Réalité raconté par... Anna
Un scénario déroutant et audacieux ponctué par une musique minimaliste et obsédante qui semble nous plonger dans un état modifié de conscience.
J'ai aimé ce film parce que je n'ai pas cherché à comprendre ni à donner un sens aux situations, mais seulement à m'abandonner à cet univers onirique, emportée de mise en abîme en mise en abîme où chaque scène semble se poursuivre dans une réalité parallèle qui devient elle-même le rêve de la réalité suivante...
Certains diront que ce film est un non sens, mais il est peut-être tout simplement le reflet clairvoyant et poétique d'une Réalité qui nous dépasse... Car, alors qu'un nouveau paradigme scientifique se dessine, porté par la physique quantique, repoussant les frontières de ce qu'on croit être l'Espace et le Temps, bouleversant la conception linéaire de notre univers, qui peut dire ce qu'est vraiment la Réalité ?
Réalité raconté par... Laurent
Sixième long-métrage du
cinéaste, scénariste et musicien électronique Quentin Dupieux plus
connu sous le pseudo Mr Oizo, Réalité ne va sûrement
pas nouer des relations positives entre ses détracteurs et lui-même.
Sa dernière œuvre demeurera pour les cerveaux étriqués comme un
film sans logique, mal fini, laissant une foule de questions sans
réponses, et surtout pas amusant du tout. Et c'est vrai que l'on ne
rigole pas à gorge déployée. Mais l'artiste l'a certainement voulu
ainsi et si les anti-Dupieux veulent s'en mettre plein les
zygomatiques sans forcément réfléchir, qu'ils aillent voir
Babysitting 2, ils en sortiront ravis.
Fort heureusement, il
existe un noyau de fidèles adeptes de ce cinéma sans concession qui
prend des chemins de traverse au péril de leur santé mentale.
Quentin Dupieux fait fi des panneaux de signalisation. Il suit une
route sinueuse, complexe, et dont lui seul connaît l'itinéraire.
Alain Chabat en première
ligne ? On se dit que forcément, le cinéaste s'est assagit.
Qu'il a su mettre de l'eau dans son vin pour donner à « penser »
à un plus large public que celui qui l'a d'abord découvert à
travers sa musique avant de se plonger dans sa riche et complexe
filmographie. Ce serait oublier bien vite que l'un de ses plus
fidèles clients, son « égérie », n'est autre que
l'acteur-humoriste Éric Judor du célèbre duo Éric et Ramzy !
Que raconte alors ce
Réalité dont le titre sonne, peut-être, le glas
d'une vision toute personnelle du septième art ? Désolé de
l'apprendre à ses plus virulents détracteurs qui jugent ses films
au « compteur-rires » et le voient simplement
comme un « poseur-arty ». Réalité
ne change rien à la donne. Soit Quentin Dupieux est un fou génial
(ce que je pense), soit son cinéma est vide de sens et cache de
grandes lacunes (ce que doivent penser avec politesse certains de
ceux qui ne le comprennent pas).
Donc, ce que raconte le
film est en même temps relativement simple à comprendre tout en
étant développé de manière extrêmement alambiquée. Alain Chabat
est Jason Tantra, petit cameraman dont la tâche principale est de
filmer une émission culinaire. Marié à une psychiatre (Elodie
Bouchez), il ne rêve que d'une chose : Tourner son premier film
d'horreur. Le producteur Bob Marshall (Jonathan Lambert), intéressé
par le projet se propose de le produire à une condition : que
Jason trouve un gémissement digne de remporter un Oscar...
Mais dans la tête de
Quentin Dupieux, un récit ne peut se concevoir de manière linéaire.
C'est pour quoi il fait intervenir et se mêler la réalité, la
fiction et même les rêves qui, ici, prennent une place
prépondérante au point de nous perdre, pauvres spectateurs, dans les
méandres d'un esprit aussi inventif que tordu. Si le film n'est pas
amusant dans le sens où l'on ne rigole pas forcément, Réalité
demeure pourtant d'une étonnante drôlerie. Quentin Dupieux convoque
à l'assemblée un directeur d'établissement scolaire (le génial Eric Wareheim) adorant
rouler à bord d'une jeep revêtu d'une robe de talons hauts, un
producteur fasciné par l'expression de la douleur et pratiquant le
tir au surfer, ou encore un animateur d'émission culinaire
atteint d'eczéma intérieur... La grande force de Quentin
Dupieux est de parvenir à fasciner avec des idées mises bout à
bout et sans réelle logique jusqu'à ce que l'émulsion fonctionne.
Dans un sens, le résultat se révèle relativement compréhensible
sauf que le cinéaste choisit de conserver pour lui certaines pistes
pour ne pas trop éclairer les spectateurs. A eux de fournir l'effort
nécessaire pour résoudre cet génial imbroglio, chose, avouons-le,
peu évidente...
A noter que pour une
fois, ça n'est pas Quentin Dupieux lui-même qui produit la musique,
habituellement foisonnante, mais Philip Glass dont le cinéaste
prélève sept minutes pour constituer une bande-son on ne
peut plus minimaliste...
C'est un des films les plus mauvais que j'ai vu, moi qui est souvent d'accord avec la critique en général. Il n'a rien de culte.
RépondreSupprimerTu as parfaitement le droit de ne pas l'avoir aimé mais peux-tu étayer tes propos en expliquant pour quelles raisons tu le considère comme l'un des plus mauvais films que tu aie vu?
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