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dimanche 13 octobre 2024

They/Them de John Logan (2024) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Considérer les thérapies de conversion comme un phénomène inédit revient à dire que l'on vient de passer les dix ou vingts dernières années enfermé dans une vieille cabane en bois tout au fond d'une forêt sombre et sans le moindre contact avec un quelconque média ou un quelconque membre de son espèce. Si They/Them n'est pas le premier long-métrage à traiter du sujet, il l'est du moins par l'angle que son réalisateur et scénariste a choisi. Le pic du genre intervient en l'espace d'une très courte période puisque entre 2018 et 2021 ont éclot pas moins de trois œuvres consacrées à ce phénomène visant à changer l'orientation sexuelle d'hommes et de femmes dits ''homosexuels'' et ''bisexuels'' ou ayant des difficultés à reconnaître leur véritable identité de genre. Come as you are de Desiree Akahvan, Boy Erased de Joel Edgerton et Pray Away : désirs martyrisés de Kristine Stolakis. Deux fictions dramatiques et un documentaire pour en savoir davantage sur cet épiphénomène qui a pourtant tendance à prendre de plus en plus d'ampleur à mesure que les médias s'en emparent... Pour son premier long-métrage en tant que réalisateur, le scénariste et producteur américain originaire de l’Illinois, John Logan prend le taureau par les cornes et fusionne le sujet à un type de film qui de base semble n'avoir aucune raison de s'y accoupler. Et pourtant, à travers sa première séquence parfaitement inutile suivie d'une seconde rassurant par contre quant à la suite des événements, They/Them paraît tout d'abord s'inscrire dans un genre que les amateurs de cinéma d'horreur et d'épouvante chérissent dans leur cœur : le Slasher. Ouch ! Encore un de plus. Un de trop, peut-être et même sans doute. Et pourtant, la seule présence de l'acteur Kevin Bacon a de quoi éveiller la curiosité et les souvenirs des plus anciens puisque sous forme d'hommage, John Logan convie en tant que vedette de son tout premier film pas moins que l'un des adolescents trucidés plus de quarante ans en arrière dans l'une des œuvres séminales du genre Slasher réalisée à l'époque par Sean S. Cunningham, Vendredi 13 ! Désormais à la tête d'un petit comité menant des thérapies de conversion, c'est sous le nom d'Owen Whistler que l'acteur accueille une dizaine d'adolescents, homosexuels, lesbiens, trans ou non-genrés.


Des personnages (tous?) incarnés par des représentants de la communauté LGBT (et plus si affinités) parmi lesquels les acteurs américains non-binaires Theo Germaine et Darwin del Fabro. Production BlumHouse oblige, le film ne pouvant se contenter d'aborder le sujet de la thérapie de conversion que sous l'angle psychologico-sociologique, John Logan fait très clairement référence au Slasher en incluant quelques gimmicks propres au genre, tel cet employé apparemment pas très sain d'esprit qui d'évidence sert de leurre mais qui s'avérera évidemment innocent des quelques meurtres qui seront commis tardivement durant le récit. Là où They/Them s'impose véritablement comme une œuvre qui dans le genre sort quelque peu du lot est justement cette galerie de portraits pas inintéressants et traités autrement que s'il s'agissait simplement de ''Freaks''. Aussi surprenant que cela pourrait paraître aux yeux de celles et ceux qui ne supportent plus que certains médias s’appesantissent sur un sujet qui ne touche finalement qu'une minorité d'entre nous, le long-métrage de John Logan parvient à les rendre immédiatement attachants. Contrairement à beaucoup de Slashers dont le script est généralement la principale faiblesse, ici, le réalisateur et scénariste s'est donné les moyens de proposer des dialogues plutôt fins ne définissant pas de manière immuable les orientations sexuelles de ses jeunes personnages. D'ailleurs, et ce de façon ouvertement ironique, quelques plans convoquant l'inefficacité du traitement viennent démontrer ici l'inutilité d'un tel stage qui, en outre, est censé régler le ''problème'' en l'espace d'une semaine seulement ! Bien loin d'atteindre le niveau d'intensité du Traitement Ludovico d'Orange Mécanique de Stanley Kubrick, le principal soucis de They/Them et de ne réserver aucun éclat en matière de Slasher. Des meurtres très peu sanglants exécutés hors champ et un film d'horreur qui retombe finalement dans ce qui constitue généralement les principaux défauts du genre à travers cette déconcertante facilité qu'ont les personnages à se foutre à poil pour baiser dans tous les coins ! Rarement jusqu’au-boutiste (on se souviendra malgré tout du triste sort accordé au vieux chien d'Owen), le film de John Logan offre surtout le plaisir de redécouvrir un Kevin Bacon très à l'aise dans le rôle du vrai/faux gentil pédagogue. Pour le reste, They/Them finira par oublier les fondements de son sujet pour se laisser aller à certaines facilités propres au Slasher. Comme ce twist parfaitement improbable intervenant après quatre-vingt dix minutes de projection mais dont je vous laisse le plaisir de le découvrir par vous-même...

 

1 commentaire:

  1. Pu...., "non binaire", "non genré" ("pansexuel", etc...), faut que je me mette à la page, moi... :-)
    Evidemment, tout ceci était de la pure science-fiction dans les 70's, 80's voire 90's...

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