Des longs-métrages qui
opposent deux êtres d'un point de vue religieux ou ethnique, il en
existe déjà beaucoup. Lorsqu'a débarqué dans les médias la
bande-annonce d'Un Homme à la Hauteur, on pouvait
supposer que le film serait drôle et parfois touchant. On pouvait
surtout imaginer par avance le contenu de certaines scènes, comme
l'anatole en musique, il semblerait que dans ce genre de fiction,
certains principes soient immuables. Ici, le regard des autres, les
inconnus (qui forment en générale la majorité) et celui, beaucoup
plus préoccupant, des proches, amis et familles compris. Un
sentiment de honte, d'incertitude et de reproches ici parfaitement
décrits. Un amour impossible que vont pourtant tenter de braver nos
deux héros.
D'un côté, la superbe
blonde à talons aiguilles et tailleur, Diane. Avocate, divorcée de
Bruno avec lequel elle est associée. De l'autre, Alexandre, le
talentueux architecte, lui-même divorcé, père de Benji, et riche
d'un caractère bien trempé et d'un irrésistible humour. A moins
qu'il ne s'agisse d'une façade. Car Alexandre a la particularité de
ne mesurer qu'un mètre trente-six. Un « PETIT » défaut
qui peut, ou pas, nuire à celui qui en est victime.
Même s'il arrive au
cinéaste Laurent Tirard d'exploiter le côté néfaste de notre
humanité à travers le regard moqueur de certains individus, il a
l'excellente idée de ne pas trop s'y engluer. Bien sûr, certains
passages font mal et révèlent toute la cruauté dont l'homme est
capable, mais l'essentiel tient dans la relation entre Diane et
Alexandre. Jean Dujardin campe merveilleusement bien le rôle de ce
petit homme qui a tout réussi dans son existence ou presque.
Alexandre demeure
évidemment le personnage central de cette aventure. Pas simplement à
cause de sa taille, mais parce que les effets-spéciaux qu'il a
fallut mettre en place durant la totalité du film sont remarquables.
Lorsque l'on se penche un peu sur la technique employée, on se rend
très vite compte que certains effets, à peine perceptibles n'ont
pas eu besoin de recourir à des moyens financiers exigeants. Pour
exemple, certains plans resserrés montrant Alexandre auprès
d'autres personnages, il suffisait à Jean Dujardin de se mettre à
genoux. Le vrai grand œuvre en matière d'effets-spéciaux demeurant
alors sur la différence de perspective ou la construction de
différents niveaux dans une seule et même pièce afin de rendre
réel la différence de taille entre Alexandre et les autres. On
devine également la mise en place de fonds verts, certains plans ne
pouvant s'expliquer autrement.
Jean Dujardin et Virginie
Efira sont tout deux émouvants, drôles et surtout très impliqués
dans leur personnage. On passe facilement des rires aux larmes dans
un vas et viens incessant. Les seconds rôles sont tout aussi
importants. De l'associé et ex-mari Bruno (Cédric Kahn) à
l'assistante (Stéphanie Papanian qui campe une Coralie brut de
décoffrage, ne mâchant pas ses mots tout en faisant preuve parfois
de clairvoyance et d'humanité), jusqu'à la mère de Diane (Manöelle Gaillard, excellente) ou le jeune
et beau César Domboy qui interprète le rôle de Benji. Les
dialogues sont intelligents, et malgré ce que peuvent penser
certains, le sujet n'a rien de rocambolesque et peut très bien
s'inscrire dans une réalité quotidienne. Un Homme à la
Hauteur
est une très belle comédie romantique, émouvante, parsemée
parfois d'éclairs
de génie
(Alexandre pénétrant l'intérieur d'une maquette, devenant ainsi
plus grand que quiconque dans son costume d'architecte), et très
bien écrite. A découvrir de toute urgence...
Le parcours d'Efira me fascine... A ses débuts, elle présentait une vignette télévisuelle très agaçante sur Plug-TV, que je considérais à l'époque comme de la porno-économie. Elle m'horripilait !!! Et puis, petit à petit, elle a fait son chemin et ça a été une surprise de la voir sur une affiche de cinéma...
RépondreSupprimerMalheureusement, j'ai gardé certains sentiments hostiles à son égard, même si je dois reconnaître qu'elle est certainement bien plus intelligente que l'ensemble des présentatrices de télé. Et puis, cette sorte de dédain, de hauteur qu'elle affichait face aux pitreries de Cyril Hanouna lors de la promotion du film dont tu parles ici me l'a rendue un peu plus sympathique.