Alors qu'elle vient tout
juste de rentrer chez elle, Isabelle Royer est tuée par un inconnu.
Dès le lendemain, son corps est retrouvé découpé en morceaux et
ses proches sont immédiatement interrogés. A commencer tout d'abord
par son garde du corps qui affirme que la victime était prête à
s'offrir à lui pour ne pas rester seule. La jeune femme était
nerveuse, passait des coups de téléphone sans arrêt qui restaient
sans réponse. Chaque soir, elle demandait à son garde du corps de
fouiller son appartement avant de la quitter. Puis c'est au tour de
Gabriel Narvik d'être interrogé. Pourtant aveugle, le commandant
Lassalle auquel est confiée l'enquête finit par avoir l'intime
conviction que l'homme est responsable de la mort d'Isabelle Royer.
Durant la même semaine,
un second meurtre est commis. Cette fois-ci, la victime est un
mécène, le milliardaire Sergueï Constantin, qui durant une soirée
a invité quelques amis fortunés afin de réunir des fonds au profit
d'une association. Lors de la vente d'une Bugati, celle-ci explose
avec à son bord son propriétaire. Les explosifs semblent avoir été
placés afin que nul autre que lui ne soit tué dans l'explosion.
Plus tard, un troisième cadavre est découvert. Et bien que les
circonstances soient encore une fois bien différentes, le commandant
Lassale est persuadé que les meurtres sont liés et que Narvik en
est l'auteur. Reste au policier, soutenu par la jeune et jolie
Héloïse, de convaincre les hautes autorités, à commencer par la
procureur Rochambeau qui émet des réserves quant à la crédibilités
des propos tenus par un homme qui depuis deux ans, demeure anéanti
par la mort de sa femme dans un accident de voiture...
A l'Aveugle
est un film réalisé par le cinéaste et scénariste français
Xavier Palud auquel on doit les films Ils et The
Eye, ce dernier étant le remake du film d'épouvante éponyme
d'origine hongkongaise. Fin mai 2010, Luc Besson et Orange lancent un
site communautaire consacré au cinéma et plus particulièrement au
principe du financement participatif, le crowfunding, qui
permet aux internautes de financer un projet cinématographique. Bien
mal leur en fut pris puisque le film n'attira lors de sa sortie que
230 000. Pas de quoi assurer ne serait-que le remboursement des
sommes mises en jeu puisque ceux qui financèrent A l'Aveugle
ne récupérèrent que 40% de l'argent qu'ils avaient investie dans
le projet.
La faute sans doute à un
sujet qui manque d'originalité ou du moins, qui ne tient pas très
longtemps la route et ce, malgré la présence des excellents acteurs
que sont Jacques Gamblin et Lamberrt Wilson. On retrouve quatre ans
après le film d'Olivier Marchal MR 73, ce même type
de flic torturé par la mort de sa femme, sauf que cette fois-ci,
l'alchimie ne fonctionne pas aussi bien. Le personnage interprété
par Gamblin apparaît donc accaparé par ce qui est arrivé à sa
femme deux ans plus tôt. Particulièrement convainquant, il parvient
à faire ressentir toute la détresse contenue de son personnage
tandis que Lambert Wilson campe un tueur froid, éminemment
intelligent et surtout déterminé. A l'Aveugle se veut
comme l'une de ces œuvres qui cherchent l'inspiration dans le cinéma
américain de Michael mann, David Fincher et consorts mais dont la
faiblesse du scénario finit pas briser l'intérêt d'une histoire
somme toute assez convenue.
Si Xavier palud montre à
chaque plan son engouement pour le polar à l'américaine, son
histoire est malheureusement cousue de fil blanc et se mord la queue
devant l'ineptie et le ridicule de certaines situations. En
conservant un peu plus le mystère sur l'identité du tueur, en
jouant sur l'apparente incompatibilité entre cécité et actions
meurtrières, en approfondissant le duel opposant flic et assassin,
et surtout, en évitant de copier ses sources d'inspiration tout en
évitant d'en schématiser les codes, le cinéaste aurait sans doute
pu faire de son œuvre un produit plus abouti. Reste que produit par
l'ogre Luc Besson et le principe du crowfunding, Xavier
palud avait peu de chance de produire une œuvre sur laquelle il
aurait eu un contrôle total. Une déception...
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