Acteur italien, Aldo Maccione a surtout connu la célébrité en
tournant sur le sol français. Parmi ses plus grands faits d'armes,
on trouve L'Aventure c'est l'Aventure de Claude
Lelouch, Mais où est donc passée la septième compagnie ?
de Robert Lamoureux, ou encore Je suis timide mais je me
soigne de Pierre Richard. Au delà de quelques 'grands'
films, Aldo Maccione a beaucoup joué dans de piètres
longs-métrages. Des comédies souvent navrantes qui font le régal
des amateurs de nanars et dont Plus beau que moi, tu meurs
de Philippe Clair reste l'un des modèles du genre et l'un des plus
grands succès de son interprète. Désirant capitaliser sur le
succès de ce film, les distributeurs vont remonter dans le temps.
Chercher parmi les anciens films de l'acteur, celui ou ceux qui
pourraient leur faire gagner davantage d'argent. L'un d'entre eux est
le Frankenstein all'italiana de Armando Crispino. Un
cinéaste qui se fit surtout connaître grâce (ou à cause) de son
Giallo Macchie solari
(chez nous, Frissons d'Horreur)
qui sortit en 1975, la même année que Frankenstein
all'italiana.
Le cinéaste passant ainsi d'une œuvre éminemment glauque (le film
est en effet réputé pour être l'un des gialli les plus malsain de
l'histoire du genre), à l'une des parodies fantastiques les plus
crétines à laquelle il ait été offert la possibilité
d'assister.
Plus moche que Frankenstein tu meurs
dont le titre français, vous l'aurez compris, fait directement
référence à Plus
beau que moi, tu meurs,
est certainement ce que l'on pu faire de pire en matière de comédie.
Les gags s'enchaînent sur un rythme effréné mais sans qu'aucun ne
parvienne à nous arracher le moindre sourire. Les interprètes (!!!)
gesticulent dans tous les sens, rigolent à gorge déployée (ils
seront malheureusement les seuls), hurlent d'effroi devant une
créature à l'allure pathétique et ne cesse de parler pour ne rien
dire (ce que le film peut être bavard). Mary Shelley et Boris
Karloff doivent se retourner dans leurs tombes respectives. Non pas
que le principe de la parodie soit à remettre en cause (Mel Brooks
réalisa un Frankenstein
Junior
admirable), mais lorsque l'on peut s'octroyer le droit de considérer
le Frankenstein 90
d'Alain Jessua (avec Jean Rochefort dans le rôle du docteur et Eddy
Mitchell dans celui de la créature) comme un authentique chef-d’œuvre en comparaison de la bouse intersidérale qu'est le
film d'Armando Crispino, cela donne une idée assez précise de la
chose.
Bon,
alors, concernant le pitch: Cela commence par une cérémonie de
mariage dans une église qui n'a de charme que le nom. L'union du
docteur Frankenstein et de sa bien aimée Janet. L'édifice ressemble
davantage à une bâtisse abandonnée, aux murs blancs et nus,
lesquels le directeur artistique et le chef décorateur (le film ne
sembla pas avoir eu le bon gout de faire appel à ce type de...
techniciens) n'ont pas cru bon de décorer d'un crucifix, d'un
vitrail ou de tout autre accessoire visible dans une chapelle, même
la plus petite. Pas un tableau, mais une somme de figurants ne
dépassant pas le nombre de doigts d'une paire de mains. Une créature
qui débarque en pleine cérémonie et fait tomber les convives comme
des mouches, s'évanouissant rien qu'à la vue de ce monstre doté
d'un crâne plus haut encore que celui que portait l'acteur Boris
karloff dans ses différentes interventions au cinéma dans le rôle
de la créature.
Rejetant
un à un les organes qui le constituent, il meurt. Et une fois
marié, c'est grâce à l'impulsion d'une amie à lui que le docteur
Frankenstein décide de recommencer l'expérience. Il envoie son
assistant Igor (Ninetto Davoli) chercher les différents membres qui
constitueront la créature (dont le cerveau d'un obsédé sexuel) et
plusieurs litres de sang qu'Igor ira récupérer dans une auberge
réservée aux vampires. Bien entendu, doté du cerveau récupéré
par l'assistant du docteur Frankenstein, les résultats ne vont pas
se faire attendre et la créature sera victime de pulsions sexuelles
irrépressibles dont feront les frais Janet ainsi que les deux autres
jeunes femmes conviées au château de Frankenstein...
…
…
Je
sais, je sais. Ça fait réfléchir. Et dire que la mise en scène et
l'interprétation sont au diapason du récit... A éviter de toute
urgence...
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