Dans la langue ethnique des Minangkabaus originaires des hauts
plateaux de la province du Sumatra occidental de l'Indonésie, le
titre du dernier long-métrage du réalisateur, scénariste et
producteur Kimo Stamboel Abadi Nan Jaya
signifie ''Glorieux
Éternel''...
Mais allez savoir pourquoi, en France et à l'internationale, il a
fallut que les distributeurs le traduisent simplement sous celui de
L’élixir.
Et quand bien même celui-ci fasse effectivement l'objet d'une
attention de la part du script développé par le cinéaste et par
ses deux scénaristes Agasyah Karim et Khalid Kashogi, il demeure
toujours un point d'interrogation quant à l'utilité de sa
transformation en un terme brut qui exploite l'idée de la vie
éternelle sans pour autant conserver son cachet religieux. En
Indonésie, cinq religions sont reconnues. Et parmi elles, l'Islam et
le Catholicisme. S'agissant de la ''Gloire de Dieu'' à laquelle
semble devoir se référer le titre dans sa langue maternelle, on
supposera alors que Kimo Stamboel a choisi de faire preuve d'une
féroce ironie si l'on tient compte des effets secondaires qui
manifestement n'étaient pas attendus par celles et ceux qui
choisirent d'employer le dit élixir. Une substance réservée aux
nantis auxquels appartient la famille Sadimin et notamment le père
qu'interprète l'acteur Donny Damara. Située sur l'île de Java,
l'action se déroule au sein et aux alentours d'une demeure
appartenant à ce PDG d'une entreprise vieillissante dont il a confié
la charge de ''vendre'' ses qualités au plus offrant à travers une
vidéo de promotion. Mais entre-temps, Monsieur Sadimin a reçu dans
une minuscule mallette un élixir qui en un temps record (pas même
une heure d'attente avant d'en apercevoir les effets) va le voir
rajeunir de plusieurs années. Finis les cheveux gris et les rides
qu'il avait autour des yeux. Alors que sa fille, son neveu et leur
fils débarquent dans sa luxueuse propriété afin de lui présenter
leur projet vidéo, celui-ci décide finalement d'abandonner la vente
de son entreprise afin de commercialiser l'élixir en question !
Sauf que de nouveaux effets vont rapidement apparaître. En effet,
alors que sur son dos une étrange modification de son épiderme
commence à apparaître, Monsieur Sadimin commence à ressentir
d'atroces démangeaisons.
Première
étape d'une transformation en infecté et le début d'une épidémie
de cas chez ces futures créatures qui ne peuvent s'empêcher
d'attaquer et de mordre jusqu'au sang leurs compatriotes... Et voilà,
encore un de plus. Tandis que je découvrais tout récemment le très
attrayant Párvulos -
Hijos del Apocalipsis
du mexicain Isaac Ezban, voici que l'Indonésie s'intéresse de son
côté aux mésaventures d'une famille reconstituée et confrontée à
une horde particulièrement belliqueuse d'infectés. Alors que dans
son ensemble l'Asie n'en est pas à son premier coup d'essai en
matière de zombies/infectés, Kimo Stamboel met en scène une
famille déchirée. Entre un couple en instance de divorce depuis que
le mari a trompé sa femme avec une autre et l'épouse en question,
laquelle est fâchée avec sa meilleure amie depuis que celle-ci a
épousé son père à la mort de sa mère. Ouh là ! Que tout
ceci semble bien compliqué ! Mais en fait, non. Rien de plus
simple que ce récit lambda dans lequel un groupe de rescapés va
tenter de survivre à des dizaines d'infectés qui quelques heures
plus tôt étaient encore des êtres tout à fait normaux. D'une
vivacité hors du commun, les créatures bénéficient d'une vélocité
parfois étonnante (voir la femme-tronc qui plus tôt a perdu ses
jambes et une partie de ses tripes en passant sous les roues d'une
voiture et qui désormais se déplace comme si elle avait un moteur
de trottinette fixé sur le torse), d'une rage démente et d'un
insatiable appétit ! Le cinéma indonésien n'étant jamais
avare en matière de gore, le spectateur qui n'est toujours pas lassé
de voir des ''créatures'' cavaler devant leurs semblables pour leur
arracher à minina un bon gros bout de chair apprécieront les
nombreuses effluves de sang ! Après, faudra pas s'attendre à
des FX de la teneur de ceux produits par les grands pontes du genre.
D'une durée avoisinant les deux heures, le film passe malgré tout à
une allure plutôt appréciable. Bref, rien de très original mais de
quoi combler une première partie de soirée. Disponible sur Netflix
depuis deux jours...
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