Hermann et sa mère
vivent dans une petite maison de banlieue lorsque le jeune homme
apprend qu'il va devoir abandonner sa chambre pour un locataire. Lui
qui se rêve artiste n'arrive pas à percer malgré toutes ses
tentatives. Lors d'une exposition regroupant différents artistes,
Hermann croise la route de Devora, propriétaire d'une prestigieuse
galerie d'art. Persuadé d'avoir du talent, l’œuvre de Hermann est
cependant rejeté par la jeune femme. Convaincu qu'il sera capable de
lui prouver deux semaines plus tard qu'il est capable du meilleur, il
s'enferme dans un appartement délabré que son oncle lui loue après
lui avoir assuré qu'en y restant enfermé, il trouvera
l'inspiration.
Mais alors qu'Hermann
travaille sur un projet qui lui tient à cœur, le résultat est loin
d'atteindre ses attentes. Jusqu'au jour où, remarquant qu'un tableau
accroché sur un mur penche sur le côté, il découvre derrière un
trou duquel dépasse un fil auquel est accroché un bout de papier
comportant un message. Puis un second, un troisième, jusqu'à ce
qu'une voix provenant de l'intérieur du mur s'adresse directement à
Hermann. Cette voix, c'est celle d'une femme qui lui promet que
dorénavant et grâce à elle, Hermann sera capable de créer des
œuvres magnifiques. Et effectivement, alors qu'il vient de se faire
refouler une fois de plus par Devora à laquelle il venait pourtant
présenter sa dernière œuvre, c'est en abandonnant celle-ci
sur un trottoir qu'il constate que les passants tombent tous en
admiration devant elle...
Deep dark
est le troisième film de l'acteur et cinéaste Michael Medaglia qui
signe ici une œuvre formidable d'originalité. De cette fantaisie
que l'on ne trouve habituellement que dans certains courts-métrages
qui font sensations dans les festivals du monde entier. Apparemment
très inspiré par des cinéastes aussi reconnus que les Frères Coen
(l'appartement rappelle fortement la chambre d’hôtel dans laquelle
s'enferme le personnage principal de leur chef-d’œuvre Barton
Fink) ou David Cronenberg (et la nouvelle chair de
Videodrome que
l’ambiguïté des rapports entre Hermann et ce trou dans le mur
évoque indéniablement), le cinéaste crée un climat très
particulier, entre l'humour noir du début, plongeant ses personnages
en plein cœur d'une horreur organique. Même le visage de l'acteur
Sean McGrath qui campe le rôle de Hermann a quelque chose de
similaire à celui de John Turturro.
Barton Fink
semble servir de source d'inspiration ultime quand encore une fois,
le tableau représentant le paon rappelle celui du film des Coen
servant de fil conducteur à leur œuvre. Le film s'ouvre sur une
scène plutôt curieuse dont le sens nous sera caché jusqu'à la
fin. Un homme, l'oncle de Hermann en question, retire une chaîne
d'un trou pratiqué dans son estomac. S'il s'agit d'un rêve et si le
cinéaste ne s'attarde pas dessus, on devine plus tard que ce que va
connaître Hermann a déjà fait une victime en la personne de son
oncle. Sean McGrath campe un Hermann fort convainquant dans son rôle
de jeune homme torturé par son désir de reconnaissance.
Alors
qu'il aurait pu sombrer dans le morbide, ce qu'il est tout de même de temps en
temps, Deep dark
est
suffisamment amusant pour qu'aucun malaise ne vienne s'immiscer dans
ce récit tout à fait jubilatoire mais qui aurait tendance à perdre
un peu de vitesse vers la toute fin. La photographie est superbe, et
quant à la musique, elle accompagne parfaitement ce récit
singulier. Une vraie bonne surprise...
Très envie de le voir....
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