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vendredi 8 novembre 2024

La petite Vadrouille de Bruno Podalydès (2024) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Près de dix ans après avoir tourné Comme un avion, le réalisateur, scénariste et acteur Bruno Podalydès semble vouloir ostensiblement reprendre le concept dans une version ''augmentée'' même si l'on remarque assez vite que La peite vadrouille manque parfois de cette inspiration qui à l'époque fut l'une des principales qualités de ce récit dans lequel il s'était lui-même mis en scène dans le premier rôle. Cette fois-ci, ça n'est plus à lui qu'il offre le rôle principal mais à une bande d'interprètes hétéroclites parmi lesquels l'on retrouve notamment Sandrine Kiberlain, Daniel Auteuil, son frère Denis Podalydès, Isabelle Candelier ou encore Florence Muller. Une œuvre emplie de poésie et d'innocence malgré un sujet tournant autour d'une rencontre romantique virant à l'escroquerie. Franck Pauilahc (Daniel Auteuil) est le PDG d'une grande entreprise qui demande à l'une de ses employées, Justine (Sandrine Kiberlain), de lui organiser un week-end en amoureux pour la modique somme de quatorze-mille euros. S'empressant d'en parler à son mari Albin (Denis Podalydès), celui-ci évoque l'idée de se mettre dans la poche la moitié du budget tout en proposant à quelques amis dans le besoin de se partager le reste en participant à une escroquerie dont sera la victime le pauvre chef d'entreprise. Lorsque le jour J arrive, quelle n'est pas la déconvenue du couple lorsqu'il découvre que celle qui doit partager avec Franck ce week-end en amoureux n'est autre que Justine ! Épaulés par Jocelyn (Bruno Podalydès), le frère d'Albin et accessoirement capitaine de la Pénichette, de Sandra et Rosine (Isabelle Candelier et Florence Muller) ou du jeune mousse Ifus (Dimitri Doré), Justine et et son mari vont proposer à Franck de traverser un canal à bord d'une péniche. Et alors que le PDG tentera de séduire la jeune femme, Albin et ses complices tenteront de lui soutirer un maximum d'argent... Pour son dernier long-métrage, Bruno Podalydès reste non seulement fidèle à certains interprètes mais aussi à son style si particulier. La petite vadrouille est une comédie farfelue et parfois poétique, naïve même diront certains, réunissant un panel d'interprètes qui malgré les générations qui les séparent créent au sein du casting une véritable homogénéité. Et ce, malgré le bordel ambiant qui règne au sein de cette organisation ''criminelle'' peu habituée à ce genre de manigances.


Pauvre Daniel Auteuil qui endosse ponctuellement le costume du ringard, celui que l'on n'avait sans doute pas revu depuis l'improbable La personne aux deux personnes de Nicolas et Bruno en 2008. Naïf mais touchant, il incarne donc un PDG naviguant sur les eaux troubles d'une arnaque dont les auteurs vont scrupuleusement lui vider les poches. Le film étant bourré d'idées géniales bricolées avec les moyens du bord par une équipe de bras cassés, on rit beaucoup devant les péripéties de cette bande d'escrocs amateurs. Sandrine Kiberlain n'a ici jamais parue aussi fraîche et pimpante. Presque belle finalement, dans son apparat de ''séductrice'' qui n'a franchement pas l'air d'avoir envie de jouer le jeu et se comporte comme ces mendiants qui dans les grandes villes s'inventent une histoire miséreuse pour vous soutirer quelques euros. Très drôles furent Isabelle Candelier et Florence Muller, la première se grimant notamment en artiste-peintre vendant une abominable croûte à trois mille euros (!!!) ou se relookant façon ''diseuse de bonne aventure''. Tout est bon pour vider les poches d'une bonhomme qui ne compte pas son argent. La seconde, elle, incarne tout d'abord une influenceuse qui sur internet propose ses services lors de très courtes séances de psychanalyse ou d'hypnose tandis qu'une fois embarquée à bord de la Pénichette, elle endosse le costume de l'employée un peu gauche et au regard perpétuellement inquiet ! Une grande partie du long-métrage ayant été tournée sur le canal du Nivernais, La petite vadrouille et une comédie d'aventures lancée au rythme de neuf kilomètres par heures. Une lenteur qui malheureusement se ressent au bout d'un certain temps. Car si certaines séquences s'avèrent véritablement amusante dans leur absurdité et dans l'attitude de ses personnages, le dernier long-métrage de Bruno Podalydès semble parfois inachevé. Le film ressemble au fond à ces spectacles donnés en Province, réunissant de petites troupes d'interprètes méconnues qui de villes en villages tentent de gagner leur vie en donnant des spectacles avec tout le ''talent'' qui les caractérise. Bref, si l'on aime le cinéma de Bruno Podalydès, il y a de grandes chances pour que l'on apprécie celui-ci. Les autres, eux, trouveront peut-être qu'il lui manque un peu de finition...

 

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