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samedi 16 janvier 2016

Réalité de Quentin Dupieux (2015)




Réalité raconté par... Anna

Un scénario déroutant et audacieux ponctué par une musique minimaliste et obsédante qui semble nous plonger dans un état modifié de conscience. J'ai aimé ce film parce que je n'ai pas cherché à comprendre ni à donner un sens aux situations, mais seulement à m'abandonner à cet univers onirique, emportée de mise en abîme en mise en abîme où chaque scène semble se poursuivre dans une réalité parallèle qui devient elle-même le rêve de la réalité suivante... Certains diront que ce film est un non sens, mais il est peut-être tout simplement le reflet clairvoyant et poétique d'une Réalité qui nous dépasse... Car, alors qu'un nouveau paradigme scientifique se dessine, porté par la physique quantique, repoussant les frontières de ce qu'on croit être l'Espace et le Temps, bouleversant la conception linéaire de notre univers, qui peut dire ce qu'est vraiment la Réalité ?

 Réalité raconté par...  Laurent

Sixième long-métrage du cinéaste, scénariste et musicien électronique Quentin Dupieux plus connu sous le pseudo Mr Oizo, Réalité ne va sûrement pas nouer des relations positives entre ses détracteurs et lui-même. Sa dernière œuvre demeurera pour les cerveaux étriqués comme un film sans logique, mal fini, laissant une foule de questions sans réponses, et surtout pas amusant du tout. Et c'est vrai que l'on ne rigole pas à gorge déployée. Mais l'artiste l'a certainement voulu ainsi et si les anti-Dupieux veulent s'en mettre plein les zygomatiques sans forcément réfléchir, qu'ils aillent voir Babysitting 2, ils en sortiront ravis.
Fort heureusement, il existe un noyau de fidèles adeptes de ce cinéma sans concession qui prend des chemins de traverse au péril de leur santé mentale. Quentin Dupieux fait fi des panneaux de signalisation. Il suit une route sinueuse, complexe, et dont lui seul connaît l'itinéraire.

Alain Chabat en première ligne ? On se dit que forcément, le cinéaste s'est assagit. Qu'il a su mettre de l'eau dans son vin pour donner à « penser » à un plus large public que celui qui l'a d'abord découvert à travers sa musique avant de se plonger dans sa riche et complexe filmographie. Ce serait oublier bien vite que l'un de ses plus fidèles clients, son « égérie », n'est autre que l'acteur-humoriste Éric Judor du célèbre duo Éric et Ramzy !

Que raconte alors ce Réalité dont le titre sonne, peut-être, le glas d'une vision toute personnelle du septième art ? Désolé de l'apprendre à ses plus virulents détracteurs qui jugent ses films au « compteur-rires » et le voient simplement comme un « poseur-arty ». Réalité ne change rien à la donne. Soit Quentin Dupieux est un fou génial (ce que je pense), soit son cinéma est vide de sens et cache de grandes lacunes (ce que doivent penser avec politesse certains de ceux qui ne le comprennent pas).
Donc, ce que raconte le film est en même temps relativement simple à comprendre tout en étant développé de manière extrêmement alambiquée. Alain Chabat est Jason Tantra, petit cameraman dont la tâche principale est de filmer une émission culinaire. Marié à une psychiatre (Elodie Bouchez), il ne rêve que d'une chose : Tourner son premier film d'horreur. Le producteur Bob Marshall (Jonathan Lambert), intéressé par le projet se propose de le produire à une condition : que Jason trouve un gémissement digne de remporter un Oscar...

Mais dans la tête de Quentin Dupieux, un récit ne peut se concevoir de manière linéaire. C'est pour quoi il fait intervenir et se mêler la réalité, la fiction et même les rêves qui, ici, prennent une place prépondérante au point de nous perdre, pauvres spectateurs, dans les méandres d'un esprit aussi inventif que tordu. Si le film n'est pas amusant dans le sens où l'on ne rigole pas forcément, Réalité demeure pourtant d'une étonnante drôlerie. Quentin Dupieux convoque à l'assemblée un directeur d'établissement scolaire (le génial Eric Wareheim) adorant rouler à bord d'une jeep revêtu d'une robe de talons hauts, un producteur fasciné par l'expression de la douleur et pratiquant le tir au surfer, ou encore un animateur d'émission culinaire atteint d'eczéma intérieur... La grande force de Quentin Dupieux est de parvenir à fasciner avec des idées mises bout à bout et sans réelle logique jusqu'à ce que l'émulsion fonctionne. Dans un sens, le résultat se révèle relativement compréhensible sauf que le cinéaste choisit de conserver pour lui certaines pistes pour ne pas trop éclairer les spectateurs. A eux de fournir l'effort nécessaire pour résoudre cet génial imbroglio, chose, avouons-le, peu évidente...

A noter que pour une fois, ça n'est pas Quentin Dupieux lui-même qui produit la musique, habituellement foisonnante, mais Philip Glass dont le cinéaste prélève sept minutes pour constituer une bande-son on ne peut plus minimaliste...

samedi 16 mai 2015

Wrong Cops de Quentin Dupieux (2013)



Los Angeles, 2014. La police n'ayant plus vraiment de raison d'être depuis que la criminalité à chuté, les flics d'un petit commissariat de quartier laissent libre court à leurs penchants. L' officier Duke deale sans scrupules dans la rues, vendant son herbe planquée dans des rats morts. L'officier De Lucas, lui est obsédé par les seins des femmes. Il n'hésite pas à les menacer de son arme jusqu'à ce qu'elles collaborent et lui montrent leur avantageuse poitrine. Quand à l'officier Rough, il se voit déjà comme un grand producteur de musique électronique. Sauf qu'il est seul à le croire, son entourage confirmant que sa musique, « c'est de la merde ».

Réunir Eric Judor, Marilyn Manson, Grace Zabriskie, Eric Wareheim et Eric Roberts dans un seul et même film, il n'y a vraiment que le talentueux Quentin Dupieux pour avoir une idée pareille. Le bonhomme a pris de la bouteille depuis son premier long-métrage « Steak » principalement interprété par le duo de comiques Eric et Ramzy. Le premier a d'ailleurs bien de la chance de pouvoir compter sur le cinéaste puisque ce dernier lui confia également le rôle d'un jardinier dans son film précédent, Wrong.

Même si Quentin Dupieux refuse que l'on considère Wrong Cops comme le film de la maturité, force est de constater l'évolution née de ses différentes réalisations et qui s'exprime ici à travers une œuvre plus aboutie que les précédentes. S'il y a bien un point qui relie sa filmographie toute entière, c'est cette frontière incertaine entre l'humour pas toujours évident à déchiffrer et cette inconfortable impression que l'on a d'être immergé dans un univers aux confins du cauchemar. Steak et sa bande d'adolescents liftés relégués au rang de caïds pitoyables. Rubber et son pneu serial-killer. Et maintenant Wrong Cops et ses flics borderline, plus pourris encore que les voyous qu'il étaient censés mettre aux arrêt par le passé.

Le cinéma de Quentin Dupieux est un art que l'on aime ou que l'on déteste. Avec lui, le juste milieu n'existe pas. En réalité, il pratique l'art de l'absurde avec un sens de la mise en scène assez bluffant. Chose qui n'étonnera pas ceux qui suivent sa carrière de musicien sous le pseudo Mr Oizo et qui signe également l'excellente bande-son du film. On notera la belle performance du chanteur Marilyn Manson en adolescent harcelé par un flic. Son personnage de looser dégage une émotion inédite pour cet artiste habituellement provocateur et que l'on découvre désormais sans maquillage. Eric Judor, lui, est le « freak » du film. Une bosse énorme au dessus de l'arcade gauche qui ne cache en tout cas certainement pas celle des affaires. En témoigne le passage dans le bureau du producteur de musique (Kurt Fuller que les plus anciens reconnaîtront pour avoir joué dans quelques célèbres films d'action des années quatre-vingt, quatre-vingt dix, Running Man, Double Détente ou encore le méconnu Appel d'Urgence).Une excellente surprise...
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