A Yanji, ville chinoise
de la Préfécture de Yanbian, le chauffeur de taxi Gu-Nam est
couvert de dettes. Il a beau jouer le peu d'argent qu'il gagne de ses
clients dans l'espoir de multiplier ses gains, il rentre chaque fois
bredouille. Lorsque celui auquel il doit de l'argent lui apprend
qu'un homme a payé ses dettes, Gu-Nam est contraint de rendre visite
à ce providentiel donateur. Cet homme, c'est Myun, dresseur de
chiens, qui propose à Gu-Nam d'effacer sa dette en se rendant en
Corée du Sud afin d'y tuer un homme. La tâche est ardue mais le
chauffeur de taxi ne peut s'opposer au contrat que Myun lui propose
d'honorer.
De plus, l'épouse de
Gu-Nam a fuit leur foyer en compagnie d'un amant et a quitté le pays
pour se rendre en Corée du Sud. C'est peut-être l'occasion pour
Gu-Nam de pouvoir la retrouver. Alors qu'un bateau l'achemine
jusqu'en Corée du Sud, Gu-Nam a exactement dix jours pour éliminer
sa cible. Mais la tâche risque d'être rude : en effet, l'homme
vit au sixième étage d'un immeuble dont l'ascenseur ne donne accès
que jusqu'au cinquième. L'escalier donnant au dernier étage et
séparé du reste de l'immeuble par une grille infranchissable.
Lentement, mais sûrement, Gu-Nam épie l'homme qu'il a la mission de
tuer. Jusqu'au dixième jour où, s'il veut avoir une chance de
reprendre le bateau qui doit le ramener à Yanji, il se décide enfin
à passer à l'action. Mais rien ne va se dérouler comme prévu...
Second long-métrage de
l'un des plus importants cinéaste sud-coréens actuels Na Hong-jin,
The Murderer est un thriller d'une efficacité et d'une
violence redoutables. Digne successeur de The Chaser
sorti trois ans plus tôt, le deuxième film du cinéaste est pour
une fois dans l'histoire du cinéma sud-coréen, co-produit par l'une
des plus grandes maisons de production américaines, la 20th
Century Fox. Alors que le premier long-métrage de Na Hong-jin avait
coûté 8 millions de dollars, au vu du spectacle auquel on assiste
devant The Murderer, on imagine que les investissements
furent beaucoup plus importants. Cela se voit sur l'écran.
Des courses-poursuites en
voiture qui laissent derrière elles de nombreuses épaves de
véhicules. Des « gunfights » pour une fois
remplacés par des meurtres perpétrés à l'arme blanche. Si vous
aimez la viande rouge consommée « SAIGNANTE »,
vous allez savourer The Murderer. Exit les armes à feu
(ou presque), couteaux, marteaux et haches sont les armes favorites
des deux principales factions qui s'opposent mais demeurent, tout
comme les autorités, à la recherche de ce pauvre Gu-Nam
(l'excellent qui dans The Chaser interprétait le rôle
du méchant) tombé dans un piège dont il va devoir, avec beaucoup
de difficultés rencontrées en chemin, de dépêtrer.
The Murderer,
c'est trois types d'ennemis pour le héros malheureux. D'abord la
Police. D'une prodigieuse inefficacité, la seule balle qu'elle
parvient à loger, c'est dans le corps de l'un de ses représentants.
Et puis, se situe en marge de celle-ci, Myun (Kim Yoon-Seok, l'un des
gentils du premier long-métrage de Na Hong-Jin) et sa bande de
« chiens
sauvages ».
C'est la caste des hommes courageux vêtus comme le plus commun des
mortels. Face à eux, la bande formée autour du personnage de Kim
Tae-Won (l'acteur Jo Seong-Ha) paraît bien propre sur elle et
beaucoup moins... « aventureuse »...
habillés de costumes, il n'ont pas autant d'assurance que leurs
opposants avec lesquels ils vont avoir maille à partir. Et « maille
à partir »
signifie ici un bain de sang extraordinaire se déroulant surtout
durant la seconde moitié du film, la première étant consacrée au
suspens entourant le contrat que doit effectuer le héros.
The Murderer
est une œuvre exemplaire. Parfois drôle (décidément, cette
police...) mais d'une très grande violence, son auteur bat le froid
et le chaud comme personne et signe l'un des thrillers les plus
magnifiquement interprété et mis en scène de l'histoire du cinéma
asiatique...
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