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dimanche 3 avril 2016

The Green Inferno de Eli Roth (2014)



Justine est étudiante à l'université Columbia de New-York lorsqu'elle fait la connaissance de Jonah qui lui propose de venir participer à une réunion organisée par un groupe d'activistes mené par le charismatique Alejandro. Celui-ci a prévu de se rendre en compagnie de son groupe de militants jusqu'au Pérou, au cœur de la forêt amazonienne afin de stopper la rapide progression d'une compagnie pétrolière qui rase celle-ci, mettant ainsi en danger l'avenir d'une tribu indigène.
Acceptant de rejoindre le groupe, Justine est enrôlée et Alejandro, dont la petite amie est d'une jalousie maladive, lui explique que le groupe ira à la rencontre de l'équipe qui déboise la forêt avec comme seule arme, des téléphones portables qui serviront à filmer et à retransmettre en temps réel leur action pacifiste.
Arrivés sur les lieux après avoir traversé le fleuve Amazone, l'équipe arrive dans la zone de déforestation et après s'être équipés de combinaisons semblables à celle portée par les hommes de la compagnie pétrolière, ils vont tous s'attacher à l'aide de chaînes contre des arbres et revendiquer leur position face à des individus qui détruisent l'habitat de peuples vivants dans la forêt. L'expédition est un succès, les images sont retransmises en direct, et malgré leur arrestation par les autorités locales, Justine, Jonah, Alejandro et les autres sont finalement renvoyés dans leur pays.

Sauf que durant le vol, l'avion perd un moteur et va s'écraser sur le sol de la forêt. Plusieurs d'entres eux meurent quant aux autres, ils sont très vite rejoints par des chasseurs issus d'une tribu indigène qui les endort à l'aide de flèches empoisonnées. Lorsqu'ils se réveillent enfin, Justine et ses compagnons constatent qu'ils ont été emmenés jusqu'au village de la tribu...

Lorsque The Green Inferno sort en 2014, le cinéaste Eli Roth n'en est pas à son premier essai en matière de film d'horreur, lui qui nous a habitué a des œuvres très graphiques et morbides avec Cabin Fever et Hostel 1&2. Remettant au goût du jour le thème des cannibales, il offre aux amateurs du genre une sorte d'hommage, et même presque un remake au cinéma de Ruggero Deodato et de Umberto Lenzi, cinéastes qui signèrent respectivement Cannibal Holocaust et Cannibal Ferox, sans doute les plus célèbres films du genre.
Sous le prétexte d'une œuvre environnementale orchestré par un véritable gourou sous lequel une dizaine d'âmes est tombée sous le charme et auquel l'héroïne du film ne semble pas rester indifférente, Eli Roth tente de faire passer un message. Et ce, tout en amenant un trio d'acteurs vers une confrontation davantage superficielle qui contrairement aux premières impressions crèvera dans l’œuf puisqu'elle ne sera pas développée durant le reste du film. Le cinéaste démontre également l'impitoyable implication de critères qui n'étaient pas entrés en jeu dans l'esprit des adeptes du gourou qui demeurera finalement en demi-teinte et d'une monstruosité un brin exagérée si on le compare à l'image qu'il donnait au début du récit.

Finalement moins hard que l'on aurait pu le supposer avant de le voir, The Green Inferno offre malgré tout quelques scènes bien saignantes, en respectant certains des critères qu'arboraient ces shocker tout droit venus d'Italie dans les années soixante-dix, quatre-vingt et qui arrosaient littéralement les rayons des vidéoclubs.
Ceux qui ne s'attendent qu'à un déferlement d'atrocités risquent de ressortir déçus de cette œuvre qui n'en propose que très peu finalement en l'espace de cent minutes. Parfois ennuyeux, The Green Inferno possède tout de même le charme suranné de ces vieux films d'horreur dont la recette et ses ingrédients semblent avoir été perdus. Il ne s'agit pas d'un film gore, faut-il le répéter ? The Green Inferno est davantage un film d'aventure, une rencontre avec la nature dans ce qu'elle a de plus sauvage et de ses habitants. Au sujet de ces derniers, le folklore qui les entoure semble assez fidèle à la réalité. N'ayant malheureusement pas pris le temps de développer ses personnages, Eli Roth empêche toute identification, et la mort qui en emporte certains demeure d'une émotion toute relative. Il n'empêche que ce film reste un bel hommage au cinéma bis italien et surtout une alternative à d'autres cannibales, qui eux, demeurent depuis quelques années en trop grand nombre : les zombies !


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