Michel Ressac tente de
gagner sa vie en vendant des objets aussi hétéroclites que des
casseroles et des aspirateurs. Brouillé avec son père depuis qu'il
a abandonné le vignoble familial pour s'installer dans une grande
cité de la Belgique, il reçoit un jour un appel téléphonique qui
va lui permettre de recoller les morceaux avec lui. Il gagne en effet
un repas en compagnie du grand héros de son père, le cycliste Eddy
Mercks. Seule ombre au tableau, il a pour obligation de se rendre
dans un magasin spécialisé dans les canapés afin de remporter son
prix. Sauf qu'il doit se présenter en famille. Michel vit seul. Il
n'a pas de femme et n'a pas d'enfants non plus.
S'offre alors à lui
l'opportunité d'embarquer le jeune Kevin, un enfant fougueux,
véritable adepte des coups fourrés et fils adoptif d'un couple qui
passe le plus clair de son temps à s'engueuler. Mais il lui faut
également une femme. Il compte bien en trouver une en la personne de
Christine, une ex petite amie qui vit avec un très beau spécimen
d'abruti, vendeur d'aquarium et fan de football.
Lorsque le trio ainsi
composé se présente devant le magasin de canapés, il est déjà
trop tard. Les employés plient boutique et le responsable du magasin
"Sofa Life" indique à Michel qu'Eddy Mercks est déjà
reparti pour la ville de Brest, en France. Insistant sur le fait
qu'il a besoin de prendre possession de son prix, Michel est jeté
hors du magasin. Le soir même ce dernier essaie à nouveau de
convaincre Pascal Dumont, le responsable, de l'aider à rencontrer
Eddy Mercks mais l'homme apeuré chute au sol et tombe assommé,
persuadé que Michel a l'intention de s'en prendre à lui.
Une évidence s'offre
alors à Michel. Lui et sa famille improvisée doivent prendre la
route en direction de Brest à bord de son camping-car. Ne sachant
que faire du corps inerte de Pascal Dumont, ils l'embarquent avec eux
pour un road movie franco-belge plein d'aventures...
C'est bien le mot :
road-movie. Le film de Matthieu Donck est un généreux présent
offert aux spectateurs. Un voyage initiatique dans lequel l'humour et
l'émotion se croise avec une certaine finesse. On découvre un
François Damiens relativement attachant, jamais énervant malgré
toute la vacuité qu'évoque tout d'abord son personnage de plouc.
Dans une Belgique où le chômage apparaît en toile de fond
discrète, les personnages apparaissent tous plus affligeants les uns
que les autres. A commencer par les parents adoptifs du petit Kevin
(Cédric Constantin) qui se chamaillent à longueur de journée. Un
Kevin auquel ses tuteurs laissent le champ libre pour faire toutes
les conneries possibles et imaginables. Le gamin ne se gène jamais
pour voler son prochain. Audrey Dana campe l'ex petite amie de
Michel. Une jeune et jolie jeune femme qui trouve dans cette aventure
le moyen d'échapper au quotidien de son existence et surtout au
contact d'un compagnon pas très attachant. Christian Charmetant est
ce petit vendeur fielleux qui se retrouve pris au piège à
l'intérieur du camping-car, enrubanné dans le propre rouleau
adhésif de l'entreprise pour laquelle il bosse. Il partage le
quotidien de cette fausse famille qui apprend à en devenir une
vraies sur ses conseils involontaires. Lui qui aimerait échapper à
ses bien inoffensifs ravisseurs tirera autant d'enseignement qu'eux
sue cette expérience.
Torpédo n'est
ni vraiment amusant, ni vraiment triste. Il s'en dégage une certaine
nostalgie. François Damiens est attachant, comme le sont d'ailleurs
les trois acteurs qui vont l'accompagner durant ce court road-movie
(1h29) et l'on prend un véritable plaisir à les accompagner dans
cette aventure parfois burlesque mais jamais méchante.
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