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lundi 26 septembre 2022

The Infernal Machine d'Andrew Hunt (2022) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

L'aventure The Infernal Machine démarre par un aveu : une confusion directement liée à l'affiche. L'impression qu'Arnold Schwarzenegger y trône alors que la vérité est plus simple que cela : Lorsque Guy Pearce planque son visage sous une importante chevelure et une épaisse barbe, il devient difficile de distinguer les deux hommes. Le second long-métrage du réalisateur Andrew Hunt est un thriller qui sort des sentiers battus. C'est d'ailleurs très loin de la ville que son héros s'est implanté. Un écrivain, auteur il y a vingt ans en arrière d'un unique roman qui fit polémique après que l'un de ses lecteurs ai décidé de perpétrer un carnage en commettant un meurtre de masse. Ce qui ressemble tout d'abord aussi bien à une retraite qu'un besoin de se faire oublier (le bonhomme a depuis changé d'identité) va pourtant par la suite ressembler au produit d'un brainstorming entre le Stephen King de Vue imprenable sur jardin secret et de La part des ténèbres et le Scott Kosar de The Machinist (Brad Anderson, 2005). Deux auteurs qui auraient émis l'idée de reprendre leur propres travaux pour les mixer avec celui de Yann Gozlan et Guillaume Lemans effectué sur Un homme idéal qui lui est sorti en 2015. L'on comprend alors assez rapidement qu'on parle dans The Infernal Machine de littérature et de cette obsession que génèrent parfois certains auteurs ou certains écrits. La musique et le métier d'acteur n'étant pas l'apanage des aficionados en mal de reconnaissance personnelle qui aimeraient ressembler à leurs idoles, ici, Bruce Cogburn (Guy Pearce, donc) va avoir à faire avec ce que l'on pourrait tout d'abord imaginer comme un fan qui cycliquement (c'est à dire, tous les jours sans interruptions) va harceler le romancier. Un écrivain qui d'ailleurs a perdu de sa superbe et a choisi de se vêtir façon redneck pour mieux se fondre dans le décor et ainsi se faire oublier...


Mais c'était sans compter sur le diabolique scénario écrit par le réalisateur lui-même et inspiré par le podcast de Louis Kornfeld produit par Jonathan Mitchell. Une histoire totalement folle qui pourrait bien faire perdre la tête à certains spectateurs, comme semble s'égarer l'esprit du héros. On conseillera d'ailleurs à l'éventuelle partie de l'audience qui serait atteinte de pollakiurie d'aller se vider la vessie jusqu'à la dernière goutte avant de se plonger corps et âme dans ce récit parfois alambiqué dont il ne faudra pas rater la moindre phrase. Frisant les deux heures, The Infernal Machine passe à une vitesse telle que le film semble ne pas dépasser les quatre-vingt ou quatre-vingt-dix minutes. Autant dire que l'on n'a pas vraiment le temps de se tourner les pouces ou de consulter les réseaux sociaux sur son téléphone. Guy Pearce interprète de manière convaincante un ancien écrivain défait. Physiquement, s'entend. Psychologiquement, ça n'est pas mieux : Vivant loin de toute civilisation (la première cabine téléphonique est à vingt minutes en voiture), Bruce Cogburn surveille en permanence le manège des rares voitures qui passent à proximité de sa demeure. Nous remarquerons d'ailleurs que les rares occasions de voir les roues d'une voiture soulever la poussière sont généralement des symptômes inquiétants...


Moite, l'ambiance ne rivalise tout de même pas avec les auréoles de sueur du génial Apportez-moi la tête d'Alfredo Garcia de Sam Peckinpah mais se montre plus proche de certains univers chers aux frères Joel et Ethan Coen (Blood Simple ou No Country for Old Men). Mais ici, pas de tueur à gage. Nous aurions presque envie de cataloguer le long-métrage d'Andrew Hunt comme une version désertique et ''sous-traitée'' (!?!) du génial L'antre de la folie de John Carpenter. Car de folie, semble-t-il, il est question. Certaines séquences font si bien perdre au spectateur son sens de l'orientation qu'on ne sait plus vraiment dans quel type d'univers les personnages sont plongés. Un amalgame, sans doute, entre thriller, drame et... peut-être... fantastique ? Allez savoir ce qu'il se trame derrière ce récit dont il vaudrait mieux taire les véritables implications. [Spoil] : Sachons tout de même que certaines d'entre elles impliquent le dédoublement de personnalité, le vol d'ouvrage et peut-être même celui de l'identité. The Infernal Machine évoque en outre le phénomène d'identification des personnages de fiction dans le monde réel et quelques ''infractions'' parcourant ce dernier comme ces séquences qui se répètent notamment en boucle lorsque le héros rencontre une énigmatique jeune femme dans un restaurant. The Infernal Machine est une bonne surprise même si le final laisse quelque peu à désirer. En outre l'on devine malheureusement assez rapidement la plupart de ce qui se trame derrière cette affaire de roman et d'écrivain maudit ainsi que de harcèlement...

 

mardi 22 octobre 2019

Il faut Sauver le Soldat Ryan de Steven Spielberg (1998) - ★★★★★★★★★☆



S'ouvrant et se terminant sur deux des plus héroïques et spectaculaires scènes de guerre de toute l'histoire du septième art, Il faut Sauver le Soldat Ryan dresse le portrait plein d'humanité d'une section de soldats commandés par le Capitaine John H. Miller et dont la mission est de retrouver et de ramener chez lui le soldat de 2ème classe James Francis Ryan dont les trois frères sont tombés au combat. Deux séquences absolument brillantes et dévastatrices d'un point de vue visuel, sonore et émotionnel. Rares auront été les occasions d'être plongé à ce point au cœur d'un conflit avec un tel degré de réalisme. Qu'il s'agisse du sable soulevé dans les airs à l'impact des obus tirés par l'armée allemande lors du débarquement, des innombrables soldats perdant au mieux un membre, au pire la vie, l'eau rougeoyante de la Manche dans laquelle le sang des courageux militaires américains se déverse ou les quelques villes traversées et ravagées par d'incessants bombardements, le travail effectué par les différentes divisions techniques est simplement remarquable. Qu'il s'agisse également de la partition musicale de John Williams, des effets-spéciaux de John Evans, de la photographie de Janusz Kaminski ou du sound-design, le spectateur en prend plein la vue. Maintenant, il s'agit de savoir si l'intérêt d'Il faut Sauver le Soldat Ryan repose uniquement sur son aspect visuel, sonore et divertissant ou si son principal intérêt se situe au niveau de son scénario reposant sur un fait authentique auquel le réalisateur Steven Spielberg tente de rendre hommage.

D'un point de vue historique, le film semble fidèle aux faits ayant eu lieu. Si le nom de Ryan a été préféré à ceux des frères Niland, les quelques erreurs qui émaillent le récit semblent appartenir au registre ''technique''. Des invraisemblances mineures que le spectateur ''lambda'' ne relèvera heureusement pas pour se consacrer sur l'essentiel : le spectacle ! Car oui, Il faut Sauver le Soldat Ryan, avant d'être un témoignage troublant, voire parfois choquant (la séquence du débarquement dépassant allégrement la vingtaine de minutes est un véritable carnage peu avare en morts) est avant tout un divertissement absolument réjouissant. Bien que durant presque trois heures à une poignée de minutes près, l’œuvre de Steven Spielberg est non seulement un voyage au cœur de l'horreur de la guerre, mais également un formidable message d'humanité et de fraternité. On imagine aisément un Rolland Emmerich qui aux commandes du projet en aurait fait un film de propagande pro-américain. Steven Spielberg nous épargne fort heureusement ce type de message pour nous plonger dans une aventure pleine de scènes d'anthologie. Outre les deux séquences d'ouverture et de fermeture (en dehors de celles situées et tournées dans le cimetière américain de Colleville-sur-Mer), cette dernière situant son action aux abords des ponts de la rivière du Merderet, le spectateur a notamment droit à une séquence opposant le capitaine John H. Miller et ses hommes à un sniper (une scène qui évoque sensiblement celle de l'excellent Full Metal Jacket de Stanley Kubrick), ou la prise d'une antenne-radio.

Entre ces différentes séquences d'anthologie, Steven Spielberg ne se repose pas sur ses brillants lauriers et profite des quelques moments de calme pour nous présenter un peu plus en profondeur ses personnages. L'un des points forts de Il faut Sauver le Soldat Ryan reste l'impeccable casting constitué autour de Tom Hanks, Tom Sizemore, Edward Burns, Barry pepper, Adam Goldberg, Vin Diesel (oui, oui), Giovanni Ribisi et Jeremy davies, tous bientôt rejoints par Matt Damon (le soldat Ryan en question), mais aussi ses personnages. Du sniper priant auprès du Seigneur avant chaque tir, en passant par le médecin soignant comme il peut les soldats blessés lors des différents combats, jusqu'au capitaine ici tenu par un Tom Hanks magnifique d'émotion. Une émotion que partagent d'ailleurs ces soldats loin des productions qui n'en font généralement que des gros bras bas du front et incapables de s'émouvoir de la mort de l'un de leurs compagnons. Ici tout est fait pour que l'expérience soit immersive. Caméras à l'épaule, champ-contrechamp, première et troisième personne, image tremblant à chaque explosion, poussière, gravas, gerbes de sang, hurlements, balles sifflant près des oreilles du spectateur. Dire que la sensation d'y être soit-même est un euphémisme. De ce côté là, c'est presque un sans faute. Presque ? Oui, car à côté de l'ampleur du travail effectué par Steven Spielberg, son équipe technique et ses interprètes, il manque peut-être quelques longs plans-séquence qui auraient sans doute accentué encore davantage l'impression d'immersion. À part ce menu détail qui, si le film avait été réalisé ces dernières années et non pas il y a vingt et un ans, deviendrait alors impardonnable, Il faut Sauver le Soldat Ryan touche au but. Une œuvre remarquable, l'un des meilleurs films de guerre ''contemporains'' à ranger aux côtés de Requiem pour un Massacre d'Elem Klimov.
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