En
1661, un tribunal de l'inquisition formé par les membres Baltasar de
Meneses, Alvaro
Contreras, Sebastian de Pantoja et Herlindo del Vivar condamne le
Baron Vitelius d'Estera à périr sur le bûcher pour sorcellerie
alors même qu'une comète passe dans le ciel. Il promet devant
l'assistance que trois cent ans plus tard, lorsqu'elle réapparaîtra,
il reviendra se venger en tuant la descendance de ses bourreaux.
Et
en effet, de nos jours, en 1961, et alors que le passage de la comète
est prévu par des astronomes, le Baron Vitelius d'Estera réapparaît
sous la forme d'une étrange et monstrueuse créature avide de
cervelle. L'homme invite en son manoir tous les descendants de ses
bourreaux qui ne se doutent alors pas du sort qui les attend. Lorsque
la première victime tombe entre les mains du Baron, sa boite
crânienne est littéralement vidée de son contenu, aspirée par
l'effroyable langue du vampire.
La
police est sur le coup mais ne parvient pas à mettre la main sur le
coupable. Assoiffé de vengeance, Le Baron Vitelius d'Estera
séduit les jeunes femmes en les envoûtant, tandis qu'il tue leur
époux avant de faire connaître à leurs épouses un sort
similaire...
Produit
et principalement interprété par le producteur et acteur Abel
Salazar, El Baron del Terror
est une œuvre signée du cinéaste mexicain Chano Urueta auquel on
doit un grand nombre de long-métrages et notamment une adaptation du
célèbre roman d'Alexandre Dumas, Le Comte de
Monte-Cristo. Aux
côtés d'Abel Salazar, on trouve notamment les acteurs David Silva
(qui jouera plus tard dans les films cultes d'Alessandro Jodorowski
El Topo
et La Montagne Sacrée)
et René Cardona qui joua dans de nombreux films dont Las
Luchadoras contra el Robot Asesino précédemment
abordé dans ce cycle consacré au cinéma mexicain.
N'ayant
mis la main que sur une version du film doublée en version
française, cet article ne risque malheureusement pas de rendre grâce
à son contenu, ici, forcément diminué par une implication
déplorable de la part des doubleurs. Déjà, les dialogues font
peine à entendre. C'est puéril et pas même digne des soap-opera
les plus ennuyeux. La post-synchronisation est abominable. Alors que
le film date de 1961, on a l'impression que les doublages ont été
effectués il y a deux jours. Un contraste trop saisissant qui nous
empêche malheureusement de nous imprégner de toute la « richesse »
du propos. Mis à part cela, le reste du film n'a de toute manière
rien de bien affriolant à nous proposer. Le scénario est d'une
affligeante banalité, l’œuvre étant tout de même sauvée du
naufrage par la présence charismatique d'Abel Salazar en Baron.
Concernant
les effets-spéciaux, Ed Wood peut tranquillement dormir dans sa
tombe : on n'a jamais rien vu d'aussi pitoyable que la vue d'une
comète figurée par un feu de Bengale planté dans une image fixe
censée représenter l'espace, ou bien que celle de deux astronomes
singeant la conduite d'une voiture devant une toile peinte en
arrière-plan.
Mais
le pire, et finalement, le meilleur, c'est la créature, suceuse de
moelle, dévoreuse de cerveaux, hypnotiseuse, nantie d'une paire
de... pinces ? Doigts ? Ventouses ? Pénis ? Et
d'une tête qui, si l'on a l'imagination galopante, la ferait passer
pour une caricature de l'illustre Serge Gainsbourg. Des oreilles
immenses, des yeux globuleux et fatigués (sans doute la créature
trouve-t-elle ses ressources dans la consommation de cannabis ?),
et surtout, oui, surtout, une longue, très longue langue. Sorte de
rostre permettant au monstre d'extraire la cervelle de ses victimes.
Faut avouer que la première fois qu'on la découvre, ce sont plutôt
les zygomatiques qui sont sollicités. Jamais effrayante, chacune de
ses apparitions provoque l'hilarité. Au fond, c'est peut-être ce
qui sauve El Baron del Terror du
naufrage...
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