Aidé de son ami Renny,
le jeune écrivain James Hirsch, auteur d'un ouvrage consacré à une
affaire scandaleuse ayant défrayé la chronique américaine dans les
années soixante-dix, a décidé d'expérimenter une drogue censée
permettre de manipuler mentalement les individus en ayant consommé.
Malheureusement pour les deux jeunes hommes, l'expérience tourne mal
et James disparaît après qu'il ait entendu une voix énumérer des
chiffres sur fond de berceuse. Renny, lui, malgré qu'aucune preuve
n'ait été apportée confirmant sa culpabilité, est soupçonné
d'avoir tué son ami.
L'amie la plus proche de
James, la journaliste d'investigation Anna Roland, décide de mener
sa propre enquête afin de découvrir ce qui est arrivé au jeune
homme. Alors qu'elle cherche des indices dans la demeure de James,
elle tombe sur une cassette vidéo montrant les images d'une
expérience menée pour un projet dénommé MKULTRA. La jeune femme
part ensuite dans le désert du Colorado afin d'y rejoindre
l'écrivain excentrique Thomas Blackburn avec lequel elle est arrivée
à faire le lien avec l'affaire qui l'intéresse. Mentant sur son
identité, Anna ne sait pourtant pas que Blackburn a déjà tout
saisi des intentions de la jeune femme. Il va par conséquent la
droguer malgré elle à l'aide de la fameuse substance, en profitant
pour lui-même en absorber.
Mais contre toute
attente, alors qu'Anna s'attend à perdre tout contrôle, elle et
Blackburn vont très vite se rendre compte que les effets constatés
par l'ingestion de DMT-19 sont tout autres que ceux révélés par
les médias quarante ans plus tôt...
Si l'ouvrage de
l'écrivain H. P. Lovecraft From Beyond datant de 1920
rappelle quelque peu l'histoire qui nous est contée ici (nouvelle
dont fait d'ailleurs référence l'un des personnages du film), il ne
s'agit certainement pas d'une simple coïncidence mais d'une volonté
réelle de son auteur Blair Erickson dont il s'agit ici du premier
long-métrage. Principalement interprété par l'actrice Katia Winter
et Ted Levine (le Buffalo Bill du Silence des Agneaux
et le shérif James Timberlake de la série Monk, c'est
lui), Banshee Chapter est une œuvre vraiment
originale, parfois déconcertante et au final, plutôt réussie même
si elle démarre assez timidement.
Afin d'illustrer le
propos de son film, Blair Erickson utilise en ouverture des images
d'archives ayant trait au Projet MK-Ultra qui exista réellement et
au cœur duquel la CIA mena des expérience illégales sur des
substances psychotropes ou par signaux bioélectriques entre 1951 et
1963, et ce, à l'insu d'hommes auxquels furent injectés ces
substances sans qu'ils en aient auparavant eu connaissance. Banshee
Chapter transpire
à chaque plan l’œuvre indépendante. Images d'archives donc,
caméra portée à l'épaule, grain grossier et found-footage se
mêlant avec plus ou moins de bonheur puisque la première moitié du
film se révèle quelconque ou en tout cas, plutôt insignifiante. Le
personnage « perché » interprété par Ted Levine
rehausse le niveau. Curieusement, et alors qu'on en attendait plus
grand chose, Banshee Chapter prend
une certaine consistance lors de la rencontre entre la journaliste et
l'écrivain, gourou de contre-culture. Le film s'enfonce peu à peu
dans une noirceur qui devient presque insondable ou du moins, dont
les rares contours ne sont perçus qu'à travers le halo lumineux
d'une simple lampe-torche. De quoi faire travailler l'esprit même si
les nombreux « jump scare » ne surprennent pas grand
monde à part peut-être l'un d'entre eux, lui, inattendu.
Banshee Chapter est
barré, original, et parvient à se démarquer de la monstrueuse
actualité horrifique qu'assène chaque année le cinéma
d'épouvante. Officielle ou pas, cette adaptation d'une œuvre de
l'écrivain H.P Lovecraft demeure en tout cas une belle (mais bien
étrange) réussite...
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