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dimanche 17 septembre 2017

El Bar de Alex de la Iglesia (2017) - ★★★★★★★★☆☆



En plein cœur de Madrid, les clients habituels d'un bar se retrouvent comme chaque jour. Eux mais également quelques inconnus qui passent ici tout à fait par hasard. Le bar est tenu par la patronne Amparo, laquelle emploie depuis des années, Sâtur, qu'elle considère comme son propre fils. Parmi les clients se trouvent ce jour-là Trini, une habituée qui passe son temps le dos tourné, le regard rivé devant une machine à sous et Israel, un clochard que la propriétaire du bar a pris sous son aile. Aujourd'hui, les lieux comptent huit clients. Outre Israel et Trini ont passé la porte du bar Nacho, Andrés, Sergio, un balayeur, ainsi qu'un individu apparemment malade qui dès son arrivée s'est réfugié dans les toilettes. Un autre également mais qui ne tarde pas à quitter l'établissement et qui, dès qu'il a passé la porte d'entrée, se prend une balle en pleine tête. Dehors, les rues sont évacuées. Il n'y a plus âme qui vive à part Amparo, Sâtur et leurs clients. Le seul à véritablement s'inquiéter du sort du pauvre homme étendu sur le trottoir, c'est l'éboueur. Qui contre l'avis des autres décide de sortir et de lui venir en aide. Sur la liste des cadavres, l'éboueur est le suivant. Lui aussi meurt d'une balle dans la tête. Persuadés qu'ils ont peut-être été les victimes d'un attentat perpétré par un tireur fou, les personnes retranchées dans le bar commencent à émettre des hypothèses. L'inquiétante grandit lorsqu'ils se rendent compte que la télévision ne retransmet aucune information concernant le drame qui vient de se dérouler devant le bar. Pire : les cadavres disparaissent et bientôt, des individus en combinaison viennent mettre le feu devant l'établissement. Pour Trini, Nacho et les autres, il s'agit alors d'une question de survie...

Alex de la Iglesia revient en 2017 avec son dernier né, El Bar. Et autant vous prévenir tout de suite : le cinéaste espagnol auteur des remarquables Le Jour de la Bête, Mes Chers Voisins, Le Crime Farpait, Les Sorcières de Zugarramurdi (pour ne citer que ceux là alors même que toute sa filmo (ou presque) mérite d'être explorée) revient en très grande forme avec une œuvre qui contrairement à la majeure partie de ses longs-métrages ne traite pas celui-ci d'un point de vue uniquement humoristique mais fait preuve d'un talent fou pour les ruptures de ton puisqu'après une première partie faussement tragique reprenant en partie les codes inhérents aux films d'infectés sur un ton où l'humour noir possède une place prépondérante, le cinéaste plonge ses interprètes dans un climat horrifique assez bien fichu pour un auteur qui ne verse habituellement pas trop dans ce type d'ambiance (pour cela, il faudra remonter jusqu'au Jour de la Bête qui, au demeurant, était plus drôle que réellement inquiétant). De la propreté javellisée du bar aux tréfonds des égouts d'une ville charriant une quantité incroyable de déchets, le cinéaste opère un savant changement de ton, radicalisant son propos au point d'imposer à ses interprètes une complète collaboration. A ce titre, Mario Casas, Blanca Suarez, Carmen Machi, Secun de la Rosa et surtout, oui, surtout Jaime Ordonez accomplissent un travail d'interprétation remarquable. Dans des conditions effroyables, voilà leurs personnages plongés dans des eaux plus dégueulasses encore que celles du Gange. Étrons et autres résidus de la vie quotidienne des habitants de Madrid accompagnent des actrices et acteurs qui n'hésitent pas à plonger directement au fond de cette rivière putride.

Au delà de la folle course à la survie qu'entreprennent les excellents «souffres-douleur» d'Alex de la Iglesia, l'auteur dénonce les dérives médiatiques qui ont tendance à faire avaler aux citoyens des informations plus ou moins erronées. L'espagnol tente de manière quelque peu détournée (toujours cet humour diaboliquement noir) de désamorcer l'actualité brûlante concernant les récents attentats qui eurent lieu peu de temps auparavant à Paris avant le tournage de El Bar qui lui, fut tourné en Espagne. Le dernier bébé du génial espagnol Alex de la Iglesia ne déroge pas à la règle qu'il s'est fixé depuis le début de sa carrière (à part en de très rares occasions avec l'anglais Crimes à Oxford et la commande La habitación del niño) : une énorme dose d'humour noir, un climat parfois inquiétant, une grande cuillerée de suspens et surtout, un bordel extraordinairement maîtrisé. Un Alex de la Iglesia comme on l'aime, comme on l'adore, comme on le vénère...

mardi 20 mai 2014

Las Brujas de Zugarramurdi de Alex de la Iglesia (2014)



Alors qu'ils braquent une boutique renfermant de l'or, José, son fils Sergio et Tony prennent la fuite à bord d'un taxi conduit par Manuel, ce dernier devenant ainsi malgré lui, le complice de la bande. L'objectif de José est de quitter le pays et de se réfugier en France. Divorcé de son ex-femme, il désire la garde partagée ce qui n'est pas au goût de celle qui part à la rescousse de son fils engagé dans une poursuite entre braqueurs et policiers.

Alors qu'ils sont poursuivis par la police, Manuel propose à José de prendre un raccourci en pleine forêt. Parvenant à distancer leurs poursuivants, les malfrats tombent sur une auberge tenue par une étrange vieille femme. Manuel est témoin d'un curieux événement mais n'en parle pas à José et Tony. Les trois hommes, le fils de José et un client enfermé dans le coffre de la voiture depuis le début de la cavalcade reprennent la route et traversent le village de Zugarramurdi après avoir renversé une femme qui se révèle être celle qu'ils ont quitté quelques minutes plus tôt à l'auberge.

A la sortie du village, ils sont stoppés par une autre femme qui affirme être la fille de celle qu'ils viennent de renverser. Elle demande aux trois hommes s'ils ont aperçu sa mère et après qu'ils lui aient menti en lui répondant que non, elle leur demande de bien vouloir la raccompagner chez elle. Là, ils font la connaissance d'Eva, la fille de la propriétaire. Tony séduit par la silhouette alléchante de la jeune femme commence à la draguer, suivi de José qui n'est pas indifférents à ses charmes. Pendant ce temps là, Sergio disparaît. Cherchant son fils dans l'immense et lugubre demeure, il le retrouve nu et enchaîné, près à être cuit par la vieille femme qu'ils ont renversée plus tôt dans la soirée..

Dernier film réalisé par le génial Alex de la Iglesia, Les Sorcières de Zugarramurdi renoue avec le cinéma déjanté du cinéaste qui avait disparu lors de son incartade britannique durant le tournage de Crimes à Oxford. Un bon film mais qui s'éloignait des œuvres folles du réalisateur des excellents Action Mutante, Perdida Durango, Mort de Rire, Mes Chers Voisins, etc... Toujours emprunts d'un humour décalé, le cinéma d'Iglesia a souvent démarré de manière conventionnelle pour finir dans un spectacle visuellement bluffant. Les Sorcières de Zugarramurdi, s'il ne déroge pas à la règle, commence très vite a anoncer la couleur avec un braquage hors du commun. Bob l'éponge, l'homme invisible et un soldat tout droit sorti de Toy Story son les protagonistes d'un braquage qui tourne mal, tous menés par le ,Christ lui-même, suivi de son tout jeune fils. Un film d'action en somme qui frise la folie du Killing Zoé de Roger Avary, la violence en moins et l'humour en plus.

Puis survient un virage à cent quatre-vingt degré. Exit l'action, et bienvenue au fantastique, celui qui nous avait bien fait rire dans le cultissime Jour de la Bête, toujours réalisé par Alex de la Iglesia. Des héros qui se dégonflent au moindre bruit, un séducteur immature et puéril(Mario Casas) et un père de famille (Hugo Silva) fou d'inquiétude pour son fils disparu mais qui oublie son rejeton devant la plastique superbe de la jeune sorcière Eva (Carolina Bang). On retrouve avec un immense plaisir Santiago Segura, un grand habitué du cinéma d'Iglesia, dans un rôle où il se présente de façon méconnaissable.

Action, humour, ambiance parfois lugubre, décors gothiques, images de synthèse de qualité, rythme effréné, interprétation convaincante et réalisation à la hauteur font de ces Sorcières de Zugarramurdi un excellent film d'Alex de la Iglesia. Peut-être pas l'un des trois meilleurs mais du moins un indispensable pour tous ceux qui aiment ce cinéaste atypique... On en redemande...
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