Au cœur d'une petite
ville mexicaine, l'ambiance générale est à la psychose. En effet,
depuis quelques jours des femmes disparaissent dans d'étranges
circonstances. Au nombre de trois, elles ont été enlevées par un
homme au visage affreusement mutilé capable de son fondre dans les
rues sans que personne ne le voit. Et surtout pas la police qui
demeure impuissante à l'arrêter. Dans une pension familiale dirigée
par la mère de Marta, infirmière exerçant dans l'hôpital de la
ville, vivent trois pensionnaires.
Un vieux professeur en
médecine, Luis, un ancien acteur reconverti en conservateur de musée
après qu'un accident l'ait contraint à stopper une carrière
pourtant fulgurante, ainsi que Raoul, médecin travaillant dans le
même service que Marta.
Alors qu'une quatrième,
puis une cinquième femmes disparaissent à leur tour, les autorités
mettent en place un quadrillage censé permettre l'arrestation du
criminel dans les différents secteurs où il est supposé agir
durant la nuit. Mais rien n'y fait... du moins, jusqu'au jour où il
manque sa cible. Une nouvelle victime qui n'est autre que Marta
elle-même...
Avec un peu plus d'une
trentaine de films à son actif, le cinéaste mexicain Rafael Baledón
peut se vanter d'avoir réalisé quelques fleurons du genre, toutes
proportions gardées, au vu de la confidentialité dont fut l'objet
la distribution de ses œuvres. Sur les succès consécutifs des
films La Bruja et El Monstruo resucitado,
tous deux de Chano Urueta Rafael Baledón s'inspire de grands mythes
du fantastique pour produire ce que l'on peut alors considérer comme
un petit chef-d’œuvre de l'horreur mexicaine. Car en effet, Museo
del Horror est bel et bien une totale réussite, qui joue sur
un suspens qui ne démord pas avant la toute dernière minute sur
l'identité de cette apparition cauchemardesque qui emporte les
jolies femmes de la région (la magnifique Patricia Conde interprète
le rôle de Marta) pour en faire les sujets d'expériences curieuses.
Rafael Baledón joue sur
le caractère particulier de ses interprètes masculins en les
rendant tous aussi suspects les uns que les autres. Le professeur en
médecine est un vieil acariâtre misogyne qui n'hésite pas à faire
part de son mécontentement vis à vis de la gente féminine. Raoul,
fou amoureux de Marta depuis l'âge de sept ans la veut pour épouse.
Mais celle-ci étant elle-même amoureuse de Luis, Raoul entre
parfois dans des états de colère qu'il a beaucoup de mal à gérer.
Quand à Luis, depuis son accident, il n'attend plus rien de la vie.
Contrairement au professeur de médecine, il est, lui, fasciné par
les femme à tel point qu'il leur accorde l'exclusivité de son
musée. Trois portraits pour trois suspects. On le devine, l'un d'eux
est forcément le coupable, mais lequel ?
Museo del Horror
est
une totale réussite car Rafael Baledón parvient non seulement à
rendre son intrigue policière intéressante, mais aussi parce que
son œuvre dépeint une atmosphère parfois très lourde. Les ruelles
noyées sous une brume épaisses, le cimetière et ses déterreurs de
cadavres, les visions cauchemardesques de l'une des victimes qui rêve
de morts revenant à la vie et sortant de leur tombe, les masques
mortuaires, et puis ce tueur au visage monstrueux, camouflé sous une
cape qui rappelle parfois la silhouette du célèbre Jack l'éventreur
(tout comme certains quartiers du film d'ailleurs). Tout participe
ici à rendre l’œuvre de Rafael Baledón captivante. Et le
cinéaste y parvient très largement. Museo del
Horror demeure
donc un film d'une importance considérable dans l'histoire du cinéma
d'épouvante mexicain et mondial...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire