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samedi 19 août 2017

The Transfiguration de Michael O'Shea (2017) ★★★★★★★☆☆☆



Martin en 1977, The Addiction en 1995, Morse en 2008. The Transfiguration en 2017. Quatre exemples de vampirisme urbain. Et autant de superbes exemples sortant du cadre romanesque créé par l'écrivain Bram Stoker en 1897 avec son célèbre roman Dracula. D'une certaine manière, le premier long-métrage du cinéaste américain Michael O'Shea semble digérer de manière respectueuse les trois classiques cités plus haut. De l’œuvre de George Romero, il reprend l'obsession de son personnage pour le vampirisme en se convainquant d'être lui-même un vampire. De celle d'Abel Ferrara, il en reprend le rapport à la maladie. Quant à celle de Tomas Alfredson, il s'en inspire en puisant dans le quotidien d'un gamin harcelé par de plus grands que lui. Car Milo, qui est le héros de The Transfiguration, n'est qu'un gamin de quatorze ans, vivant dans le Queens, à New York, avec son grand frère Lewis. Ils ont perdu leurs deux parents et végètent dans un immeuble planté en plein cœur d'un quartier chaud. Jeune black, parmi les black, Milo n'est pas épargné par les membres d'un gang qui le traitent en monstre. Car le jeune garçon n'est pas tout à fait comme les autres de son âge. Régulièrement suivi par une psychiatre, il semble fasciné par le mythe du vampire. Sa chambre renferme des dizaines de cassettes vidéos de films sur le sujet. Et il lui arrive de passer des heures sur Internet pour regarder des animaux s'y faire torturer. Lorsque arrive dans l'immeuble la jeune Sophie, elle et Milo font connaissance. Né alors une amitié solide entre les deux adolescents. Une amitié qui n'empêchera pourtant pas le jeune garçon de cultiver son obsession pour le vampirisme.

Sur un rythme assez lent, Michael O'Shea nous injecte un poison dont les effets vont se ressentir peu à peu, au grès d'une aventure léthargique et réaliste. Car le mal dont est atteint le héros de The Transfiguration est bien différent de celui dont est atteint celui du roman de Bram Stoker. Est-ce pour sortir de son morne quotidien que Milo a décidé de s'inventer ce mal qui le ronge au point d'en étudier les effets et les pratiques avant de s'en prendre physiquement à des victimes choisies au hasard ? L'arrivée de Sophie va-t-elle libérer l'adolescent de cette terrible étreinte dont il ne peut se détacher ? Si dans un premier temps il faut avouer que le rythme imprimé au film est assez décourageant, on finit forcément par s'attacher à cet étrange couple juvénile. Eric Rufffin et Chloe Levine campent respectivement un Milo et une Sophie très convaincants. D'une exceptionnelle maturité, le premier interprète avec justesse ce gamin « monstrueux » dont les actes passés laissent transparaître la possibilité d'un passage à l'acte irrépressible. Cette impossibilité de combattre cette attirance envers le sang même si cet acte accouche toujours dans la douleur. Celle de tuer, puis de régurgiter le sang que le héros vient de boire directement à la gorge de sa victime.

Le sujet est fragile. Comme ses protagonistes. The Transfiguration n'aurait pu être qu'un portrait clinique. Le constat amer d'une existence vouée au mal. A la solitude. Et pourtant, il y a quelque chose de beau derrière toute cette horreur. Pas seulement celle nous dévoilant la part sombre de Milo mais tout ce qui fait partie intégrante de son quotidien. Le grand-père de Sophie que l'on devine violent et peut-être même incestueux. Le gang de voyous s'en prenant parfois au « freak ». Ces meurtres de blancs totalement gratuits. Cette police inhumaine qui jette en pâture ce gamin dont elle n'a pas réussi à arracher le témoignage. Ces badauds, ces ivrognes, qui une fois la nuit tombée se crient dessus, se frappent,avant de rentrer chez eux. Derrière tout cela, donc, demeure l'histoire de Sophie et Milo. Fragile, certes. Mais on espère toujours qu'elle leur permettra de surmonter ce quotidien qui les unit dans une homogénéité presque parfaite si ce n'était le mal dont est atteint le jeune garçon.
Michael O'Shea signe avec The Transfiguration un conte urbain morbide. Dérangeant, malmenant les codes établis. Ici, la séduction passe par de petits gestes anodins sans qu'aucune concession ne soit faite au sujet de l'apparence de ses protagonistes. La jeune Chloe Levine apparaît à l'écran sous un aspect au premier abord inquiétant. Sans fard ! La bande originale, minimaliste, intervient à juste titre lorsque Milo, mu par le désir irrépressible de boire du sang se fait ressentir. Peut-être certains ressentiront un certain ennui mêlé de malaise devant The Transfiguration. L’œuvre du cinéaste américain n'en demeure pas moins fort émouvante. Surtout dans sa dernière partie. Une très belle rencontre qui laisse présager le meilleur quant au futur de Michael O'Shea...

vendredi 23 décembre 2016

Body de Dan Berk et Robert Olsen (2015)



Après avoir passé le début de soirée chez son amie Mel en compagnie de Holly, Cali décide que le temps d'aller se coucher n'est pas encore arrivé. Elle propose à ses deux amies de faire un tour dans la luxueuse demeure de son oncle parti pour quelques semaines en vacances. Là-bas, elles pillent l'alcool du propriétaire, se servent dans le réfrigérateur et batifolent. Mais une voiture fait son apparition devant le perron et les trois amies ne savent quoi faire. Alors, Cali, Holly et Mel se réfugient dans l'une des chambres à l'étage. Mais alors qu'elles décident finalement de prendre la fuite, elles tombent nez à nez avec un homme qui attrape le bras de Holly au sommet d'un escalier. Par réflexe, la jeune femme repousse l'individu qui chute et atterrit lourdement en bas des marches. Laissé pour mort, il est en fait toujours en vie mais paralysé des membres inférieurs.
Alors que Holly insiste pour qu'elle et ses deux amies appellent les secours. Contrairement à Cali qui imagine le pire : la prison pour elle et les deux autres. Mel quant à elle reste prostrée et indécise. Entre-temps l'homme s'est réveillé et supplie les trois jeunes femmes d'appeler les secours...

Diabolique, voilà bien le sentiment qui ressort de cette petite production américaine signée par le binôme Dan Berk et Robert Olsen. Body explore les différentes manières d'agir en cas de situation désespérée. D'un côté, c'est la morale qui parle. La décision la plus logique voulant que tout soit réglé d'un seul coup de téléphone aux urgences. Oui mais voilà, les trois jeunes femmes ayant pénétré la demeure par effraction, les conséquences risquent d'être plus lourdes que celles prévues dans le cas d'un simple accident. Du moins c'est ce que semble penser le personnage de Cali campé par l'actrice Alexandra Turshen. D'abord réticents à engager la jeune femme, même après plusieurs auditions, c'est pourtant bien elle qui dégage le plus d'aura dans ce petit film techniquement simpliste mais suffisamment maîtrisé de la part de ses auteurs pour ne pas avoir besoin d'en faire des tonnes.

Tout commence pourtant sous les pires augures. Trois amies, apparemment « superficielles » se retrouvent devant un véritable cas de conscience. Trois visages de la peur. Celui qui s'efface, celui qui tente de convaincre les trois autres que la seule issue est la mort de l'homme et la dernière qui tente de persuader les deux autres qu'il ne parlera pas. Le rôle de Holly était dès le départ prévu pour l'actrice Helen Rogers avec laquelle Dan Berk et Robert Olsen avaient déjà collaboré sur d'autres projets. Lauren Molina, qui interprète le rôle de Mel, a été proposée aux cinéastes par les producteurs mêmes du film.

Body est un huis-clos dramatique plutôt bien fichu si l'on tient compte du minimalisme ambiant. Comptant intégralement sur l'interprétation de ses trois principales héroïnes et de leur « cadavre » encombrant joué par l'acteur Larry Fessenden, le long-métrage de Dan Berk et Robert Olsen ne verse jamais dans le grand-guignol. Une sorte de descente aux enfers qui malheureusement connaît quelques faiblesses lors du dernier quart-d'heure qui aurait mérité d'être davantage travaillé. Alexandra Turshen y est vraiment talentueuse, surtout lorsqu'elle exprime autant de dégoût pour ce qu'elle a l'intention de faire que dans ses actes à proprement parler. Pas inoubliable mais tout de même suffisamment bien interprété et réalisé pour motiver son visionnage...
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