Quarante cinq minutes...
oui, voilà déjà trois quarts d'heure que le film a débuté, et
j'ai déjà lancé une partie de Candy Crush. La première. Sans
doute d'une longue série. Parce que je ne sais pas ce qui a pris à
l'un des rédacteurs du magazine Mad Movies (je ne sais plus
lequel, et puis je m'en fiche),
mais A Ghost Story est
tout sauf le chef-d’œuvre annoncé ! Pourtant, ils sont
nombreux ceux qui se sont bousculés pour applaudir le long-métrage
de David Lowery. Cette farce trop longue d'une heure-quarante.
Contemplative, certes. Mais si c'est pour voir son héroïne bouffer
une assiette de je ne sais quelle préparation, assise au sol, dans
un couloir, durant d'interminables minutes, non merci. Je m'suis
dis : « voilà
au moins un film qui va nous changer de Paranormal
Activity et
compagnie... ».
Ben voyons ! Non, assurément non. Pourquoi faire compliqué
lorsque l'on peu faire aussi simple que chez Oren Peli. Sauf que le
film de David Lowery a coûté à la production, dix fois plus que
celui du géniteur de la bouse infâme prétendument plébiscitée
par Steven Spielberg à l'époque de sa sortie fin 2009.
D'une
prétention exaspérante faisant friser les cheveux au dessus de la
tête, A Ghost Story
n'a semble-t-il aucun autre but que d'ennuyer son auditoire. Les
dialogues sont chiants, chuchotés, tandis qu'un fantôme à
l'ancienne (comprendre un drap et deux trous pour les yeux), se
promène dans l'appartement de celle qui était encore il y a peu de
temps, sa compagne. Tout comme dans Ghost
de Jerry Zucker, le fantôme de A Ghost Story
va tenter par tous les moyens de se faire percevoir de celle qu'il
aime. Alors que la présence de l'excellente Whoopi Goldberg
suffisait à rendre intéressante cette histoire romantique matinée
de fantastique, on se fiche un peu, et même beaucoup, de cette gêne
qu'éprouve le fantôme de A Ghost Story à
constater que le monde ne s'est pas arrêté le jour de sa mort...
"Détester A Ghost Story c'est manquer de poésie... ou tout simplement, de sommeil... "
Profitant
de cette mode un peu... stupide consistant à réduire l'image au
format 4/3 (alors même que les écrans de cinéma et de télévision
se font de plus en plus larges), David Lowery tente de conférer à
son œuvre l'aspect de ces vieux documents vidéos filmés au format
Super 8. Si les angles sont arrondis et que les couleurs dénaturées
sont au demeurant, fort jolies, elles n'apportent rien de fondamental
au récit. Là encore, le cinéaste à la prétention d'esthétiser
son sujet, apportant une lourdeur supplémentaire à un film dont le
scénario ne tient que sur un fil. Chez Mad Movies, et donc chez
beaucoup d'autres également, il semble que l'on s'ankylose. Que l'on
ai vieilli. Que l'on s'assoupisse au point de ne plus avoir
suffisamment de jugeote pour évaluer à bon escient une œuvre qui
ne mérite pas d'aussi nombreux éloges.
L'incarnation
des interprètes est agaçante. Avec en premier lieu, celle de
l'américaine Rooney Mara. Ces silences, ces chuchotements,
rappellent ces désagréables enterrements qui poussent
invariablement ceux qui y sont conviés à parler d'une voix à peine
audible. Comme s'ils allaient réveiller les morts. Ou du moins les
déranger dans leur sommeil éternel. A Ghost Story
est, 'épidermiquement' parlant,
aussi désagréable à suivre jusqu'à la fin qu'il est tout aussi
irritant de porter un pull à col roulé en acrylique un jour de
grande chaleur. On a très vite envie d'en finir. Quitte à oser en
accélérer la vitesse de lecture. Le film n'est même pas une
déception puisque je n'en attendais pas grand chose. A me remémorer
l'article que j'avais lu à l'époque, toujours dans ce même Mad
Movies,
je me demande si son auteur ne l'avait pas écrit un fameux 1er
avril... Deux étoiles... Pour la musique de Daniel Hart et la
photographie de Andrew Droz Palermo...
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