En préambule au film qui
nous est présenté ici, l’œuvre s'ouvre sur toute une série de
nouvelles datant du 21 novembre 1957. On y apprend notamment qu'une
sonde sera très prochainement envoyée en orbite autour de la Lune,
que les soucoupes volantes existent réellement, et que le Père Noël
lui-même utilise désormais l'une d'entre elles en lieu et place des
rennes pour transporter les cadeaux à l'attention des enfants du
monde entier. Plus proche du sujet qui nous intéresse ici, on
apprend que deux géants de l'industrie du film se sont déclarés la
guerre à propos du long-métrage en question. La star Eric McCormack
et le patron de Goldstone International Pictures Louis Q.
Goldstone n'arrivant effectivement pas à s'entendre sur les termes
d'un contrat les liant autour du projet Alien Trespass.
Pressenti comme étant le plus grand film de science-fiction de
l'histoire du cinéma, l’œuvre du cinéaste R. W. Goodwin semble
condamnée à errer dans les archives du cinéma sans que personne ne
puisse jamais la découvrir. Plus tragique encore, le producteur
Louis Q. Goldstone aurait lui-même ordonné que les copies et les
négatifs du film soient toutes intégralement détruites.
Cependant... après les
trois minutes d'informations, le spectateur a l'immense privilège de
constater que contrairement aux ordres de Louis Q. Goldstone, une
copie du film a survécu à la destruction. Mieux : elle se
révèle d'une qualité exceptionnelle. C'est ainsi donc que débute
Alien Trespass,
et contrairement aux idées reçue par celui qui vient d'assister aux
courtes informations internationales, le film de R. W. Goodwin n'est
pas un produit issu des années cinquante mais un long-métrage
réalisé en 2009. On savait les américains parfois farfelus mais on
demeurait sceptique face aux affirmations concernant les Père Noël.
Dans quelle mesure pouvait-on alors prendre au sérieux tout ce qui
allait suivre ? Nous passons donc d'un noir et blanc et d'un
format audio réaliste pour l'époque invoquée dès les premières
minutes à une œuvre colorisée accentuant l'impression d'être
directement plongés dans le passé. Car avant d'être un pur produit
de science-fiction comme peu de cinéastes oseraient sans doute
proposer aujourd'hui, Alien Trespass est
avant tout un vibrant hommage au cinéma des années cinquante. La
fiche laisse transparaître l'esprit qui y règne. La posture des
personnages, les costumes et la colorimétrie rappellent
indéniablement le genre de productions que proposait le cinéma
américain des années cinquante en matière de science-fiction.
Mais
au delà de l'hommage rendu à un cinéma malheureusement disparu, il
ne faudra pas s'attendre à autre chose qu'à une parodie plutôt
fade. L'intérêt de Alien Trespass
se situe davantage dans la scrupuleuse recherche d'authenticité du
cinéaste. L'intrigue, très classique de nos jours, laisse tout
loisir au spectateur de contempler l'ambiance, le scénario, les
personnages et leur interprétation, ainsi que les éléments de
décors qui tous, rappellent le milieu du vingtième siècle. Les
véhicules, les coiffures, les vêtements, le comportement des
acteurs, tout concours à nous donner l'impression d'avoir été
projetés soixante ans en arrière ou d'être les témoins très
lointains dans le temps d'une œuvre qui faillit ne jamais connaître
le jour. Pourtant, nous sommes bien en 2009 et la présence de
l'acteur Robert Patrick (Terminator
2,
X-Files)
prouve à elle seule que le film date de quelques années seulement.
A moins que l'acteur ait bénéficié du concours de Emmett « Doc »
Brown et de sa Delorean (Retour vers le Futur
1,2,3) ?
En voulant a tout prix rendre un hommage à la science-fiction des
années cinquante, R. W. Goodwin s'est surtout contenté de
reproduire ce qu'il connaissait de ce cinéma passéiste sans y
injecter la moindre originalité. D'où l'impression d'avoir déjà
vu ça mille fois, surtout si l'on est un grand amateur de
science-fiction.
On
ne pourra cependant pas lui reprocher d'avoir tenté une approche
originale du sujet quand bien d'autres tentent désormais de nous en
mettre plein la vue à travers une surenchère d'effets-spéciaux. Un
projet louable mais qui manque donc singulièrement de punch !
Je me faisais la réflexion à propos de je ne sais plus quel film... mais ça devait être dans le genre "film noir". Un film qui utilisait tous les poncifs d'un genre et au final, je m'étais demandé quel était l'intérêt, si ce n'est purement formel, de ce film.
RépondreSupprimer