean-Sébastien. Résumant la
carrière du cinéaste, entre comédies et films fantastiques, cinéma
et télévision, fictions et documentaires.Un second acte complété
par le troisième, qui en prenant la forme d'une longue et
passionnante interview de vingt pages tout de même, permet à
Raphaël Delpard de revenir sur sa carrière de cinéaste. On
découvrira que son art n'aura pas été de tout repos. Avec cette
petite pointe d'amertume, Raphaël évoque notamment le comportement
assez troublant de Charlotte de Turkheim bien des années après la
sortie du film, ou celui de l'acteur Pierre Clémenti envers
Catherine Alric sur le tournage de Clash.
On apprendra également qu'un cinéaste et un acteur aujourd'hui
mondialement reconnus se sont rencontrés sur l'un des films de
Raphaël Delpard, Les Bidasses aux grandes
manœuvres.
Énorme dossier, donc. Passionnant à lire, de bout en bout. Jamais
rébarbatif et dieu sait si pourtant, se 'frapper'
un dossier de cinquante pages sur un même artiste aurait pu se
révéler barbant. Mais non, le miracle a lieu. Du moins,
évoquerons-nous surtout l'incroyable travail de documentation de David,
Patrick et Jean-Sébastien...
Bon,
cette critique commençant à prendre des allures de roman qui je
l'espère n'est pas encore trop indigeste, je vous la ,ferai courte pour
le prochain sujet, les habituelles Review
Bis, délaissées par David et récupérées
par Patrick, Augustin, Tom Phenix, Michel Tabbal, Adrien, Alexandre
Jousse, Didier Lefevre, Yohann, Simon Laperriere et, Jean-Sébastien,
c'est Patrick qui démarre et qui clôt (définitivement ?) le
dossier sur Christina Linfberg du numéro précédent en revenant sur
Young Plaything.
Ensuite, c'est au tour d'Augustin de nous régaler avec son article
consacré à Actium Maximus : War of the
Alien Dinosaurs (sa
lecture s'impose). Puis s'enchaînent les commentaires plus ou moins
élogieux sur telle ou telle production. Du coup, on a droit à du
gros Z au jeu de mots carrément naze (Heavy
Mental,
mouarf !), du loup-garou britanico-ibérique, un black-Out éponyme
franco-canadien, une production Full
Moon
précédée d'un résumé concernant l'historique de cette maison de
production, un giallo ibérique dont l'article que lui a consacré
Alexandre éveille la curiosité, un sous-Moi,
Christiane F
qui malgré les défauts évoqués donne lui aussi envie d'y jeter un
œil, sept pages consacrées au cinéma de guerre asiatique (et
patriotique), parfois mâtiné de kung-fu, et rédigées par Yohann
Chanoir, un nanar porté sur le sujet des sectes qui aurait sans
doute de la gueule sur n'importe quelle étagère d'amateur de séries
Z...
Après
un passage par l'Asie avec le manga Riki:Oh,
et ses adaptations aux formats OAV et live, ainsi qu'avec Bruce Lee,
sa filmographie et la Bruceploitation qui a découlé ensuite du
succès phénoménal rencontré dans son pays, et malheureusement, de
sa disparition, Patrick Juillard propose un dossier long de dix-huit
pages consacrées à un cinéaste français qui méritait bien qu'on
lui consacre un article entier. 'Le
Passager Solitaire du Thriller Français : Serge Leroy' revient
donc sur la carrière de ce cinéaste, auteur de dix longs-métrages
dont certains possèdent encore aujourd'hui, une aura de film culte
bien méritée (La Traque).
Patrick y décortique un à un chacun des dix films, en exprimant
fort judicieusement tout ce qui en fait la valeur pour tout amateur
de cinéma bis.
Après
un détour vers la filmographie de George Pan Cosmatos, cinéaste
connu pour avoir notamment filmé les secondes aventures de
l'hypertrophié John Rambo ou de la vilaine bêbête de Leviathan,
Vincent Roussel nous propose, dès la 124ème page de ce Vidéotopsie,
de plonger dans l'univers littéraire des collections 'Bébé
Noir'
et 'Bringandine'
en espérant, comme il le dit en fin de dossier, 'nous
avoir convaincu de la singularité d'une collection qui mérite
d'être redécouverte d'urgence'.
Je ne sais pas ce qu'en ont pensé les autres lecteurs, mais après
avoir lu de fond en comble cet excellent article consacré à des
ouvrages dont je ne soupçonnais pas l'existence, je me suis rué sur
la toile pour tenter d'y dénicher quelques exemplaires. Car plutôt
que de me fier strictement aux couvertures qui auraient tendance à ne
promettre que de la fesse, ces deux collections semblent en fait
avoir consacré une large place au fantastique, à
l'horreur, et d'une moindre importance, à la science-fiction.
Première chose : les titres. Que des jeux de mots qui prêteront
forcément à sourire au fil de la découverte. Et des résumés qui
mettent carrément en appétit et font regretter que ces ouvrages ne
trônent pas déjà sur les étagères de nos bibliothèques. Ce
dossier dressé par Vincent Roussel est une excellente mise en bouche
et attise la curiosité...
Autre dossier carrément passionnant à découvrir, surtout si l'on
ne connaît pas le bonhomme : Les Romans « en
souffrance » de Léon Despair. Un auteur qui m'était
jusque là totalement inconnu mais qui sous la plume experte de
Frédéric Durand, prend des proportions qui donnent très envie de
se plonger dans son œuvre. Merde, mais j'y pense. La collection
'Apocalypse', ça me dit quelque chose... Pour le reste, rien que
de l'inédit. Des jolies blondes et des brunes bien charpentées
ornent les couvertures d'une collection 'Contraintes' (chez
Média 1000) qui laissent présager des séances S.M et des
ouvrages quelque peu tordus. Ce que laisse en partie envisager le
texte de Frédéric, très bien documenté...On termine ensuite avec
les rubriques habituelles : Cinéma Amateur (et à Mater), Et
Pour Quelques Infos de Plus, ainsi que le Rayon Fanzine, les trois étant
particulièrement bien achalandées.
Avec cette dix-septième édition, David Didelot et toute son équipe
nous ont offert une fois de plus, de la bien belle ouvrage. Un
incontournable. En attendant le numéro 21 dont la sortie, si je ne
dis pas de bêtises, est prévue pour la rentrée...
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