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mercredi 6 novembre 2024

Neully-Poissy de Grégory Bourtboul (2024)★★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Avec ses allures de téléfilm ciblant les spectateurs de la première chaîne TF1 ou de France Télévision, on a tout d'abord beaucoup de mal à croire que le premier long-métrage de Grégory Boutboul ait tout d'abord eu une existence sur grand écran. Et pourtant, cette comédie carcérale et hexagonale mettant principalement en scène l'acteur Max Boublil est sorti au cinéma le 8 mai dernier. Passé cette étrange sensation de s'être quelque peu fait avoir, nous nous plongeons dans cette aventure mettant en scène Daniel, propriétaire de plusieurs restaurants tous installés près de distributeurs de billets. Jusque là, rien d'anormal. Mais lorsque l'on découvre qu'il n'accepte en grande partie de ses clients qu'ils paient leur addition en cash, on commence à comprendre. Ce chef dont l'escroquerie s'avère très lucrative est arrêté pour avoir détourné une partie de l'argent des caisses avec la complicité d'une partie de ses collaborateurs. Son épouse Lisa (Mélanie Bernie) est au courant des manigances de Daniel et se retrouve désemparée lorsqu'elle apprend que leur fils risque de ne plus voir son père pendant un moment plus ou moins long. Enfermé dans la prison de Poissy, Daniel va devoir s'accommoder de sa nouvelle situation et se frotter à des criminels et des délinquants en tous genres. Du gitan (excellent Ludovic Berthillot) qui est enfermé pour avoir décapité un homme, jusqu'aux islamistes radicaux, en passant par de petits trafiquants en tous genres.. Avec Neully-Poissy, les critiques dites professionnelles s'en sont donné à cœur joie, activant les modes ''Aigreur'' d'un côté et ''Bien-pensance'' de l'autre, la comédie de Grégory Boutboul s'est littéralement faite écharper. Comme si les critiques de Première, du Parisien ou encore de Télé 2 semaines s'étaient levés plus tôt dans la matinée avec des hémorroïdes plein les fesses ! D'un humanisme bon-enfant, sans doute trop léger pour ces intellectuels qui se mirent pendant des heures dans leur miroir avant de prendre la plume, Neully-Poissy n'est absolument pas l'indigence que certains voudraient nous faire croire. À moins qu'ils n'aient par mégarde activé un autre mode.


Celui du premier degré qui efface toute autre logique que celle qui veut que l'on traite d'un tel sujet avec une rigueur et une morale échappant à toute incursion humoristique. Bref, Neully-Poissy a pour ces gens là le malheur d'être optimiste, drôle et très léger. Quittant le carcan un peu trop étroit du drame carcéral dont le cinéma s'abreuve de toute manière un peu trop régulièrement, le long-métrage de Grégory Boutboul a en tout cas le mérite d'être vraiment amusant, avec des répliques parfois cinglantes qui font généralement mouche. La caractérisation des personnages n'étant ici très clairement pas la priorité du réalisateur et de ses scénaristes Walid Afkir et John Eledjam, Neully-Poissy est donc une comédie purement improbable dans son message qui prône le rassemblement des hommes quelle que soit leur culture et leur origine. D'où des séquences parfois invraisemblables il est vrai. Comme ce repas donné par un rabbin et auquel s'invitent les musulmans les plus radicaux de la prison. Notons d'ailleurs que le rabbin en question, prénommé Simon, est interprété par Gérard Jugnot qui tout comme Gérard Darmon dans le rôle du juge qui envoya notre héros en prison a la gentillesse de participer au projet. Dans son rôle d'escroc juif contraint de cacher ses origines, Max Boublil se frotte à des personnages finalement très sympathiques. De la gardienne de prison Chico (Claudia Tagbo) jusqu'aux codétenus Doums (Steve Tientcheu) et Sami (Malik Aamraoui). Petit passage de l'actrice Clotilde Courau dans le rôle de la directrice de la prison, Neully-Poissy réunit ainsi diverses générations d'interprètes pour un peu plus de quatre-vingt dix minutes de bonne humeur et de franche rigolade. Le récit est partagé entre les séquences situées dans la cellule que David partage avec ses deux codétenus et la cour ou se retrouvent tous les prisonniers et celles qui montrent son épouse Lisa se démener de l'extérieur pour celui qu'elle aime avec ses créanciers et la justice. Bref, quoi qu'en disent ou pensent certains, Neully-Poissy réussit là où beaucoup de comédies françaises échouent : on rit (beaucoup) et on ne voit pas le temps passer...

 

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