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jeudi 4 août 2016

El Baron del Terror de Chano Urueta (1961)



En 1661, un tribunal de l'inquisition formé par les membres Baltasar de Meneses, Alvaro Contreras, Sebastian de Pantoja et Herlindo del Vivar condamne le Baron Vitelius d'Estera à périr sur le bûcher pour sorcellerie alors même qu'une comète passe dans le ciel. Il promet devant l'assistance que trois cent ans plus tard, lorsqu'elle réapparaîtra, il reviendra se venger en tuant la descendance de ses bourreaux.
Et en effet, de nos jours, en 1961, et alors que le passage de la comète est prévu par des astronomes, le Baron Vitelius d'Estera réapparaît sous la forme d'une étrange et monstrueuse créature avide de cervelle. L'homme invite en son manoir tous les descendants de ses bourreaux qui ne se doutent alors pas du sort qui les attend. Lorsque la première victime tombe entre les mains du Baron, sa boite crânienne est littéralement vidée de son contenu, aspirée par l'effroyable langue du vampire.

La police est sur le coup mais ne parvient pas à mettre la main sur le coupable. Assoiffé de vengeance, Le Baron Vitelius d'Estera séduit les jeunes femmes en les envoûtant, tandis qu'il tue leur époux avant de faire connaître à leurs épouses un sort similaire...

Produit et principalement interprété par le producteur et acteur Abel Salazar, El Baron del Terror est une œuvre signée du cinéaste mexicain Chano Urueta auquel on doit un grand nombre de long-métrages et notamment une adaptation du célèbre roman d'Alexandre Dumas, Le Comte de Monte-Cristo. Aux côtés d'Abel Salazar, on trouve notamment les acteurs David Silva (qui jouera plus tard dans les films cultes d'Alessandro Jodorowski El Topo et La Montagne Sacrée) et René Cardona qui joua dans de nombreux films dont Las Luchadoras contra el Robot Asesino précédemment abordé dans ce cycle consacré au cinéma mexicain.

N'ayant mis la main que sur une version du film doublée en version française, cet article ne risque malheureusement pas de rendre grâce à son contenu, ici, forcément diminué par une implication déplorable de la part des doubleurs. Déjà, les dialogues font peine à entendre. C'est puéril et pas même digne des soap-opera les plus ennuyeux. La post-synchronisation est abominable. Alors que le film date de 1961, on a l'impression que les doublages ont été effectués il y a deux jours. Un contraste trop saisissant qui nous empêche malheureusement de nous imprégner de toute la « richesse » du propos. Mis à part cela, le reste du film n'a de toute manière rien de bien affriolant à nous proposer. Le scénario est d'une affligeante banalité, l’œuvre étant tout de même sauvée du naufrage par la présence charismatique d'Abel Salazar en Baron.
Concernant les effets-spéciaux, Ed Wood peut tranquillement dormir dans sa tombe : on n'a jamais rien vu d'aussi pitoyable que la vue d'une comète figurée par un feu de Bengale planté dans une image fixe censée représenter l'espace, ou bien que celle de deux astronomes singeant la conduite d'une voiture devant une toile peinte en arrière-plan.

Mais le pire, et finalement, le meilleur, c'est la créature, suceuse de moelle, dévoreuse de cerveaux, hypnotiseuse, nantie d'une paire de... pinces ? Doigts ? Ventouses ? Pénis ? Et d'une tête qui, si l'on a l'imagination galopante, la ferait passer pour une caricature de l'illustre Serge Gainsbourg. Des oreilles immenses, des yeux globuleux et fatigués (sans doute la créature trouve-t-elle ses ressources dans la consommation de cannabis ?), et surtout, oui, surtout, une longue, très longue langue. Sorte de rostre permettant au monstre d'extraire la cervelle de ses victimes. Faut avouer que la première fois qu'on la découvre, ce sont plutôt les zygomatiques qui sont sollicités. Jamais effrayante, chacune de ses apparitions provoque l'hilarité. Au fond, c'est peut-être ce qui sauve El Baron del Terror du naufrage...

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