Alone in the Dark
n'a rien à voir avec la série de jeux vidéos d'horreur
français portant le même titre, ni même avec le film qu'ils
inspirèrent. Non, celui dont il s'agit ici concerne l'un des tout
premiers long-métrages du cinéaste Jack Sholder, celui-là même
qui réalisa le second volet des aventures du croquemitaine Freddy
Krugger (La Revanche de Freddy en 1985) ainsi que le
remarquable film d'action et de science-fiction Hidden en
1987. Alone in the Dark est
sorti chez nous sous le titre Dément
dont l'absence de S demeure singulière puisque ce petit slasher
américain ne met pas en scène un, mais quatre psychopathes libérés
dans la nature et qui portent un intérêt certain pour leur nouveau
médecin, le Docteur Dan Potter. Un médecin qui remplace au pied
levé le Dr Harry Merton, lequel était chargé d'étudier plusieurs
cas à l’hôpital Psychiatric
Haven,
mais qui depuis a quitté la ville. Le directeur de l’hôpital, le
docteur Leo Bain, accueille chaleureusement Dan Potter et lui
présente les quatre malades auquel il aura à faire.
Frank
Hawkes, un ancien soldat paranoïaque, le prêcheur Byron "Preacher"
Sutcliff (dont on appréciera le nom de famille faisant très
certainement référence au célèbre tueur en série Peter
Sutcliffe, également connu sous le surnom de L'éventreur du
Yorkshire), un pyromane foutant le feu aux églises durant les
offices, le violeur d'enfants Ronald Elster (référence au Vertigo
d'Alfred Hitchcock ?) , un colosse de plus de deux-cent kilos capable
de soulever n'importe quel individu comme s'il s'agissait d'une
poupée de chiffon, et enfin le maniaque homosexuel Tom Bleeder
Skaggs dont la particularité est d'être hémophile et de saigner du
nez chaque fois qu'il étrangle l'une de ses victimes.
Avec
une telle bande de givrés, on imagine forcément que le spectacle
sera à la hauteur de nos attentes et pourtant, c'est la déception.
Alone in the Dark exploite
trop insuffisamment sa galerie de personnages en concentrant bien
trop son intrigue autour du pourtant excellent acteur Dwight
Schultz que l'on connaît avant tout chez nous pour l'avoir découvert
dans le rôle du capitaine H.M. « Looping » Murdock dans
la série culte Agence
tous Risques entre
1983 et 1987. Atour de lui, plus que la galerie de personnages citée
plus haut, c'est la galerie d'interprètes qui retient notre
attention. Surtout les incroyables faciès de Jack Palance (Frank
Hawkes), Earland van Lidth (Ronald 'Fatty' Elster), et surtout Martin
Landau (Byron 'Preacher' Sutcliff) dont le sourire sinistre imprime à
lui seul cette pellicule finalement assez mal fagotée, et surtout
pour nous, français, terriblement mal doublée (il suffit d'entendre
les voix françaises de Dwight Schultz et de Donald Pleasance (le
docteur Leo Bain) pour s'en convaincre).
Martin
Landau en déséquilibré, ça n'est pas la première fois. Déjà
dans le film de science-fiction à petit budget Terreur
Extraterrestre,
l'acteur interprétait un bouseux de l'Amérique profonde assez
savoureux. L'acteur y croisait d'ailleurs déjà Jack Palance. Alone
in the Dark est
un tout petit film d'horreur remplissant à peine son contrat d’œuvre
d'épouvante. Si l'humour peine à faire sourire malgré le capital
sympathie que dégage le casting, la peur et le sang ne font pas
honneur au genre. Quelques passages demeurent relativement agréables
à voir, mais le film est victime de trop de carences pour devenir un
classique du genre. Certains semblent cependant le tenir en haute
estime. Jack Sholder s'est inspiré des écrits du psychiatre
écossais RD Laing, lequel affirmait que les psychotiques étaient
des individus ayant de gros problèmes pour se soumettre à un monde
dé&jà lui-même, psychotique. Détail amusant, l'acteur
Earland van Lidth n'a bénéficié d'aucune aide en terme
d'effets-spéciaux lors des scènes durant lesquelles il était
chargé de porter à bout de bras ses victimes. En ancien leveur de
poids, il était en effet nanti d'une force incroyable. Le célèbre
maquilleurTom savini fut l'auteur des très rares effets-spéciaux
gore, quant à l'apparition du tueur masqué, contrairement aux
apparences, il ne fut pas inspiré par le fameux Jason Voorhees de la
saga Vendredi 13...
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