Certes, ça n'est pas
commun, mais deux génies vivent dans le même immeuble. D'un côté,
le professeur Abundio qui a mis au point un carburant si léger
qu'imaginer pouvoir voyager loin dans l'univers n'est plus de la
science-fiction. Et à quelques étages au dessus de l'appartement
qu'il partage avec sa fille Estelita habite Bartolo, un électricien
plein d'imagination, inventeur surdoué secrètement épris de la
jeune femme. Alors que le professeur Abundio a rendez-vous avec un
Ministre afin de lui faire part de sa découverte, Estelita
monte jusqu'à l'appartement de Bartolo afin de lui demander de
réparer un fer à repasser. Une fois la réparation effectuée,
l'électricien redescend, mais ne trouvant pas Estelita chez elle, il
se rend sur un terrain appartenant au professeur et au milieu duquel
trône une immense fusée. A la recherche de la jeune femme, il
grimpe à bord, la retrouve, mais par accident manœuvre une poignée
qui enclenche le décollage de la fusée.
Seuls à bord, Estelita
et Bartolo arrivent bientôt dans la zone d’atterrissage de la Lune
qu'avait préalablement prévu le professeur Abundio. Guidés grâce
aux informations de ce dernier qui du bureau du Ministre tente
d'aider les deux astronautes amateurs, Estelita et Bartolo sont les
premiers à fouler le sol du satellite. Bientôt, ils découvrent
qu'une race extraterrestre vit sur la Lune et qu'elle est
malintentionnée. En effet, une petite armée de martiens dirigée
par une immense cerveau y a élu domicile et projette d'envoyer une
bombe H+H à réaction en chaîne infinie afin de détruire la
planète Terre...
Réalisé par le
cinéaste, acteur et scénariste mexicain
Rogelio A. González, El Conquistador de la luna
est
un petit film de science-fiction qui à vrai dire doit son unique
charme à son pays d'origine. De la science-fiction, oui, mais pas
très sérieuse malgré le thème qui y est évoqué :
l’annihilation de toute espèce vivant sur Terre par une race
d'extraterrestres. L'acteur Antonio Espino «Clavillazo» cabotine
beaucoup, et même un peu trop à mon goût. Ana Luisa Peluffo n'a
pas les charmes de la superbe Patricia Conde (Museo
del Horror)
et le récit n'est pas aussi prenant qu'il aurait pu prétendre. La
bluette amoureuse entre les deux interprètes improvisés astronautes
pour l'occasion ne fonctionne pas. Le personnage de Bartolo étant
bien trop inconstant pour être crédible.
Antonio
Espino «Clavillazo», pour a voir été un très célèbre comique
dans son pays d'origine (le Mexique) donne trop de sa personne dans
le registre qui est le sien. Bavard et noyant l'intrigue de par sa
trop grande présence et son jeu outré, il ne laisse que peu de
place à celui de ses compagnons d'aventure. Gênant pour une œuvre
qui doit choisir entre deux pôles diamétralement opposés :
celui de la science-fiction et celui de la comédie. Et si l'acteur
Andrés Soler qui interprète ici le Professeur Anbundio en rajoute
une couche dans l'humour, il demeure par contre beaucoup moins
agaçant
que son homologue. Quant à Ana Luisa Peluffo, elle ne sert
finalement que de faire valoir aux deux hommes qui jouent à ses
côtés.
En
matière d'effets-spéciaux, la copie est elle aussi à revoir. Si
l'énorme cerveau, les décors lunaires et les martiens reptiliens ne
sont pas ce que l'on a vu de pire au cinéma, on pourra par contre
contester le choix du réalisateur lorsqu'il emprunte des passages
issus d'autres œuvres de science-fiction. Si El
Conquistador de la luna n'est
pas à proprement parler un navet, on n'en est pas loin...
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