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dimanche 4 septembre 2016

Un Homme à la Hauteur de Laurent Tirard (2016)



Des longs-métrages qui opposent deux êtres d'un point de vue religieux ou ethnique, il en existe déjà beaucoup. Lorsqu'a débarqué dans les médias la bande-annonce d'Un Homme à la Hauteur, on pouvait supposer que le film serait drôle et parfois touchant. On pouvait surtout imaginer par avance le contenu de certaines scènes, comme l'anatole en musique, il semblerait que dans ce genre de fiction, certains principes soient immuables. Ici, le regard des autres, les inconnus (qui forment en générale la majorité) et celui, beaucoup plus préoccupant, des proches, amis et familles compris. Un sentiment de honte, d'incertitude et de reproches ici parfaitement décrits. Un amour impossible que vont pourtant tenter de braver nos deux héros.
D'un côté, la superbe blonde à talons aiguilles et tailleur, Diane. Avocate, divorcée de Bruno avec lequel elle est associée. De l'autre, Alexandre, le talentueux architecte, lui-même divorcé, père de Benji, et riche d'un caractère bien trempé et d'un irrésistible humour. A moins qu'il ne s'agisse d'une façade. Car Alexandre a la particularité de ne mesurer qu'un mètre trente-six. Un « PETIT » défaut qui peut, ou pas, nuire à celui qui en est victime.

Même s'il arrive au cinéaste Laurent Tirard d'exploiter le côté néfaste de notre humanité à travers le regard moqueur de certains individus, il a l'excellente idée de ne pas trop s'y engluer. Bien sûr, certains passages font mal et révèlent toute la cruauté dont l'homme est capable, mais l'essentiel tient dans la relation entre Diane et Alexandre. Jean Dujardin campe merveilleusement bien le rôle de ce petit homme qui a tout réussi dans son existence ou presque.

Alexandre demeure évidemment le personnage central de cette aventure. Pas simplement à cause de sa taille, mais parce que les effets-spéciaux qu'il a fallut mettre en place durant la totalité du film sont remarquables. Lorsque l'on se penche un peu sur la technique employée, on se rend très vite compte que certains effets, à peine perceptibles n'ont pas eu besoin de recourir à des moyens financiers exigeants. Pour exemple, certains plans resserrés montrant Alexandre auprès d'autres personnages, il suffisait à Jean Dujardin de se mettre à genoux. Le vrai grand œuvre en matière d'effets-spéciaux demeurant alors sur la différence de perspective ou la construction de différents niveaux dans une seule et même pièce afin de rendre réel la différence de taille entre Alexandre et les autres. On devine également la mise en place de fonds verts, certains plans ne pouvant s'expliquer autrement.

Jean Dujardin et Virginie Efira sont tout deux émouvants, drôles et surtout très impliqués dans leur personnage. On passe facilement des rires aux larmes dans un vas et viens incessant. Les seconds rôles sont tout aussi importants. De l'associé et ex-mari Bruno (Cédric Kahn) à l'assistante (Stéphanie Papanian qui campe une Coralie brut de décoffrage, ne mâchant pas ses mots tout en faisant preuve parfois de clairvoyance et d'humanité), jusqu'à la mère de Diane (Manöelle Gaillard, excellente) ou le jeune et beau César Domboy qui interprète le rôle de Benji. Les dialogues sont intelligents, et malgré ce que peuvent penser certains, le sujet n'a rien de rocambolesque et peut très bien s'inscrire dans une réalité quotidienne. Un Homme à la Hauteur est une très belle comédie romantique, émouvante, parsemée parfois d'éclairs de génie (Alexandre pénétrant l'intérieur d'une maquette, devenant ainsi plus grand que quiconque dans son costume d'architecte), et très bien écrite. A découvrir de toute urgence...


1 commentaire:

  1. Le parcours d'Efira me fascine... A ses débuts, elle présentait une vignette télévisuelle très agaçante sur Plug-TV, que je considérais à l'époque comme de la porno-économie. Elle m'horripilait !!! Et puis, petit à petit, elle a fait son chemin et ça a été une surprise de la voir sur une affiche de cinéma...
    Malheureusement, j'ai gardé certains sentiments hostiles à son égard, même si je dois reconnaître qu'elle est certainement bien plus intelligente que l'ensemble des présentatrices de télé. Et puis, cette sorte de dédain, de hauteur qu'elle affichait face aux pitreries de Cyril Hanouna lors de la promotion du film dont tu parles ici me l'a rendue un peu plus sympathique.

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