Los Angeles, 2014. La
police n'ayant plus vraiment de raison d'être depuis que la
criminalité à chuté, les flics d'un petit commissariat de quartier
laissent libre court à leurs penchants. L' officier Duke deale
sans scrupules dans la rues, vendant son herbe planquée dans des
rats morts. L'officier De Lucas, lui est obsédé par les seins des femmes.
Il n'hésite pas à les menacer de son arme jusqu'à ce qu'elles
collaborent et lui montrent leur avantageuse poitrine. Quand à
l'officier Rough, il se voit déjà comme un grand producteur de
musique électronique. Sauf qu'il est seul à le croire, son entourage
confirmant que sa musique, « c'est de la merde ».
Réunir Eric Judor,
Marilyn Manson, Grace Zabriskie, Eric Wareheim et Eric Roberts dans
un seul et même film, il n'y a vraiment que le talentueux Quentin
Dupieux pour avoir une idée pareille. Le bonhomme a pris de la
bouteille depuis son premier long-métrage « Steak »
principalement interprété par le duo de comiques Eric et Ramzy. Le
premier a d'ailleurs bien de la chance de pouvoir compter sur le
cinéaste puisque ce dernier lui confia également le rôle d'un
jardinier dans son film précédent, Wrong.
Même si Quentin Dupieux
refuse que l'on considère Wrong Cops comme le film de la
maturité, force est de constater l'évolution née de ses
différentes réalisations et qui s'exprime ici à travers une œuvre
plus aboutie que les précédentes. S'il y a bien un point qui relie
sa filmographie toute entière, c'est cette frontière incertaine
entre l'humour pas toujours évident à déchiffrer et cette
inconfortable impression que l'on a d'être immergé dans un univers
aux confins du cauchemar. Steak et sa bande d'adolescents
liftés relégués au rang de caïds pitoyables. Rubber et son
pneu serial-killer. Et maintenant Wrong Cops et ses
flics borderline, plus pourris encore que les voyous qu'il étaient
censés mettre aux arrêt par le passé.
Le cinéma de Quentin
Dupieux est un art que l'on aime ou que l'on déteste. Avec lui, le
juste milieu n'existe pas. En réalité, il pratique l'art de
l'absurde avec un sens de la mise en scène assez bluffant. Chose qui
n'étonnera pas ceux qui suivent sa carrière de musicien sous le
pseudo Mr Oizo et qui signe également l'excellente bande-son du
film. On notera la belle performance du chanteur Marilyn Manson en
adolescent harcelé par un flic. Son personnage de looser dégage une
émotion inédite pour cet artiste habituellement provocateur et que
l'on découvre désormais sans maquillage. Eric Judor, lui, est le
« freak » du film. Une bosse énorme au dessus de
l'arcade gauche qui ne cache en tout cas certainement pas celle des
affaires. En témoigne le passage dans le bureau du producteur de
musique (Kurt Fuller que les plus anciens reconnaîtront pour avoir
joué dans quelques célèbres films d'action des années
quatre-vingt, quatre-vingt dix, Running Man, Double Détente
ou encore le méconnu Appel d'Urgence).Une excellente surprise...
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