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vendredi 2 octobre 2015

Le Projet Blair Witch de Daniel Myrick, Eduardo Sanchez (1999)



16 ans après sa sortie et la hype qui l'a entouré, il est de bon ton de faire un bilan sur les aspects négatifs et positifs de cette œuvre qui, si elle n'a pas inventé un genre qui remonte aux années soixante et dont le cinéaste Ruggero Deodato a su user des fondements avec son célèbre Cannibal Holocaust, a su exploiter au mieux l'engouement d'un public avide de pseudo-vérité. Nous allons vite faire le tour des points positifs du film de Daniel Myrick et d'Eduardo Sanchez puisque Le Projet Blair Witch n'a en réalité conservé pratiquement rien de ce qui faisait sa force. Cette oeuvre qui fut pourtant un modèle du genre se révèle en effet aujourd'hui d'un ennui extraordinaire. Tout au plus pourra-t-on louer la part donnée au dialogues qui, s'ils sont au moins aussi répétitifs que les situations, ont l'avantage de ne pas trop donner dans l'insipide et le “Post-adolescent attardé”.

A l'époque de sa sortie, je le rappelle en 1999, Internet est encore un outil presque tout neuf pour les usagers alors qu'il existe en réalité déjà confidentiellement depuis de nombreuses années. Daniel Myrick et d'Eduardo Sanchez vont profiter de ce merveilleux espace de publicité pour promouvoir leur film, innovant ainsi dans le domaine du net et motivant les troupes à filer tout droit dans les salles pour aller voir cet objet devenu fantasme.

Pour une mise au départ de 25 000 $ gonflée à 50 000, le film a bénéficié d'un tel engouement qu'il a, à travers le monde entier, fait pas moins de 500 000 000 d'entrées (dont un peu plus de 800 000 en France), rapportant , en faisant le calcul, plusieurs centaines de fois le budget initial. Le film a été plusieurs fois nominé dans des festivals comme ceux des British Independent Films Award, les MTV Awards ou encore l'Académie des Films de Science-Fiction, Fantastique et Horreur. Il a notamment reçu le Prix de la Jeunesse au festival de Cannes et celui de la première œuvre ayant un budget inférieur à 500 000 dollars au Film Independent's Spirit Awards.

Outre le fait que Le Projet Blair Witch ait inspiré toute une foule de copies plus ou moins bonnes, on a pu découvrir sur les chaines de télévision américaines des épisodes des séries Les Simpsons et Charmed clairement inspirés par le film du duo.

Aujourd'hui donc, seize ans après, que reste-t-il de ce minuscule film que ses auteurs allèrent vendre comme un fait divers authentique? Et bien, pas grand-chose en réalité. Bien sûr, comparé au nullissime Paranormal Activity de Oren Peli, Le Projet Blair Witch demeure d'une assez bonne tenue. Mais si on le compare au chef-d’œuvre de Rémy Belvaux, André Bonzel et Benoit Poelvoorde, C'est arrivé près de chez vous, le film fait peine à voir. On s'y ennuie donc terriblement et la fameuse scène finale dans la demeure abandonnée qui terrifia tant de monde (dont votre serviteur) n'effraie plus personne.

A revoir aujourd'hui Le Projet Blair Witch peut se voir comme un document d'époque qui n'hésita tout de même pas à reprendre quelques codes déjà utilisés dans certains grands films d'horreur des années soixante-dix. Et l'on ne parle pas ici du principe consistant à montrer à un public à l'époque peut-être encore crédule le film d'un trio de reporters amateurs ayant disparu dans une forêt alors qu'ils enquêtaient sur la légende d'une sorcière, mais de certains aspects du décor. Et dont l'un, non des moindres, demeure ces symboles fixés aux arbres qui rappellent indéniablement les inquiétantes sculptures suspendues dans la demeure de la famille Tronçonneuse dans le classique de Tobe Hooper, Massacre à la Tronçonneuse.

Il est fou de voir comme le sujet a pu empiéter sur l'existence de certains comme sur celle d'un certain GussDX qui n'hésite pas à braver sa peur de l'inconnu pour partager avec son public de fidèles (qui grandit chaque jour) de grands moments de frayeur. C'est ainsi qu'un épisode de sa série, le nommé Tanaïs– Nuits 2, 3 & 4, renvoie directement au film de Daniel Myrick et d'Eduardo Sanchez. Le parallèle est saisissant. Et tout ce que l'on a voulu nous faire croire sur la véracité des faits relatés dans Le Projet Blair Witch s'effondre devant ce document-vérité que même les plus sceptiques d'entre nous auront la curiosité de regarder. Si Le Projet Blair Witch a depuis perdu de sa force, il ne faut pas oublier qu'il a tout de même écrit une page de l'histoire du film d'horreur. Les Rec, Grave Encounters, Cloverfield et même la comédie française Babysitting n'auraient peut-être pas vu le jour, ou du moins, d'une manière bien différente...


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